31 décembre 2007

Petit bonheur frisquet

Je sais, ça paraît un peu ridicule de parler du froid au Niger. Mais si on regarde certains détails de plus près, ça se justifie.

Après le coucher du soleil, il fait la même température dans mon salon et dans les vôtres: entre 17 et 20C. Vous, parce que vous chauffez, moi, parce que je n'y ferme jamais les fenêtres.

Vous avez les pieds froids, surtout si vous habitez au rez-de-chaussée. Moi aussi. Vous parce que le sol est gelé, moi parce que la tuile ce n'est jamais vraiment chaud, sauf en avril. Mais vous, vous avez des bas de laine. Pas moi.

Mon petit bonheur frisquet des vacances a donc été de mettre des jeans, un chandail à capuchon (gris, évidemment), de choisir un bon livre (ou moins bon, mais c'est une histoire qui viendra) et de passer la soirée enfouie dans mon divan, bien au chaud sous une couverte masaï.

Pendant ce temps là, mon chéri arrosait les fraises, mais ça, c'est une autre histoire.

28 décembre 2007

J’ai peur des vaches

Parce que c’est gros et que ça a des cornes.

27 décembre 2007

du désavantage insoupçonné de ne pas avoir d'eau chaude

On savait déjà que c'est pénible de prendre sa douche à l'eau froide dans les petits matins frais. On avait réalisé assez rapidement que les bébinettes refusent de se laver en deçà d'une température minimale, clairement plus élevée que celle de l'eau pendant la saison fraîche. On avait constaté à de (trop) nombreuses reprises que le gras dans les plats de plastique part moins bien sans eau chaude.

Pour ce qui est de la douche et des bébinettes, la solution s'est imposée d'elle-même: le chauffe-eau de la chambre de bain, utilisé 3 ou 4 mois par an. Pour le plastique, et tous les autres outils de cuisine, on met un peu plus de savon et ça finit par faire la job, même si ma Mère-Grand serait scandalisée d'apprendre que sa descendance fait la vaisselle sans s'ébouillanter les mains.

C'est vers minuit un soir de vacances que j'ai découvert une autre utilisation de l'eau chaude que je ne soupçonnais pas: se débarrasser des sauces grasses de rôtis. Ayant mangé les côtelettes du whippet, on a versé le reste de sauce dans l'évier. C'est plus tard que le désastre s'est déclaré: évier bouché, le gras a figé dans les tuyaux. Ayant terminé la bouteille de plombier liquide dans la douche le matin même, je me voyais dans l'obligation, croyais-je, de me lever dans une cuisine répugnante au petit matin, qui suivrait sou peu.

Mais le génie ménager s'est emparé de moi et j'ai réglé le problème en deux coups de cuillère à pot: eau bouillante. Call me 'fée du logis'!

A 1h du matin, ma cuisine était réutilisable. La vaisselle attendrait tout de même au lendemain. Mon réveil sonne après tout à 6h05, sans faute. Qui a fait mangé une horloge à ma fille??!!

24 décembre 2007

The proof is in the pudding

J'ai fait un pudding aux fruits la semaine dernière, comme ceux de ma Mère-Grand. Seulement, comme la saison des fraises n'est pas commencée, comme les framboises, la rhubarbe, les bleuets et les amélanches ne sont pas exactement des produits locaux, je me suis adaptée aux conditions locales et j'ai fait du pudding à la mangue. Pas piqué des vers!

J'ai eu des moments de doute en cours de route, entre autres parce que la recette demande de fouetter la mixture et que je n'avais que des fourchettes. J'ai travaillé fort du coude, mais j'ai réussi à faire 'blanchir et couler en ruban' les oeufs, le sucre et le beurre. Et puis mon four n'ayant que deux options - ça brûle ou pas - ça a mis plus de temps que prévu à avoir l'air de quelque chose. Quand la grille est tombée au milieu de la cuisson sous le poids des plats, je me suis demandée si on riait de moi. La lèchefrite m'a sauvé la vie (ou du moins la recette).

Maintenant que je sais que ça marche, et que je me suis acheté un fouet, je vais réitérer l'exploit avec d'autres fruits. Aujourd'hui, 24 décembre, oui oui, je vais faire pommes. Une valeur sûre. Mais je vais aussi en faire un petit aux bananes, juste pour voir. Ça va sûrement noircir, mais je crois que ça peut être très bon. Après ça, sky is the limit: pommes du Sahel? goyaves? papayes? et fraises, bien sûr, en temps et lieu. Miam.

Alors Joyeux Nouel à tous! Ici, c'est plutôt tranquille, on va peut-être inviter quelques amis à prendre une bière après le souper, question de vaguement souligner l'événement. Les cadeaux, ce sera demain matin. Mamoiselle-j'ai-deux-ans-et-je-le-fais-savoir aura des playmobil (version bébinette) et des craies à trottoir.

22 décembre 2007

Du vent en pagaille et demie

L'harmattan s'est levé dans toute sa splendeur. Il vente. Il fait frais. Je ne crois pas que le thermomètre dépasse les 25 degrés aujourd'hui.

Mais le vent transporte une poussière fine et insidieuse qui, non contente de se déposer sur nos meubles à la vitesse de l'éclair, s'infiltre aussi dans les systèmes respiratoires de chacun.

Je ne connais personne à Niamey en ce moment qui ne se promène pas avec un petit paquet de mouchoirs dans ses poches.

21 décembre 2007

Les discours kilométriques

Écouter les nouvelles sur les chaînes locales peut être fastidieux, les reportages ne donnant pas exactement dans la synthèse, mais cela permet de relever des perles incroyables, tant de la part des journalistes que de celle des ‘intervenants’ devant la caméra. Certaines des phrases que je cite ici sont des éléments essentiels de tout discours officiel, d’autres ont été élaborées dans le feu de l’action.

Je reste pour vous à l’affût de ces petits bijoux et j’espère bien y revenir une fois de temps en temps. Voici donc la récolte de cette semaine.


Deux in-con-tour-na-bles du discours politique :

« … les vaillantes populations du Niger… »

« … le fleuron de l’avenir du pays … »


Dans les nouvelles de la semaine :

« S’il y avait des points d’ombre, c’est que nous n’étions pas bien éclairés. »

« … accompagner l’avenir de demain… »

« La délégation a été accueillie par des tamtams, ce qui prouve que tout va bien. »

« Ce défilé militaire, sous la conduite éclairée du général… »


Les variétés :

« … avec ce titre, il a été numéroté dans les palmarès… »


Et le merveilleux monde des sports, qui reste le même où que l’on soit :

« C’est un looooong dégagement, qui ne va pas loin. »
J'avoue que ce dernier commentaire m'a fait pleurer de rire et que j'en ris encore régulièrement, toute seule dans mon coin.




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Je suis en vacances jusqu'au 2 janvier. Je viendrai faire un tour une fois de temps en temps question de vous tenir en haleine (c'est donc bien laid comme expression!), mais je suis en pause pour encore une semaine et demie. Ah! Le mouton est mort, vive le mouton!

18 décembre 2007

Les femmes et la santé


Je complète ici mon billet sur le centre de santé. Je ne pouvais pas décemment ajouter plus de détails à un billet de blog, ce serait devenu indigeste.

Je mentionnais donc la dernière fois que les suivis de grossesses, les accouchements et la planification familiale sont gratuits depuis quelques temps dans les CSI du pays (avec les complications mentionnées).

À Banibangou, on compte 5843 femmes en âge de procréer – donc entre 15 et 49 ans. On estime que cette année, 1380 femmes seront enceintes, donc 24 % de la population féminine.

On compte aussi 5656 enfants de moins de 5 ans, ce qui, si on calcule bien, en fait près d’un par femme en âge d’avoir des enfants.

La gratuité des soins pour ces deux groupes démographiques (les enfants et les femmes enceintes) touche donc une grande part de la population et l’ensemble des familles nigériennes, ou presque.

L’OMS évalue qu’au Niger, on compte 7,3 enfants par femme, le plus haut taux de natalité au monde. Cela donne un taux de croissance de près de 3%, aussi le plus élevé de la planète, logiquement, dans un pays où les ressources sont pour le moins limitées.

Ce qui nous amène à la planification familiale. Les contraceptifs disponibles dans les villages se résument à la pilule à prise quotidienne. Je ne connais pas le succès de celle-ci dans le contexte local, son efficacité dépendant de la régularité de la prise. Avant, on trouvait aussi du dépoprovéra, la panacée de certaines, le cauchemar pour d’autres. Mais le débat ne se pose plus, il n’y en a plus, on ne sait pas trop pourquoi au CSI.
Détail intéressant, depuis quelques temps, les femmes n’ont plus besoin de l’accord de leur mari pour prendre la pilule. Un petit pas vers leur indépendance. Reste à savoir quel niveau de secret est vraiment possible dans ces petites communautés.

17 décembre 2007

Une petite nostalgie

Ce matin, vous vous réveillez dans la neige jusqu'au cou. Il paraît même que ça monte jusqu'au toit chez ma mère, comme dans les grosses années où ça devenait l'échelle universelle de la force de l'hiver, avec les commentaires quotidiens de Marcel.

Ce matin, j'ai eu froid parce qu'il faisait 16 quand je me suis levée.

Il y a une atmosphère de fête au bureau, dernière journée avant les vacances, personne ne travaille vraiment.

C'est comme si l'esprit des fêtes s'était glissé subtilement dans mon petit matin endormi, sans aucun avertissement préalable. C'est un peu insidieux de sa part, parce que je ne pourrai pas réunir les conditions essentielles à sa bonne réalisation, même si le Père Noël est à la garderie ce matin, même si on a un gros souper de prévu chez Tatayi avec plein d'enfants et assez de nourriture pour remplir deux fois nos estomacs.

J'ai le coeur un peu gros et envie de traverser l'océan en deux temps, trois mouvements avec ma petite famille, pour leur faire découvrir à tous les deux les joies des boules de neige et le réconfort d'un grog en rentrant, les joues rouges et les bas mouillés.

Des fois, le mal du pays nous rattrape au moment où l'on s'y attendait le moins, au moment où l'on croyait que c'était vraiment trop bien, la vie ailleurs.

14 décembre 2007

Confusion des sons

Intérieur soir


Chambre d'enfant, une mère et sa fille qui regardent un imagier.


- Où il est l'orignal ma chérie?
- imiè. ouuuu imiè
- imiè? orignal.
- imiè! (en pointant la lumière) imiè (en pointant l'orignal)
- Hum. Non, pas vraiment. Orignal. Lumière.
- imiè. ooooooo! Potam
- Oui ça c'est un hippopotame. Bravo.

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Vous saviez pas qu'on s'éclairait avec des orignaux à Niamey? Moi non plus.

13 décembre 2007

Trouvé à Niamey

Je ne sais absolument pas comment mon amie Tatayi a mis la main sur ce livre:
Mais c'est surréaliste de l'avoir entre les mains.

12 décembre 2007

La case de santé de Banibangou



Banibangou, où je suis allée il y a maintenant plus de trois semaines, est à mi-chemin entre la petite ville et le village. Disons qu’il y a un certain nombre de services qui en font un centre relativement important dans la région. Il y a une mairie, un forage, des tours téléphoniques (j’y reviendrai) et un centre de santé.

Au Centre de santé intégré (CSI), on retrouve un infirmier agrégé (l’homme de la photo), un infirmier auxiliaire, une matrone, une aide-soignante, un laborantin et un ambulancier (mais pas d’ambulance, brisée depuis plusieurs mois). Pas de médecin, pas de sage-femme. Banibangou a une population de plus de 6 000 habitants et, dans le rayon de 40 km que dessert le CSI, on compte environ 26 000 personnes. En plus du CSI, on retrouve dans ce périmètre 3 cases de santé affiliées, plus petites, moins équipées, tant en matériel qu’en personnel.

Au CSI, on traite principalement les cas de paludisme, simples et aggravés, les diarrhées, les affections cutanées (appellation très large et probablement très vague pour tous les principaux concernés), les maladies respiratoires et les petites blessures. On peut également y avoir un suivi de grossesse et y accoucher. Tout cas avec complications doit être évacué sur Ouallam (3h de route avec un bon véhicule et un bon chauffeur) ou vers Niamey (4h de route dans les mêmes conditions). L’ambulance étant immobilisée depuis plusieurs mois, les évacuations dépendent du bon vouloir des rares propriétaires de véhicules au village.

Toutes ces maladies affectent principalement les enfants de 0 à 5 ans. Depuis le début du mois de mai de cette année, les soins aux enfants de moins de 5 ans, les suivis de grossesse, les accouchements et la planification familiale sont gratuits. Le nombre de consultations a grimpé en flèche. En théorie, le CSI doit se faire rembourser les coûts par l’État. Ce serait parfait si ça fonctionnait. En effet, depuis le début du programme, le gouvernement n’a pas décaissé un franc pour rembourser les médicaments.

Le CSI, celui-ci, mais aussi tous les autres du pays, entrevoit la faillite à court terme. Les frais chargés aux patients payants – 800 francs par consultation, y compris les traitements – moins nombreux, ne couvrent pas les coûts des médicaments pour toute la population : les stocks diminuent rapidement.
Les services de santé gratuits pour les tranches les plus vulnérables de la population, c’est important. Mais gérés de cette façon, ça ressemble étrangement à une décision électorale à courte vue.

11 décembre 2007

Les avantages professionnels du blog

Bloguer facilite mon travail. En gardant quotidien l’exercice de l’écriture, il facilite du même coup la rédaction de ces notes conceptuelles, de ces rapports, de ces demandes de subvention qui forment finalement la base de mon travail.


L’écriture est comme un muscle qui s’atrophie si l’on oublie de s’en servir.

10 décembre 2007

Chacun cherche son mouton


Ça c'est notre mouton. Son espérance de vie est limitée. Il mourra, comme des milliers d'autres dans la seule ville de Niamey, le jour de la Tabaski (Eid al-Kabir, sacrifice qui rappelle celui d'Ibrahim/Abraham), la plus grande fête de l'année.
Tout le monde se doit d'avoir un mouton à sacrifier ce jour-là. Plus qu'un rituel religieux, c'est une tradition, une obligation sociale, une fête où l'on partage son mouton avec la famille, les amis, les voisins. Un peu comme le sacrifice de la dinde à Noël, mais en plus 'live'.
A l'approche de la Tabaski, avec cette obligation qui s'impose pour tout bon musulman, et même aux autres qui vivent entourés de musulmans et qui veulent participer au tissu social que tisse cette célébration, le prix de la bête à corne monte en flèche. Les plus prévoyants auront acheté leurs moutons à l'avance pour les engraisser à la maison. Les autres courent de tous les côtés pour trouver une bête qui convienne à leurs besoins et à leur bourse. Avec une entrée d'argent de dernière minute, on en paye une de plus.
J'ai payé mon mouton en brousse parce qu'ils y sont moins (beaucoup) chers. Suite à une entrée d'argent inattendue. Avec mon chéri, nous remplissons donc nos obligations sociales, nous participerons à la Tabaski avec les autres, et non pas comme témoins extérieurs comme l'an dernier. Tout le monde est content. La viande grillée puis frite sera déposée dans le garde-manger. Transformée ainsi, elle se conserve pendant des mois à la température de la pièce.

09 décembre 2007

Très étrange

Il a plu cette nuit.

Le 9 décembre.

C'est comme si je vous disais qu'il a neigé en juillet. C'est à n'y rien comprendre.

07 décembre 2007

Obligations religieuses



Réunissez dix hommes au milieu de nulle part à l’heure de la prière, ils vont s’organiser une mosquée. Et le plus érudit, reconnu ou autoproclamé, mènera le bal.


06 décembre 2007

Menu nomade

Sur la route, le menu est principalement composé de protéines et de sucres lents – de la viande, des arachides, du riz, du couscous, du mil, du pain. Avec un peu de piment et un peu de sucre blanc. Et du thé bien sûr, mais chez les boutiquiers, ce n’est pas du thé touareg.

Quand je reviens à la maison, je n’ai envie que de fruits et de légumes.


Et de café.

05 décembre 2007

Un échec total

Ce matin, avec une collègue, je devais faire une opération de PR pour mon ONG à la Journée internationale des volontaires. Nous devions théoriquement nous tenir derrière un petit kiosque que nous avions décoré avec goût, avec des logos partout, en portant des t-shirts aux couleurs de l’organisation et avec plein d’informations à partager. Pas mon activité préférée, mais bon, ça change du train train et ça peut être sympa, tant que ce n’est pas constant.

Un échec sans nom, principalement à cause d’une organisation défaillante, ou en tout cas qui a perdu le contrôle de la situation.

Quelques minutes avant l’arrivée des officiels, un troupeau d’étudiants entre 10 et 15 ans ont envahi la salle, un véritable tsunami humain, aucun contrôle, aucun civisme et pour seuls mots à la bouche ‘Je peux prendre ? C’est pour moi ?’. En moins de deux minutes, notre belle présentation avait disparu et la cacophonie était totale. Quelques scouts les ont fait sortir avant l’arrivée des officiels, on a réussi à faire un genre de remise en forme des kiosques. Les officiels sont venus, ont fait le tour de la salle en trois minutes en ayant pour seuls mots à la bouche ‘Je peux prendre ?’.

Nous avons ensuite enlevé tout ce qui avait vaguement l’air d’un papier à distribuer (enfin ce qui en restait) et nous avons affronté les deuxième et troisième vagues de jeunes avec pour seules armes notre patience, qui commençait à être très limitée, et des outils de sensibilisation sur la lutte contre la violence faite aux femmes. Nous avons donc pris la boîte à image (un gros cahier à spirale avec des mises en situation) et fait des micro-séances de sensibilisation. Question de contrôler un peu les foules et d’atteindre un simili objectif de visibilité de l’organisation.

Dès qu’il y a eu un creux, sans concertation, mais d’un même mouvement, toutes les organisations présentes ont démonté leurs kiosques et ont disparu, les volontaires sur place se disant qu’on ne les y reprendrait plus.

04 décembre 2007

Miam

Il fait 25°C.

J'ai mangé une pomme.

Ça goûte l'automne.

Tous présidents, ou de l’importance des titres

La plupart des hommes avec lesquels je travaille sont présidents de quelque chose : un groupement, une coopérative, une union, une section, une ONG, une fédération.

Comme ils s’interpellent généralement par leurs titres respectifs, les appels au « président » fusent de toute part. Une façon de reconnaître l’importance et la position de l’autre.

Du coup, je me demande parfois dans un groupe, comment ils font pour se reconnaître.

03 décembre 2007

Shot Gun

Pourquoi je me retrouve toujours assise à la place du passager avant?

Ce n’est pas pour mes beaux yeux ou à cause de ma position d’autorité. Ni par galanterie ou par déférence.

C’est beaucoup plus pragmatique que ça : sur les pistes, si je suis assise à l’arrière, je finis toujours par vomir. Un argument décisif, même sans démonstration.

30 novembre 2007

Questionnement

Est-ce qu'il y a vraiment des gens qui lisent The Economist d'un couvert à l'autre à chaque semaine?

Je connais des dizaines de mensuels qui ont moins de contenu. Je me demande quelle est la taille de leur équipe si l'on inclut leurs 21 bureaux éditoriaux sur le globe?




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J'ai passé trois jours en brousse cette semaine et je n'avais pas tant de travail. J'ai donc une douzaine de billets qui n'attendent qu'à être tapés. Le premier dès lundi!

28 novembre 2007

Inspiration artistique

Dali est venu en Afrique. C'est évident.

27 novembre 2007

Les mouches

Tu ouvres la porte, puis la fenêtre, pour avoir un peu de lumière.

Une première mouche vient se poser.

Tu t’étends deux minutes, tu fermes vaguement les yeux, en attendant que le repas soit prêt.

Ses amies viennent la rejoindre.

Tu sors manger et prendre le thé.

Elles sont maintenant une vingtaine.

Tu t’étends une fois de plus, tu espères vaguement dormir, en attendant le prochain rendez-vous avec les femmes, après la prière de 16h.

Elles sont tellement nombreuses que tu les entends. Elles viennent se poser sur tes pieds, sur tes bras, sur ton visage. Elles te gardent toujours à la frontière entre la veille et le sommeil.

L’heure arrive, tu fermes la fenêtre, puis la porte.

Elles ont déjà disparu.

26 novembre 2007

Dépendance

Je suis incapable de passer une journée efficace sans caféine.
J’aime trop le café pour boire du café soluble.
L’eau bouillie sur le bois donne un goût de fumée désagréable à ma poche de thé.

Heureusement, les chauffeurs sont souvent des touaregs, nomades jusque dans la modernité. Il y en a toujours un qui pose le thé du lever au coucher du soleil, et même au-delà. Il suffit de mentionner à partir de quel thé on est preneur et l’on se retrouve inondé d’une boisson chaude, forte, sucrée et délicieuse.

Personnellement, si je veux suivre le rythme sans trembler comme une feuille, si je veux éviter le mal de tête, mais dormir la nuit, je me contente des deuxièmes et troisièmes thés. Je laisse le premier aux véritables aguerris.

23 novembre 2007

La notion de temps

La semaine dernière :

- iki!
- Non, cocotte, viens mettre tes souliers tu vas avoir ton biscuit après.
- iki!
- Oui, mais viens mettre tes chaussures avant.
- ikiiiiiiiiii!
- Chaussures. Le biscuit, après.
- ouiiiiiiiiiiiiiiiin! Ikiiiiiiiiii! ouaaaaaaaaa!
- Pfff!


Cette semaine :

- bebon!
- Oui, tu vas avoir ton biberon de jus, mais vient changer de couche avant.
- bebon?
- On change la couche avant; après, le biberon.
- cous!
- Merci ma chérie.

- bebon.
- Voilà!
- ‘ci.

Victoire! Ma fille a enfin saisi ce qu’est une séquence d’événements. Il y a maintenant un avant, un maintenant et un après, encore très limités dans la durée, mais tout de même présents (quand elle le veut bien remarquez). C’est tellement plus facile!

22 novembre 2007

Illogique

La ville a décidé de faire du ménage. Dans tous les marchés, ils ont donc détruit toutes les boutiques qui n'étaient pas construites en 'dur'. Cela fait quelques semaines que ça se poursuit. Ils ont commencé par Katako, puis le grand marché. Le petit marché a suivi. Dans ces grandes institutions, c'est vrai que ça avait un air plus propre. Mais il faut se demander de quoi vivront tous ces gens qui gagnaient leur vie dans ces marchés et qui ont été ruinés du jour au lendemain.

Il y a eu une pause et, depuis hier, c'est reparti de plus belle. Il ont rasé le marché Djamadjé, qui n'avait rien en dur, bien sûr. Des centaines de personnes sur la paille.

Et ce midi, je l'avoue, c'est là que ça m'a jetée par terre, ils ont rasé 'mon' marché. Le marché du Château 1 où je vais faire mes courses tous les jours. Les gens qui regardent leurs boutiques effarés aujourd'hui, ceux-là je les connais. Je les croise, je les salue quotidiennement. Ils essaient toujours de m'en vendre plus, moi je rigole pour n'acheter que ce dont j'ai besoin. On se demande des nouvelles, on discute des enfants, ils saluent la Chipounette qu'ils connaissent tous. Mansour, mon vendeur de journaux; Ada, le vendeur d'artisanat dans sa chaise roulante; Inoussa, chez qui j'achète mon pain; les autres, dont je ne connais pas nécessairement le nom, mais que je salue quand même.

Les bras me sont tombés. Des travailleurs honnêtes, qui vivent de ces commerces depuis des années. Ce n'est pas du ménage qu'ils sont en train de faire, ils sont en train de tuer l'économie marchande de la ville.

Je n'étais pas d'accord dès le début, quand ils se sont attaqués à Katako, le poumon économique de Niamey. Mais j'avoue que ma réaction est plus forte depuis que ça touche mon quotidien. On est toujours plus touché par les événements les plus proches de nous, non?

Je suis à la fois triste, fâchée et un peu gênée cet après-midi. Mais je dois travailler quand même. A demain.

Idé, c'est Sara

- Idé, c’est Sara.
- Ah Sara, bonjour. Ça va?
- Oui, ça va. Et chez toi?
- Alham doulilaï
- Madallah. Je pensais te trouver au siège. Je voulais savoir si on va toujours en brousse le jeudi et vendredi.
- Booooon. Oui oui. Je crois.
- Tu as appelé les coopératives pour les aviser?
- Demain, le soir.
- Tu as besoin de crédits?
- Non non, ça va aller.
- Ok, tu me confirmes tout ça demain alors?
- Oui oui, je t’appelle le soir.
- To. Kala suba.
- Kala suba.


- Idé. Tu m’as bipé?
- Oui oui. Sara, ça va?
- Oui, ça va. Et chez toi?
- Alham doulilaï
- To. Je t’écoute.
- Écoute-moi bien.
- Oui oui.
- On a eu les pommes de terre de la ***.
- Ah, c’est bien.
- Oui. Il faut aller demain jusqu’à Bonkoukou pour les porter.
- D’accord. Et pour jeudi et vendredi?
- Tu sais, le président est parti avec le véhicule du *****.
- Ok…
- Et Boukari doit voyager sur Goteye le jeudi.
- Humhum. Tu vas avec lui?
- Bon. Il n’y a pas le choix. Il ne reste que mon véhicule.
- Ah oui, c’est vrai.
- Alors, on fait comment?
- Ben là, on fait comment. On n’a pas trop le choix. On va remettre.
- La semaine prochaine?
- Non, la semaine prochaine, je dois aller en brousse pour *********.
- Ah oui, c’est vrai.
- Je dois parler à Douma pour confirmer, mais en tout cas, ça va aller à dans deux semaines.
- En tout cas.
- Bon, sans soucis. Tu fais bonne route Idé.
- To merci. À bientôt.
- À bientôt.

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Deux fois sur trois. Je ne crois pas que les coopératives me prennent vraiment au sérieux, mais je ne suis pas convaincue que ce soit entièrement de ma faute.

21 novembre 2007

J’ai du mal

J’ai du mal avec l’attitude de certaines personnes de la ville envers les gens de la brousse. Des individus qui ont eu de la chance, qui sont nés au bon endroit, qui ont eu accès à une éducation poussée, à de bonnes conditions de vie, mais qui ont un certain mépris pour les broussards. Forts sympathiques par ailleurs, ils jugent souvent très durement, et toujours ouvertement, des hommes et des femmes qui n’ont pas eu la moindre occasion d’accéder à une éducation de base, dont les ressources sont limitées par leur environnement.

« Ils sont sales. Elles ne connaissent rien. Ils sont stupides. Ils ont des croyances idiotes. Elles ont trop d’enfants. »

Et pourtant, ces broussards, ils sont souvent très brillants. Ils réussissent des miracles avec rien, pour nourrir leurs familles, pour soigner, habiller et parfois même envoyer à l’école leurs enfants. Qu’ils ont nombreux, c’est vrai. Mais rarement par choix.

Et ces personnes de la chance, c’est d’elles dont je dépends pour me traduire ce que ces gens de la misère ont à me dire. Je crois qu’elles font généralement un très bon boulot, mais il y a des moments où je me demande quelle est la part d’interprétation dans leurs traductions. Surtout quand la fatigue commence à s’accumuler.

20 novembre 2007

Confession

J'ai arrêté de fumer il y a plus de deux ans. J'ai fumé ma dernière cigarette à Barcelone, quelques jours avant de savoir que ça concernait aussi quelqu'un d'autre.

Je n'ai jamais été une grosse fumeuse.

Mais

Tous les les jours, j'ai envie d'une cigarette.
Tous les jours, je reprends la décision de ne pas fumer.

Il y a des jours où ça demande plus de volonté.

__________
Je suis un peu débordée, et j'ai oublié mon carnet à la maison, je vous envoie donc des textes que j'ai écrit la semaine précédant mon voyage. Les récits de voyages reprendront sous peu.

19 novembre 2007

road trip

Les bolides:

La route, sur 250 km:
La règle (les traducteurs ne sont pas toujours bilingues):
Le chauffeur:
La vitesse de pointe:
La poussière soulevée:Le paysage:Le trafic:

09 novembre 2007

Petit voyage

Ne me cherchez pas la semaine prochaine. Je pars en brousse pour 5 jours (à moins que le travail ne se fasse plus rapidement). Je laisse ma fille à son père et je m’en vais évaluer les conditions socio-économiques des femmes de Banibangou et Soumatt dans la région de Ouallam, avec la version originale de l’ONG avec laquelle je travaille.

Je reviendrai sûrement avec des photos, des idées, des désillusions, des ambitions et des textes.


A bientôt !

08 novembre 2007

Au grand marché

J'ai été faire un petit tour au grand marché en fin de semaine, question de remplacer le wok dont la poignée a rendu l'âme. J'ai traîné, et surtout utilisé, mon appareil.
Spectaculaire ce couvre poussière: Stationnement de motos:
J'ai beau me creuser la tête, je ne sais pas comment font ceux au centre pour sortir leurs véhicules.
Et quelques scènes dans le quartier des chaussures:

07 novembre 2007

Fille de maraîcher

Intérieur soir.
Une mère qui fait de la soupe et sa fille qui "l'aide".

- Pata!
- Oui, c'est une patate
- Pata.
- Non, ça c'est une tomate ma cocotte.
- Pata?
- Tomate

- Cocon!
- Hum, c'est vrai que ça ressemble à un concombre, mais c'est un zucchini.
- Cocon!
- Zucchini
- Cocon.
- Non, ça c'est même pas proche, c'est une carotte.

- O! Cocon?
- Chou
- Sou
- Ouais bravo, chou!
- Sou. Bavooo!

- Pata?
- Hum, haricot. On est loin de la patate. Tiens, ça c'est une patate.
- Pata.
- Oui, mais évite de la jeter par terre ma chérie s'il-te-plait.

- Pata.
- Tomate
- Pata bobo!
- Non Anoura, vraiment, écrase pas les tomates comme ça! Laisse les tomates tranquilles.
- Pata!

- Pata!
- Non, carotte. Laisse mes légumes sur le comptoir ma fille, sinon on ne mangera pas de soupe ce soir. Et puis on ne mangera pas du tout, parce que c'est ça le menu!
- Cocon!
- Ok, ça suffit, mets tes souliers et va jouer au jardin avec ton papa.
- Chaussu! Papa!
- Meeerci!
- Fofo!

06 novembre 2007

Boro, reporter photographe



Par Frank et Vautrin

La première fois que je suis tombée sur Blèmia Borowicz, c’était dans une bouquinerie jaune plus reconnue pour l’abondance que pour la qualité de sa marchandise. Enceinte jusqu’aux oreilles, je me cherchais une lecture facile, intéressante et abondante afin d’occuper les dernières semaines de ma grossesse et les innombrables heures d’allaitement qui allaient suivre.

Ce qui m’a convaincue de choisir ce livre d’auteurs inconnus au milieu de tous ces livres pour le moins hasardeux, c’est la couverture : si Enki Bilal a accepté d’illustrer la série, ça ne peut pas être mauvais.

Cette écriture à quatre mains relate les aventures rocambolesques et romantiques d’un photographe boiteux, séduisant et frondeur qui parcourt l’Europe des années ’30, armé de son Leica et de son charme indescriptible. Encore plus sexy que Fandorine, Boro nous fait découvrir le continent tel qu’il était à l’avant-guerre. Une interprétation libre d’une époque sombre et mouvementée, une fiction qui met ses personnages au cœur des événements clés de l’histoire, de l’élection d’Hitler aux portes du conflit mondial qui suivra, en passant par les brigades internationales.

05 novembre 2007

La radio sur le net

Le nombre de radios sur le net est pratiquement illimité.


Je peux écouter Radio Tralala tous les jours si je veux, mais pour être bien honnête, ça ne m'intéresse pas tant que ça. Les nouvelles du pays à longueur de journée, je ne sais même pas si ce serait sain. Et puis, soyons francs, cette radio nationale a une vision assez limitée de ce qui se passe dans le monde, surtout avec les débats actuels sur la pureté de la société. Je n'y suis même pas et ça m'irrite. Plus on est loin, plus ça nous apparaît nombriliste .


Je pourrais écouter rfi, mais ça pas besoin du net, je l'entends sur mon poste radio tous les matins.


En fait, en travaillant, c'est de la musique que je veux, pas du blabla. J'ai été voir du côté des anglais, et je suis tombée sur BBC6. Des nouvelles une fois de temps en temps, très anglaises, mais vu l'accent, si je n'écoute pas bien, je ne comprends rien. Mais la musique, ouuuuu la musique! Que du bon, que des groupes que j'aime, ou que je ne connais pas mais que j'aime quand même. Du bonbon pour les oreilles.

Et pour les pauses, je peux écouter un radio roman inspiré des oeuvres de Douglas Adams sur une autre chaîne de la même 'broadcasting corporation'.

Dans une autre vie, j'étais anglaise, c'est sûr.

02 novembre 2007

Identification de l’interlocuteur

- Moi
- Mua.
- Toi
- Tua.
- C’est bon.

- Moi c’est papa, toi c’est Anoura
- Mua.
- Non, si c’est toi qui le dis, moi c’est toi
- Tua.
- Anoura c’est?
- Tua.
- Non, c’est moi, enfin, si, c’est toi, mais tu dis c’est moi.
- Mua!

- Papa?
- C’est moi!
- Mua!
- Non, toi, enfin, moi quoi!

- Moi c'est comme ça, toi c'est comme ça (en pointant les doigts dans le vide).
- Tua
- Oui, mais en me pointant moi.
- Mua.
- Non

- Mua.
- Oui, c’est ça!
- Mua.
- Non. Oula, ça risque d’être long.

01 novembre 2007

Baptême nigérien

Le baptême nigérien (musulman en fait) a lieu 7 jours après la naissance de l'enfant. Des amis à nous ont eu un garçon il y a peu et le baptême a eu lieu la semaine dernière. Ils viennent tous deux de grandes familles de Niamey, tant dans le nombre que dans la réputation. Les cérémonies chez eux sont donc toujours spectaculaires et très typiques. Encore une fois, j'étais la seule blanche dans le paysage et je ne connaissais personne du côté des femmes, sauf la nouvelle maman, mais elle était pour le moins submergée. Ne sachant plus où me mettre, j'ai laissé ma fille à son père et je me suis réfugiée derrière mon appareil photo. Je n'ai pas utilisé mon flash, afin de ne pas être trop visible, enfin, pas plus que je ne l'étais déjà. Je crois que certaines de ces photos sont quand même intéressantes, même si les survivantes à mes tris drastiques sont peu nombreuses.


Le griot qui compte ses profits (c'est ma préférée):


Le repas qui sera servi après la Fathia (prière qui accompagne le sacrifice du mouton):
Les femmes, dans le salon:
Une petite que tout ce bataclan ne dérangeait pas outre mesure:
Je n'ai pas pu prendre de photos intéressantes de la cérémonie ou des hommes, car je n'ai pas osé me mettre en face du groupe. Mon appareil peut me cacher, mais pas aux foules attentives, quand même.

31 octobre 2007

Pourquoi c'est interdit de faire brûler ses déchets?


Parce que c'est un manque de civisme intolérable. Parce que ça envahit l'espace vital de tout un quartier. Parce que ça pue. Parce que ça pollue. Parce que ça agresse les sens, les voies respiratoires, les yeux.

Quand, en plus, le climat vous oblige à vivre les fenêtres ouvertes, sous les ventilateurs qui favorisent la circulation de la fumée, mais pas de la fraîcheur, étrangement. Quand vous êtes affligés d'une toux récalcitrante qui traîne même quand les microbes, eux, se sont tirés. Quand vous devez porter vos verres de contact par obligation. Quand le brûlage se fait dans les arrières cours qui donnent sur la vôtre, à l'heure exacte où vous aviez planifié vous coucher tôt (pour une fois).

Quand tout ça se produit pour la quatrième fois de la semaine, ça donne des envies de bombe H, peu importe le rayon d'action.

30 octobre 2007

Sara et les bobépines

Moi, Sara, qui n’ai jamais été particulièrement confiante en mes capacités manuelles pour les travaux délicats, moi, donc, prise d’une irrésistible envie venue d’on ne sait où, je me suis hier soir emparée de mes ciseaux et je me suis coupé les cheveux. J’ai soudain réalisé que si j’attendais ma prochaine rencontre avec ma mère pour sabrer dans ma tignasse, j’allais l'avoir au milieu du dos le moment venu. Indéniablement trop longue, étant donné la température de l’air en général, et celle de l’eau pendant la saison froide. Je ne savais pas vers qui me tourner, les coiffeuses africaines étant sûrement aussi désemparées devant ma chevelure que moi devant celle de la Chipounette (ça promet).

Le résultat? Ça peut aller. Je ne gagnerais définitivement pas ma vie à faire des mises en plis mais, pour les besoins de la cause, c’est fort respectable. Et puis, compte tenu de l’incroyable variété de ma coiffure, même si c’est inégal, ça ne se verra jamais. Seul mon chéri sera en mesure de s’en rendre vraiment compte, et je ne crois pas que ça le trouble plus qu’il ne le faille. Et la Chipounette, mais je suis sa maman, même avec une serpillière sur la tête, je serais merveilleuse (encore quelques années).

C’est un peu court. Par endroits. J’ai l’air d’un petit page en fait. Un peu comme quand j’étais gamine, mais sans le toupet de la honte. L’important, c’est que ça s’attache encore, même si c’est à grand renfort de bobépines.

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Mise à jour:

On me dit que, vraiment, c'est pas mal, ça me va bien, je devrais me laisser les cheveux détachés parfois. Et que les salons libanais font de très bons boulots de coiffure sur les cheveux droits. Je suis bête de ne pas avoir demandé avant (ou de ne pas y avoir pensé moi-même), mais comme j'ai, semble-t-il, bien réussi, je me demande si je ne vais pas persister dans mes expérimentations maison.

29 octobre 2007

Le sens des priorités

Mon bébé considère que de prendre son bain est plus important et plus intéressant que de finir un Pim's à l'orange. Ce qui ne justifie pas du tout que maman termine le Pim's à sa place.

Petite, mais pas dupe.

26 octobre 2007

Météo hebdomadaire

Selon Titi, il fait plus chaud le vendredi.

25 octobre 2007

Le lectorat

En regardant, même rapidement, les publicités dans un journal ou un magazine, on devine facilement ce que les dernières enquêtes ont ciblé comme lectorat type.

Prenons ici l’exemple du Courrier international de cette semaine. Non, de la semaine dernière. Enfin, celui que j’ai acheté cette semaine à Niamey.

Alors, dans le CI que j’ai sous la main, il y a :
- 6 publicités reliées de près ou de loin aux hydrocarbures (4 voitures, une compagnie pétrolière qui fait la promotion de son côté vert et la classe affaires d’une compagnie d’aviation) ;
- 2 publicités d’alcool ;
- 2 publicités de produits de beauté pour homme ;
- 1 publicité de matériel informatique ;
- 1 publicité d’alimentation minceur ‘bio’ ;
- 3 publicités concernant diverses publications du Monde et du Monde diplomatique (actionnaire principal du CI).

On peut tirer de ce recensement certaines conclusions, très peu scientifiques vu l’échantillon pour le moins restreint, mais tout de même intéressantes. On constate d’abord que ce qui est vrai pour les quotidiens l’est aussi pour les hebdomadaires, à savoir que la plupart des journaux ne pourraient pas survivre sans les revenus publicitaires de l’industrie pétrolière et automobile.

Mais revenons au lectorat du CI. Qui est-il ? Si l’on se fie aux annonces (dont j’ai le contenu graphique et écrit, mais vous pas, il vous faut donc me faire confiance dans cette analyse), le lecteur type du CI est un homme entre 30 et 50 ans, qui a un bon pouvoir d’achat, un niveau d’éducation plutôt élevé (on s’en doutait, vu le contenu des articles), dont les allégeances politiques penchent vers le centre gauche (là non plus pas de mystère, la ligne éditoriale est assez limpide), qui a des préoccupations environnementales et qui a de fortes chances d’avoir une petite famille et d’être soucieux de sa santé et de son apparence. Sa conjointe aussi lit le journal, mais je ne suis pas convaincue que ce soit elle qui l’achète. Ah, ils sont aussi français.

Hum… Je ne suis donc pas le lecteur type du CI. Enfin, pas exactement. Tant pis pour les annonceurs, parce que moi, je l’achète quand même à chaque semaine. Bon, ok, le samedi plutôt que le mercredi, et peut-être seulement trois fois par mois. Mais chaque fois que je mets la main dessus, ça c’est sûr. Manseau, le vendeur de journaux du Château 1, m’en garde toujours une copie. Ça et le Pif gadget, on ne se refait pas…

24 octobre 2007

Les cerfs-volants de Kaboul

par Khaled Housseini

Pas du tout le même chose que Les hirondelles de Kaboul que je viens de terminer. Couvre une période beaucoup plus longue et du point de vue d'un afghan qui migre aux Etats-Unis.

Excellent roman pour connaître l'histoire et la culture de l'Afghanistan. Et toutes les modifications que ce pays a subies dans les 40 dernières années, de la chute de la monarchie à l'intervention des Etats-Unis. A travers une histoire de rédemption et de remords qui n'est pas nécessairement transcendante, mais qui permet un retour aux sources pour le personnage principal.

23 octobre 2007

C'est comme ça

Les seules choses impardonnables sont celles qui mettent en danger la vie d'autrui. Les biens matériels passent et s'oublient.

22 octobre 2007

Fofo!


En djerma, fofo, c'est le mot magique par excellence. Ça veut dire à la fois bonjour et merci, c'est facile à prononcer et ça suscite toujours une réaction enthousiaste de la part de l'interlocuteur.

La Chipounette est donc une pro du 'Fofo!', qu'elle utilise fort à propos d'ailleurs, dans les circonstances appropriées.

Quant à merci, ça devient parfois 'ci' et bonjour est, euh..., inexistant. Cette idée aussi d'avoir des mots aussi imprononçables alors que l'alternative est si simple et si élégante.

Fofo!

19 octobre 2007

L'aventure électrique

Ici, on a toujours besoin de l'électricien, ou du plombier, pour des raisons similaires, mais on va se concentrer sur l'électricien parce que notre plombier est moins spectaculaire.

L'électricien donc. La premier problème à la base de tout ça, c'est la piètre qualité des matériaux utilisés. Des pièces de seconde (ou troisième ou ...) main. Des pièces chinoises qui inondent le marché à moins cher. Des trucs en plastique 'cheap' qui sèchent rapidement à la chaleur. Des machins sans aucun 'sceau de qualité garantie'. Alors ça dure un temps, puis on doit changer tout ça, appeler l'électricien.

Le deuxième problème, c'est l'électricité elle-même. Du 220 V. Bon, si elle ne faisait que 220 V, toujours 220 V, juste 200 V, ça ne causerait pas de problèmes. Après tout, il n'y a que les irrésistibles peuplades au nord du continent américain qui s'obstinent à utiliser du 110 V (parce qu'au fond ces peuplades ne paient pas leur électricité) et la plupart des habitants de cette planète ne s'en portent pas plus mal.

Mais, et c'est là qu'est l'os, quand le 220 V varie, il varie plus que le 110 V. Les baisses de tension encore ça va, tout s'éteint et se rallume. Les surtensions, c'est une autre paire de manches. Dzzzzzzzt, Paf, Pshhhhhhhui et ça vient de sauter, on rappelle l'électricien.

La combinaison des deux facteurs fait en sorte qu'on finit par bien connaître son électricien. Parce qu'en plus, il s'occupe de l'entretien des climatiseurs, des réparations de toiture et des problèmes de serrures. Bref, on voit le type retontir régulièrement pour un oui et pour un non.

Vu sa définition de tâche assez large, Ali le géant est un homme occupé. Il est passé maître dans l'art des faux rendez-vous. Et comme chaque intervention nécessite au moins deux visites (une pour évaluer la situation et une pour la régler, les achats nécessaires se produisant entre les deux), on multiplie les occasions de retards et de reports. Malgré son grand sourire et ses excuses toutes faites, les délais peuvent être parfois énervants.

Mais bon, on finit par s'y faire. Après tout, il finir par finir et ça finit par fonctionner, jusqu'à la prochaine fois. Et puis, c'est l'employeur qui paye pour tous ces petits travaux. En plus, nous, on a toujours quelqu'un à la maison: Fatiti la nounou. Donc les retards et les absences sont un moindre mal, surtout si ça ne touche pas un élément essentiel du fonctionnement de la maisonnée.

Tout ça pour dire que je commence à bien connaître Ali, un homme fort sympathique par ailleurs, mais un peu brouillon, vaguement désordonné, toujours surbooké et bien sûr à la recherche de son petit profit. Et son numéro de téléphone occupe une place de choix dans le répertoire de mon cellulaire.

18 octobre 2007

C'est la faute de Monsieur Raymond

Mon bébé mange du savon et c'est la faute de Monsieur Raymond.

C'est Monsieur Raymond qui lui a mis dans la tête qu'une barre de savon, ça donne toujours envie de mordre dedans. Il est le seul que je connaisse à dire ce genre de choses, donc c'est de sa faute. CQFD.

17 octobre 2007

A la banque

Je pensais que ça serait simple. Que ce que je demandais était l'équivalent du mandat poste.

Je me suis retrouvée à attendre une fois, puis deux fois, puis trois fois, avant de rencontrer d'abord la dame qui avait l'autorité nécessaire pour faire un chèque bancaire. Hum, bon, d'accord, attendez encore un peu, il va venir. Ai-je le choix? J'attends. Pour finir par me faire dire que les frais de transaction sont exorbitants par rapport au montant que je dois envoyer et que les banques font tout pour décourager ce genre de transactions. Il a eu l'honnêteté de me dire tout ça, même avec un sourire d'excuse, donc je ne suis pas vraiment fâchée, ni même impatiente, même si j'ai attendu une heure trente. Les miracles de la politesse.

J'ai appris ma leçon, la prochaine je commence par demander à ma belle-soeur, ça va aller pas mal plus vite.

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Ne vous désolez pas trop pour moi, j'avais mon petit carnet, alors j'ai pu vous concocter quelques billets de blog que je vous retranscrirai dans le courant de cette semaine et de la semaine prochaine.

16 octobre 2007

La saison froide

La fraîcheur est arrivée. Toutes proportions gardées bien sûr. Mais disons que la climatisation de nuit est devenue inutile et que la fraîcheur du petit matin (moins de 30°C) peut se faire sentir jusqu'à 9h, ce qui n'est déjà plus le petit matin depuis longtemps. Il y a même du vent dans la journée, ce qui rend tout plus agréable, mais plus poussiéreux.



Tout espoir de dernière pluie est mort depuis longtemps, mais l'arrivée de l'harmattan convainc même les plus rêveurs. Le soleil se lève vers 6h30 et retarde un peu plus chaque matin. Les criquets sont là, les oiseaux qui les mangent aussi. Tous les signes s'accumulent pour confirmer que la saison froide est à nos portes et que je pourrai bientôt porter mes jeans toute la journée.

15 octobre 2007

De l'eau de l'eau

Dans le cadre du « Blog Action Day », qui encourage les bloggeurs de tout acabit à publier dans la même journée un billet sur un sujet commun, l’environnement, je vous fais un petit topo sur la gestion de l’eau à Niamey. Pas au Niger, parce que la question est beaucoup trop vaste pour mes neurones ce matin. Juste à Niamey. La gestion de l’eau dans un cadre urbain au Sahel, en trois petits tableaux.

L’approvisionnement.

Il y a l’eau courante à Niamey. Et cette eau est même traitée. Elle vient du fleuve Niger qui passe au cœur de la ville. La station de traitement de l’eau est en amont de la ville, mais le fleuve est lui-même passé dans 6 grandes villes africaines avant d’arriver jusqu’à nous. On y enlève les matières en suspension, surtout du sable, et on la traite avec du chlore. Il y a sûrement des détails qui m’échappent, mais toujours est-il que l’eau qui arrive aux robinets de la maison est potable. Je la passe généralement dans un filtre, mais il m’arrive souvent d’en boire directement du robinet et je n’ai jamais eu de problèmes. Elle est sableuse, surtout pendant la saison des pluies, mais je ne suis jamais tombée malade à cause d’elle. Le problème principal, c’est qu’en cas de défaillance à l’usine d’épuration, il n’y aura pas d’avis général sur la qualité de l’eau à la radio et on ne le saura pas avant d’en subir les conséquences. Donc, filtre.

L’utilisation

L’eau courante, c’est bien, mais encore faut-il y avoir accès. La plupart des foyers ont une pompe dans la cour, qui sert à plusieurs familles. Certains quartiers ont des pompes communes où chacun va s’approvisionner. Il existe des vendeurs d’eau, qui circulent avec des bidons remplis aux pompes communes dans leur petite charrette. Et puis dans les maisons comme celle dans laquelle je vis, il y a, en plus des robinets extérieurs, des robinets partout dans la maison. Enfin, aux endroits habituels.

L’eau coûte très cher à Niamey. Ce n’est pas une ressource infinie. Pour certaines familles, c’est une des plus grosses dépenses du mois. L’utilisation parcimonieuse de l’eau est une seconde nature, tant dans les utilisations alimentaires que ménagères. Pas question de laisser couler un robinet qui fuit, impensable de prendre des douches interminables, inconcevable de nettoyer son entrée avec un boyau d’arrosage. La plupart des toilettes sont de simples trous, sans eau. Ici on ne prend pas l’eau pour acquise, c’est un des facteurs limitants les plus importants du pays.

L’évacuation

Il n’y a pas de tout à l’égout à Niamey. Au centre ville, la plupart des maisons ont leur propre fosse septique. Dans les quartiers les plus pauvres, dans les quartiers périphériques, l’eau est jetée à la rue. En fait, selon les dires de certains urbanistes, les quantités d’eau utilisées par la population de la ville ne seraient pas suffisantes pour permettre un système d’égouts fonctionnel. Pas assez d’eau, ça stagnerait dans les tuyaux. Évidemment, pas d’égout non plus pour les pluies.

Si on combine cette gestion locale des eaux usées à l’absence presque totale de la gestion des déchets, on se retrouve avec, dans certaines régions de la ville, de graves problèmes sanitaires : eaux stagnantes, immondes, nauséabondes, dangereuses, porteuses de maladies.
La prochaine fois que vous vous servirez un verre d’eau, que vous prendrez une douche chaude ou que vous tirerez la chaîne, que vous passerez à côté d’une bouche d’égout, pensez à votre chance.

12 octobre 2007

Procrastiner

Procrastiner, ce n'est pas n'avoir rien à faire, loin de là. C'est surtout ne pas avoir du tout envie de faire ce qu'on a à faire, sur cette longue liste de choses à faire qui nous tentent plus ou moins.

Le pire moment de procrastination, c'est quand la prochaine étape est incontournable et complètement désagréable. On n'a plus le droit de passer à côté, de faire un autre boulot à la place, parce que celui qui nous embête le plus est presque en retard.

Tout d'un coup, on a absolument besoin de faire le ménage de son bureau pour arriver à penser correctement, de classer nos dossiers pour être sûr de ne rien oublier, de prendre un thé de plus pour pouvoir réfléchir, de donner des nouvelles à nos proches, d'écrire un billet pour le blog.

Mais bon, il va bien falloir que je finisse par le faire ce rapport. Au moins, cette fois ci, j'ai presque des choses à dire.

10 octobre 2007

La notion de température

Intérieur, petit matin

Une maman, pas trop réveillée, il lui manque encore un élément essentiel
Une bébinette, bien réveillée, en mode exploratoire
Une bouteille d'eau
Un café (le dit élément essentiel)

- f'oi
- Oui ma chérie, l'eau est froide; elle sort du frigo.
- f'oi
- humhum

- f'oi
- Non, chaud. Le café est chaud.
- f'oi
- Chaud, le café froid, c'est imbuvable; mon café est chaud.
- f'oi
- chaud

- f'oi
- oui, l'eau est froide
- f'oi
- non, chaud
- f'oi
- chaud

etc. etc.




Tous les matins.

09 octobre 2007

Les céréales du Niger — Campagne 2007


Photos: Jean-Guy Hamel

Cette année, la saison des pluies a commencé avec retard. Elle s'est aussi terminée rapidement. Il a beaucoup plu aux mois de juillet et d'août. Mais il ne suffit pas d'accumuler les millimètres d’eau, il faut aussi les répartir convenablement.

Le mil et le sorgho, qui sont des céréales rustiques, bien adaptées aux conditions difficiles du Sahel, ont tout de même des exigences minimales afin d’atteindre la maturité. S’il pleut trop, les racines peuvent pourrir. Si les pluies du début de la saison sont trop éloignées les unes des autres, les semences vont germer, puis sécher. Il faudra alors réensemencer les champs, avec tous les coûts en temps, en travail et en argent que cela implique. Si les pluies se raréfient trop tôt, le mil en fleurs ne fructifiera jamais, les plants ne mûriront pas et la récolte n’aura pas lieu.

Dans un pays aussi grand que le Niger, dans une région où les microvariations climatiques abondent, il est difficile de généraliser les observations. Dans les dernières semaines, j’ai visité quelques champs dans la région de Niamey. J’ai rencontré des gens qui étaient allés vers le nord et l’ouest. J’ai entendu des rumeurs sur ce qui se passe à l’est.

Il semblerait que, dans l’est du pays, les récoltes n’augurent pas trop mal. Dans ces régions, les paysans sèment à sec (avant la première pluie), le mil peut donc profiter de chaque goutte d’eau disponible. Si le froid vient rapidement, les demandes en eau des plants diminueront, le mil pourra mûrir et la production devrait être relativement satisfaisante, selon les standards locaux. Les nuits commencent déjà à rafraîchir, l’espoir est encore permis.

Dans l’ouest et le nord-ouest, il est très difficile d’être aussi enthousiastes. Les pluies se sont arrêtées au début septembre et, depuis, il a fait très chaud. Les épis en fleurs sèchent sur pieds, sans former les grains, sans mûrir. La récolte est fortement compromise. À vue de nez, dans les champs que j’ai visités, les agriculteurs ne récolteront pas plus de 30% de ce qu’ils ont semé.

Tout le Niger espère que la crise alimentaire de 2005 ne se répétera pas en 2008, mais le doute est là.

Les ONG internationales qui ont créé des systèmes d’alerte précoce ne sont pas encore en mesure d’évaluer la situation. Peut-on se fier aux rumeurs? Combien de temps doit-on attendre avant de réagir et de mettre en place un réseau de distribution de vivres, sachant que les interventions de ce type sont coûteuses (en argent, bien sûr, mais aussi en déstabilisation des marchés locaux en cas de mauvaise intervention), mais plus efficaces et moins chères lorsque planifiées à l’avance? Certaines grandes ONG spécialisées dans la réponse de crises sont de retour et mènent leurs propres enquêtes.

Les paysans, qui ne se sont pas tous remis de la saison 2004/2005, s’inquiètent.

05 octobre 2007

Les hirondelles de Kaboul

Par Yasmina Khadra

Un livre sans compromis, sans fin heureuse, sans espoir, juste la réalité brute, étouffante, morne et violente d'un pays en guerre et de ses habitants. La désensibilisation de l'être humain dans le malheur, le marasme du quotidien, la prison perpétuelle, l'impuissance de l'homme de la rue face aux exactions d'un régime théocratique basé sur la peur. Mais aussi, et c'est le plus troublant, comment les gens s'adaptent et endossent la situation, en acceptant les dérives comme des vérités et en cherchant à s'y faire une place.

Un roman bien sûr, avec une histoire fictive et peut-être même une morale, si on y pense bien. Pas une morale sur ce qu'il faut ou ne faut pas faire - puisqu'à sa façon, l'auteur s'insurge contre ces diktats externes - mais sur la nature de l'être humain. Le constat est dur.

Une petite plaquette que j'ai lue en une soirée. Un texte très fort.

04 octobre 2007

Le tout est plus que la somme de ses parties

- Cha, comme un chat, miaou
- iouuuuu.
- Non, chat
- sa?
- C'est ça.
- sa.
- po, comme le pot pour faire pipi
- pipi!
- non, po
- po!
- Bravo!

- Cha
- sa.
- po
- po.

- Chapeau?
- Bato!


- Laisse tomber, mets ton bato, on va être en retard à la garderie
- 'ie!!

03 octobre 2007

Enfin


Vraiment, ça fait du bien d'avoir mon appareil photo en état de marche. Pour la Chipounette bien sûr, mais surtout pour moi, juste pour le plaisir.
p.s.: C'est ma cour arrière, le soir, éclairée par le néon de la porte de la cuisine.

02 octobre 2007

Quand on a du temps à perdre

Quand on a du temps à perdre et un ordinateur pour le faire, on cherche des informations, des blogs, un peu de tout et beaucoup de n'importe quoi.



Moi, j'aime bien les sites de graphistes et bédéistes, aucune surprise ici, j'espère.



Mais des fois, en chemin, on rencontre des petits sites de jeux sympathiques. Voici le dernier que j'ai trouvé : Orisinal. Des jeux très simples, d'un graphisme agéable, pas longs à charger, rapides à terminer et diversifiés. Je le conseillerais même aux enfants.



Bonne partie!

01 octobre 2007

Le maraîchage nigérien en 2007

Le maraîchage nigérien se porte bien. Les obstacles rencontrés par les producteurs sont nombreux et touchent tous les aspects de la culture : disponibilité des semences, des engrais et des pesticides, approvisionnement en eau, organisation de la filière, commercialisation des légumes et des fruits. Il n’est pas un aspect de la production qui n’amène son lot de problèmes, parfois même insolubles.

Et pourtant, les choses vont plutôt bien en cette fin de saison des pluies. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la ville, les légumes vendus à Niamey pendant le dernier hivernage ont été en bonne partie produits au Niger. Les habitants ont pu se procurer des légumes frais, en bon état et locaux. Les producteurs qui se sont lancés dans l’aventure de la culture pluvieuse ont eu des revenus intéressants, malgré les investissements nécessaires à la protection des plantes contre les insectes, beaucoup plus abondants lorsque l’eau est accessible.

Bien sûr, tous les légumes consommés en ville n’ont pas été produits ici, les importations de la côte ont continué d’affluer. Et les prix ont quand même grimpé, atteignant jusqu’à 10 fois ceux de la saison froide et ce, pour des légumes de moindre qualité. Mais les premiers légumes à partir étaient ceux produits ici, tant pour la qualité que pour le prix, plus abordable. Pour le ramadan, commencé il y a plus de deux semaines, les prix sont montés en flèche, mais aucune surprise ici. Pendant le carême, le prix des aliments est toujours plus élevé, surtout pour les produits frais. Les gens qui n’ont ni bu ni mangé de la journée ont envie de nourriture de qualité à la rupture. Et les commerçants de tout acabit en profitent.

Pourtant, il s’agit là d’une petite révolution. Une de ces révolutions qui n’ont l’air de rien, qui semblent couler de source, surtout pour l’observateur habitué à des produits de première qualité à tout moment de l’année. Mais c’est un pas de plus vers la souveraineté alimentaire pour le Niger. Pour un pays qui souffre régulièrement de famine, réussir à avoir des légumes en toute saison, c’est important. Le consommateur en profite, car il peut mieux s’alimenter pendant cette période de soudure. Le producteur quant à lui réussit à étaler ses revenus sur toute l’année, permettant éventuellement une meilleure prévision des besoins à venir.

Profitez des bonnes nouvelles, cette semaine, je vous réserve un billet sur les cultures pluviales.

28 septembre 2007

Petit monde

C'est par pur hasard que je lis deux livres en parallèle qui se recoupent si souvent.

"The curious incident of the dog in the night-time", le titre original du livre dont je parlais hier, vient d'une nouvelle d'Arthur Conan Doyle que je lisais dans la soirée. Petit monde, même dans les livres.

Dans 'The Curious Incident', on apprend que ce n'est que dans les films et les téléséries que Sherlock Holmes emploie sa célèbre phrase. Ce qui explique pourquoi je ne la trouvais pas, moi qui voulais tant connaître la formulation originale. Dommage.

On y dit aussi que le couvre-chef fétiche du détective est une invention du dessinateur, dont les illustrations originales ornent justement mon édition bilingue. Il est vrai qu'il apparaît d'abord dans les lithographies, mais il en fait mention au moins une fois dans le texte, justement dans cette nouvelle d'où est tiré le titre du livre. Il faut par contre reconnaître que la dite casquette de voyage à oreillettes n'est pas du tout le chapeau de prédilection d'Holmes, qui porte autant de couvre-chef qu'il a de déguisements.



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Lundi, je vous parle du maraîchage nigérien en 2007. Je n'ai pas encore terminé mon texte.

27 septembre 2007

Le bizarre incident du chien pendant la nuit

Une écriture simple, directe, qui semble sans effort. Une histoire touchante et intrigante. Une livre que j’ai dévoré en quelques heures, mais qui démontre de la part de l’auteur une connaissance approfondie et intime du sujet : l’autisme.


Un livre qui fait partie de ces fictions qui sont plus instructives que les textes pédagogiques.

26 septembre 2007

Chipounette à la garderie

Voilà maintenant 2 semaines que la Chipounette va à la garderie. L’étape difficile, l’étape « maman va travailler et m’abandonne » avait déjà été franchie avec succès, mais non sans difficultés, avec Fatiti la nounou.

La Chipounette avait maintenant besoin de « socialisation », comme ils disent dans les livres. Dans la vraie vie, ça voulait surtout dire qu’à chaque fois qu’Anoura voyait un autre enfant, le temps s’arrêtait, ses yeux devenaient plus brillants et tout son corps exprimait une fascination sans bornes pour cet individu à son échelle. Comme dans les dessins animés japonais, mais en pur bonheur. Kzing ! Kzing ! Kzing !

Bref, l’étape garderie s’est déroulée tout en douceur. Le seul matin où elle a vaguement pleuré, je crois que ça voulait vraiment dire « non, pas aujourd’hui, je suis trop fatiguée ».

Parce que ça épuise un bébinette que de passer une demi-journée à jouer, danser, bouger et dessiner avec une dizaine de petits camarades. En fait, le plus difficile avec la rentrée à la garderie, c’est le retour à la maison. Parfois, on n’essaie même pas de la nourrir, on la couche, elle mangera après. De toute façon, essayer de faire manger un enfant qui chigne, qui ne se comprend plus et qui réclame le sommeil à grands coups de « dodooo », c’est impossible.

Même ça, ça se replace tranquillement. La nouveauté s’estompe et la Chipounette gère mieux son énergie.

Mais pour le petit côté égoïste du cœur de la maman, le meilleur dans tout ça, c’est son visage quand je vais la chercher.

25 septembre 2007

Teaser

Je suis en train de vous concocter un texte sur la situation alimentaire du Niger en cette fin de saison des pluies. Afin de ne pas parler à travers mon chapeau ou de ne pas me fier juste sur des impressions personnelles, je me dois de recueillir des informations pertinentes. Il est possible que le maraîchage et les cultures pluviales fassent l'objet de chroniques disctinctes.

J'essaie de vous en donner au moins une avant la fin de la semaine.

24 septembre 2007

Improvisations culinaires

Quand on vit à l’étranger et qu’on a une envie de recette « comme à la maison », on doit souvent improviser avec les ingrédients disponibles. Parce que certains éléments classiques d’un côté de l’océan sont parfois une denrée rare (donc hors de prix) ou encore inexistante dans les épiceries locales. La cuisine est probablement l’expression culturelle la plus diversifiée. On découvre avec plaisir celle des autres, mais on aime aussi revenir à la nôtre une fois de temps en temps. Et puis, et c’est important pour la suite de l’histoire, la cuisine nigérienne est toujours basée sur une sauce qui prend beaucoup de temps à cuire.

Un exemple :

Crème 35% (ou même 10%) : hors de prix, l’équivalent de 10 dollars pour moins de 250 ml.

Parmesan : tout aussi hors de prix.

Donc pas de carbonara pour moi. J’ai essayé la béchamel aux oignons et jambon avec un peu d’emmental, pas mauvais, mais bon, ce n’est même pas un peu la recette originale.

J’ai eu plus de succès hier avec la recette de pâtes au thon de ma cousine Anne. 18 heures, encore rien sur le feu, c’est à mon tour de cuisiner et je n’ai pas du tout envie d’utiliser la carte « take out ». Je feuillette mon livre de recette, je tombe sur ce petit bijou de la rapidité, ça y est j’ai trouvé ma solution.

Ingrédients :
Oignons, ça va. Il nous en reste encore des quantités astronomiques de la récolte de l’an passé. Nous en sommes aux petits invendables, mais ils sont toujours bons et très forts.
Beurre, pas de problème.
Pot de bruschetta : on va y aller pour les tomates en boîte, avec un petit fond de sauce en pot pour épaissir et assaisonner un peu.
Thon à l’huile d’olive, hum…. Thon à l’eau, ça devrait faire l’affaire, on rajoutera de l’huile d’olive.
Sauce Worcestershire et Bovril au bœuf. C’est là qu’est l’os. On va donc remplacer ça par euh… de la sauce soya (pour le sel et la couleur - je sais, c’est un argument douteux) et de la moutarde forte (pour le goût prononcé).

Résultat : Délicieux, prêt en moins de temps qu’il n’en faut pour faire cuire les pâtes. Du coup, nous avons mangé plus tôt qu’à l’habitude et je vais pouvoir réitérer cette improvisation, elle a fait l’unanimité.

Merci Anne !

21 septembre 2007

Un lion en cage

J'ai l'impression de tourner en rond dans une cage trop petite pour moi, nue, dépourvue de quelque stimulation que ce soit.


Heureusement qu'il y a la famille et les fins de semaines.

20 septembre 2007

Elémentaire mon cher Watson

Sir Arthur Conan Doyle, dans le texte, avec la traduction sur la page d’à côté. Au départ, c’est une erreur. Je pensais avoir acheté un livre de la collection Bouquins tout ce qu’il y a de plus ordinaire, soit un recueil de tous les écrits d’un auteur particulier (le premier volume, bien sûr). Je n’avais jamais lu les aventures de Sherlock Holmes, alors pourquoi pas ? Bouquins, c’est généralement un excellent rapport poids/heures de lecture pour la voyageuse que je suis.

Mais sur la page couverture, il est écrit en tout petit : édition bilingue, nouvelle traduction. Je ne m’en suis aperçu qu’en ouvrant le livre hier. Pas ma tasse de thé, ça réduit de moitié le ratio sus mentionné et c’est très étrange de ne lire que d’un côté du livre (en anglais, donc à gauche). Mais finalement, ce n’est pas si mal, je jette régulièrement un oeil sur la traduction, juste pour voir. C’est parfois surprenant et ça donne une idée de la difficulté de traduire un tel texte. Et puis certaines tournures de phrases – trop anglaises, trop vieilles – me font parfois hésiter et c’est alors fort pratique d’avoir la ‘nouvelle traduction’ à portée de la main.

19 septembre 2007

5 raisons pour aimer la saison des pluies

La suite du billet d'avant-hier. C’est plus succint, mais c’est parce que c’est plus évident.

1 Quand la pluie vient, il fait frais. Avec le vent qui l’accompagne, elle fait baisser le thermomètre de 10 à 15 degrés en quelques minutes. Un pur bonheur.

2 Tout est vert. Parce que ça pousse bien sûr, mais aussi parce que la poussière qui s’accumulait sur les plantes est lavée par les précipitations. Les couleurs sont plus vives et ça rend heureux.

3 Il y a moins de poussière dans l’air. Le sable est mouillé, donc il reste au sol. La fine couche de poussière qui couvre le pays disparaît temporairement. L’époussetage perd son rang de sport national.

4 J’ai peur des orages. Ce n’est pas une bonne raison ? Oui oui, c’est une bonne raison, parce que j’aime ça avoir peur des orages. Ca donne la permission de se coller en famille et de regarder les éléments se déchaîner bien en sécurité dans notre salon. Certains écoutent des films d’horreur, moi, je regarde des orages.

5 Et la meilleure raison pour aimer la pluie, c’est qu’elle fait pousser les céréales. C’est la saison de l’année où les paysans nigériens préparent leurs greniers pour l’année et regardent avec espoir leurs plantations pousser. Si tout va bien, l’année sera bonne. Des bonnes pluies, c'est une bonne année, tout le reste peut s'effondrer, les greniers sont pleins.

18 septembre 2007

Enfin une bonne nouvelle

Dans les aventures kafkaïennes de l'immigration canadienne, nous avons reçu cette semaine une bonne nouvelle.

Je suis acceptée comme répondante pour Al.

Qu'est-ce que ça veut dire?

Principalement que la première étape est franchie. Que je suis majeure, sans dossier criminel, sans dettes auprès des instances gouvernementales et mariée pour de vrai à mon chéri. Ils vont donc pouvoir évaluer le dossier d'Al et déterminer s'il peut devenir résident permanent du deuxième plus grand pays du monde (36ième en terme de population).

La prochaine étape? Attendre. Attendre bien des choses, mais surtout un formulaire médical qu'il faudra que mon chéri fasse remplir. Avant d'attendre encore pour on ne sait combien de temps.

Bref, ce n'est pas grand chose comme nouvelle, mais ce matin, ça fait quand même notre bonheur, parce qu'une étape, c'est déjà ça de fait.





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La suite du top 5 est remise à demain.

17 septembre 2007

5 raisons pour ne pas aimer la saison des pluies

Ne vous en faites pas, je ne fais pas cela pour me plaindre. La preuve c’est que demain vous aurez droit à 5 raisons pour lesquelles il faut aimer la saison des pluies (si Internet me laisse faire, bien sûr). Les tops 5, ça permet de mettre tout un paquet d’informations ensemble qui sont plus difficiles à glisser dans un texte continu. Paresse, quand tu nous tiens…

Donc :

1 Rien ne sèche. Ni les vêtements, ni les couches, ni les serviettes. Même les sous-vêtements prennent leur temps. On en est constamment à croiser les doigts pour qu’il ne pleuve pas avant qu’on puisse vider la corde à linge. Avec 4 lessives par semaine, on se retrouve souvent les doigts croisés.

2 Les moustiques sont rois. Ils se multiplient sauvagement et transportent avec eux des maladies dont il faut se protéger par divers comprimés et comportements appropriés. Même le jour, ils envahissent ma terrasse. Ça devient difficile de rester dehors très longtemps. Il y a aussi les crapauds. Je n’y reviens pas, mais eux reviennent sans cesse.

3 Les routes se désagrègent un peu plus à chaque pluie. Les nids de poules deviennent des nids d’autruches, quand ce ne sont pas littéralement des canyons. Et comme il n’y a aucun drainage, les flaques d’eau s’étendent et camouflent les trous. C’est dur pour la voiture et ça demande une mémoire sans faille de la topographie de la ville pour pouvoir se déplacer.

4 L’humidité. La chaleur humide, c’est plus difficile à supporter que la chaleur sèche. Ce n’est pas qu’une idée toute faite, c’est la vérité vraie. Au moins quand la sueur s’évapore, elle emporte avec elle un peu de chaleur, et puis elle laisse moins de trace sur les vêtements. Si par malheur, une toute petite pluie vient humidifier la ville vers midi, on se retrouve rapidement dans une cocotte minute.

5 Les tempêtes de sable des premières pluies sont cauchemardesques. C’est la course aux fenêtres afin de protéger nos possessions du sable et de l’eau. Cela nous a aussi permis de découvrir que le toit coulait directement sur les couches de la Chipounette. A chaque pluie, on risque la panne d’électricité, les coupures Internet, la disparition du réseau téléphonique. La pluie, c’est l’apocalypse. Et ça fait peur à mon bébé.

14 septembre 2007

nooooooooon!

Mes lunettes sont brisées.

Un petit côté de nez s'est sauvé sans laisser d'adresse.

Mes lunettes sont croches et m'énervent.

C'est parce que j'ai reçu trop de coups de pieds, de tête, de mains, d'amour et de colère dessus.






Mais là je fais quoi? Je les casse plus (en enlevant le deuxième petit côté de nez) ou je les garde croches?








Misère.

13 septembre 2007

Le vocabulaire

Ah Wow! Chaussu'!

Les premières expérimentations langagières des enfants trahissent-elles leur fascination pour certains aspects de leur environnement? Je suis convaincue que oui.

Ciel, j'ai engendré une vraie fille!

12 septembre 2007

On ne pourrait pas faire ça simple pour une fois ?

Comme par exemple : prendre un véhicule, partir à la bonne heure, prendre la bonne route, arriver à l’heure, faire le boulot, remercier, enchaîner avec le prochain rendez-vous et rentrer.

Il semblerait que c’est beaucoup demander. Que ça frôle même l’impossible, je ne pensais pas demander la lune, mais apparemment oui.

Ce matin, alors que nous avions réservé le véhicule, nous avons d’abord dû jouer au taxi pour la comptable et la mener dans un bureau où elle devait déposer un chèque. On ne me donne pas vraiment le choix, donc j’embarque. Je constate une fois sur place que ce que j’appréhendais se concrétise : c’est long. On est loin des 10 minutes promises.

Pourquoi ? Parce que :

1. L’employée responsable n’est toujours pas arrivée (20 minutes).
2. Une fois la femme arrivée, on constate que le chèque de la comptable est incomplet, il manque une signature. Nous devons retourner au siège pour le compléter (10 minutes).
3. En revenant, la comptable a perdu sa place dans le rang (10 minutes, on est chanceux).
4. La procédure est assez longue, surtout que la responsable des paiements en profite pour acheter son poisson (20 minutes).

Pendant tout ce temps, moi, je joue au bagage dans le véhicule, stationné au soleil, bien sûr. C’est d’ailleurs là que j’ai rédigé ce billet, question de ne pas ‘sauter la barre fixe’, comme disait mon papa.

Retour au siège, on dépose la comptable, et on redémarre, enfin. Pourquoi n’a-t-elle pas pris sa moto ? ou un taxi ? Cela reste un mystère que je ne pourrai jamais complètement élucider.

Le reste s’est presque déroulé sans accrocs, si on ferme les yeux sur le fait que nous nous sommes (encore) trompé de chemin et que le message ne s’était pas vraiment rendu jusqu’au village où avait lieu notre deuxième rendez-vous. Mais ce ne sont là que de petits contretemps habituels…

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Le ramadan vient de commencer, nos prochaines aventures en brousse auront lieu après le carême, et probablement même après les récoltes.

11 septembre 2007

Mère indigne

Je suis (presque) convaincue que c'est moi qui ai fait faire le plus long voyage au livre de Mère indigne. Je l'ai amené ici au fond de l'Afrique pour moi, mais aussi pour le mettre sur la chaîne de lecture locale. Je crois bien que c'est un des livres que mon chéri est en train de lire. Je sais déjà à qui je vais le prêter par la suite.

Mère indigne si tu tombes sur ce message, je suis en train de te bâtir un fan club international.


Mais, ce n'est pas aussi bon que le blog. Oui, ce sont les même textes, oui, il y a d'excellents inédits, mais ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas la dose homéopathique de l'internet (quoique, compte tenu la vitesse à laquelle j'ai lu les archives, il n'y avait pas grande homéopathie là-dedans, c'était plutôt un traitement choc). Ce n'est pas le même contexte, on ne peut pas réagir en direct, entre autres. Je ne sais pas exactement à quoi ça tient, mais ce n'est pas la même chose. C'est comme les monologues de Stuart McLean, c'est vraiment moins drôle de les lire que de les entendre. Certains textes perdent de leur saveur en changeant de média.

Donc, oui, je le fais circuler avec plaisir, mais je ne sais pas si ça aura le succès escompté.

07 septembre 2007

Le doux chant des crapauds

Nous sommes à la saison des pluies.

La saison des pluies, c'est aussi la saison des amours pour un nombre impressionnant de petites bêtes.

Dont mes amis à verrues, les crapauds. Un crapaud qui chante la romance à tous vents afin de trouver l'élue de son coeur, c'est bruyant, insistant et compétitif. Il cherche à améliorer sa contribution génétique à la prochaine génération d'amphibiens locaux, c'est là une noble cause qui mérite toute son attention.

Seulement, il le fait de nuit. Il commence aux derniers rayons du soleil et poursuit ses discours jusqu'aux petites heures du matin. C'est embêtant.

Mais ce n'est rien.

Rien comparé au crapaud qui tombe dans la 'mare' que la pluie a formée au fond de la piscine que j'ai vidée avant la saison des pluies. Le doux chant du crapaud est alors amplifié par les réverbérations des ondes sonores sur les murs de béton. Une véritable caisse de résonance. Une armée de romantiques à lui seul. Et le crapaud qui s'y réfugie se croit alors entouré de bêtes beaucoup plus grosses que lui et multiplie ses vocalises, afin de ne pas perdre la face dans cette compétition de la gamète. Et ça n'en fini plus, cette féroce joute en solo.

Et la Chipounette qui devait dormir ne dort pas. Et la mère qui tente de l'endormir perd les nerfs et mandate son gardien pour remédier à la situation. Il a fait ce qu'il a pu, moi j'ai déménagé l'équipe dans la chambre climatisée et étouffé le concert grâce au bruit constant de la mécanique, et ce, malgré une nuit fraîche et pluvieuse. Au diable la dépense.

Mais pour le coup, la Chipounette s'est ajustée à l'heure locale. Et samedi, le mandat du gardien couvrira la cour entière. Décrapautisée la cour, au minimum.

06 septembre 2007

Ecrire ou pas?

Des fois, on lit des auteurs et ça nous encourage à écrire. D'autres fois, ça nous décourage (même si ce n'est pas leur intention). On se dit qu'on n'y arrivera jamais, que ceux-là sont vraiment bons et qu'on essaie de jouer dans la cours des grands alors qu'on n'a même pas le nombril sec.

Soupir.

Je persiste quand même, en espérant prendre de la graine.

04 septembre 2007

Ti Bébé tout mélangé

16h :
'dodo' 'dodo'
Ok ma chérie, mais juste une heure, parce que ce n'est pas encore la nuit ma belle cocotte.

18h30:
'dodo' 'dodo'
Non, ma chérie, on va aller manger au resto, le frigo est vide et papa et maman sont très très fatigués, ils ont eu des toutes petites nuits (enfin, moi je suis dans le même état que toi, et papa n'a pas pu redormir, il est levé depuis 2h ce matin, même combat).

1h:
'o' 'o' 'Ouiiiiiiiinnnn'
Ok, on va prendre de l'eau ma cocotte, mais regarde dehors, il fait noir noir, donc c'est la nuit, donc c'est le temps dormir.

2h:
Chérie coco, dort s'il-te-plait. C'est la nuit noire, je sais que ton horloge interne n'est pas d'accord, mais c'est un fait, regarde dehors.

3h
boum 'OUIIIIIIIINNNN'
Oh ma Chipounette, pauvre cocotte. La marche est haute! Le lit est grand, mais il faut arrêter de gigoter comme ça. Viens dans les bras.
'ChouipChouipChouip' zzzzzzzzzz

10h30
Chipounette, cocotte, c'est le matin tard ma jolie. Il faut te lever, c'est le jour. Fatiti va arriver bientôt. Allez, debout ma chérie.







Je déteste les décalages horaire.

En arrivant au travail...

Des fois, on revient au bureau et on se croirait dans un épisode de Dallas. C'est spectaculaire. Je n'en dit pas plus, je ne veux pas me mettre personne à dos, mais qu'est-ce que je rigole! Un humour sombre, mais ça en prend aussi. C'est toujours plus facile quand on n'est pas directement concerné.

01 septembre 2007

rentrer? ou repartir?

Peu importe comment on le voit, la Chipounette et moi serons dans les transports pour les prochaines 48h. Une petite pensée pour nous, c'est la partie plate des voyages.

Moi je dis que l'inventeur de la télétransportation ne fait pas sa job.

30 août 2007

argh

Je n'aurai pas le temps de tout faire et encore moins de voir tout le monde. Il y a des choix qui se font pour nous et qui ne font pas, mais alors là pas du tout, notre affaire.

Quelqu'un a trouvé le piton pause?? parce que là, vraiment, j'en aurais bien besoin.

25 août 2007

Petite fin

Pour celles qui sont avec moi, le travail recommence lundi matin. Pour moi, il attendra encore une petite semaine de rien du tout. Une semaine à courir comme une poule pas de tête pour faire les achats que j'ai à faire avant de repartir jusqu'à je ne sais pas quand. Une semaine pour revoir des amis et faire des courses, voir des dentistes et des médecins, mettre des vaccins et des prescriptions à jour, en ne gâchant pas les bons moments à penser aux obligations. Remplir ma carte de crédit une fois dans l'année. Essayer de profiter de mon monde le plus possible entre les listes de nos besoins matériels. N'oublier personne au retour, mais ne pas surcharger les bagages.

Une dernière semaine de vacances, oui, mais le repos s'arrête demain matin.

19 août 2007

Un frisson

J'ai voulu avoir un petit frisson, un chandail à manches longues et mes jeans. J'ai voulu cesser d'avoir chaud. J'avais envie de belles journées fraîches.

Je suis servie, merci. Sauf que je n'ai que deux pauvres chandails de coton. Pas de chandail de laine (tous en entreposage), pas de petit coat en jeans (je vais remédier à la situation), pas de bas de laine. Pas qu'il fasse si froid, mais c'est souvent limite, pour l'acclimatée africaine que je suis devenue. L'automne est précoce sur la côte cette année, avec son ciel si bleu, ses nuages de coton et son soleil tellement joli.

Be careful what you wish for...

17 août 2007

L'appareil peut faire la différence...

... dans la façon et le plaisir qu'on a à faire de la photographie. Wow, rien à voir. Quand je serai riche, si je suis riche un jour (mais je vais probablement faire une folie bien avant), je me rachèterai un reflex. Parce que ce n'est juste pas la même chose. C'est plus viscéral, moins détaché. Mieux. Juste mieux. Même si le poids et le volume ne sont pas comparables. Rien n'est parfait en ce bas monde.

Surréalisme en plein vol

Les nuages blancs sur le bleu de la mer, on aurait dit que nous volions au dessus du ciel.

16 août 2007

petit train va loin




15 août 2007

Une rage

J'ai envie d'écrire. D'écrire mon blog, d'écrire un livre, d'écrire des scénarii de bande dessinée, d'écrire des articles, d'écrire mon journal. De mettre les lettres les unes derrière les autres pour enfiler les mots et les phrases. Certains ne sont que pour moi, d'autres pour des yeux choisis, quelques-uns voudraient un public. Je ne sais pas par où commencer ou comment le faire. J'ai envie d'une réponse ou d'un travail d'équipe, de réflexion et de spontané, d'imagination et de faits vérifiés. J'ai besoin de réaliser quelque chose, de sentir en fin de journée que j'ai vraiment travaillé, même si ce n'est que pour moi.

Je pensais que ça me passerait, comme une rage de dents ou un mal de ventre. Mais ça reste et ça s'installe.







Je me cherche un dessinateur, vous en connaissez?

14 août 2007

So many reasons to cry in an airport.

12 août 2007

les rues de Montréal

Quand je voyage, je vois mille occasions intéressantes à photographier. Dans mon quotidien, je ne prends pas assez souvent le temps de regarder autour de moi et trop d'images se perdent. Quand mon voyage recoupe mon quotidien de façon décalée, ça donne un faux dépaysement et un vrai regard, une véritable envie de tout redécouvrir derrière la lentille de mon appareil photo.

Et ma photo signature.

10 août 2007

Au bord de la mer

Un tout petit mot de rien du tout pour vous dire que nous sommes bien arrivées à Cap-Pelé. Le voyage s'est encore une fois très bien passé, la Chipounette me surprend à chaque fois. Mais bon, mon chéri dirait sûrement que c'est moi qui m'en fais toujours trop.

La pêche au homard ouvre aujourd'hui...



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p.s.: Mon ordi est chez le docteur des ordinateurs, mais comme je suis chez mamaman, je vais pouvoir vous innonder de photos sous peu. Promis.

06 août 2007

la joie des parcs

La Chipounette adore aller au parc. Elle aime y jouer, y grimper, y glisser, y regarder les autres enfants. Elle y frôle parfois l'hystérie. Tant de bonheur, elle ne sait plus comment tout le contenir, elle ne sait plus quoi faire, ou aller, avec qui. Je dois constamment lui rappeler de regarder ou elle va, question qu'elle ne passe pas par dessus les barrières de sécurité ou qu'elle ne marche pas directement sur la glissoire.

Il va falloir aller plus souvent à la flotille ou au Grand Hôtel au retour, c'est tellement le bonheur de la voir se dépenser comme ça.


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P.S.: je ne trouve pas le u avec un accent sur ce clavier, je ne suis pas en train de faire une grossière erreur.

03 août 2007

Une chance pas possible

Le voyage a été aussi parfait que possible.

Entre Niamey et Casablanca: personne. Au mois d'août. Incroyable. Nous avons toutes les deux dormi, étalées de notre long sur une banquette (quoiqu'en équilibre précaire pour la plus grande de l'équipe).

Aéroport de Casablanca: 4 heures d'attente. Anoura décide qu'il est primordial pour elle de m'aider à transporter la valise à roulette. Elle se balade donc en tenant la dite valise par la poignée à chaque fois qu'on fait mine de se déplacer. Elle regarde partout, discute beaucoup et salue les foules en délire. Le petit parc lui permet de dépenser un surplus d'énergie. L'expresso est excellent.

Entre Casablanca et Montréal: l'avion est plein. La femme qui s'assoie à côté de moi, quoique d'abord fort sympathique, ne semble pas avoir particulièrement envie de passer 7h à côté d'un banc surpeuplé (Anoura et moi sur le même siège, c'est clairement de la surpopulation). Elle connaît très bien le chef de cabine et dès que tous les passagers sont assis, elle se fait transférer, probablement en classe affaire. Cela fait instantanément 3 heureuses. Nous avons eu notre espace, elle a eu le sien, je la remercie de tout coeur.

La suite est une autre histoire, je suis épuisée et il se fait tard. Bonne nuit.

31 juillet 2007

C'est un départ

Les valises sont terminées.

Les papiers d'immigration sont terminés.

Les billets d'avion sont confirmés.

Les vêtements qu'on va enfiler à 2h ce matin sont prêts.

Les réveils matins sont déjà programmés sur nos téléphones.

Il y a de l'essence dans la voiture.

J'ai expliqué 1000 fois à ma Chipounette qu'on va partir en vacances voir Grand-Maman, mais que Papa ne peut pas venir avec nous cette fois-ci.

J'ai des nouveaux jouets pour le trajet, des grignotines, un biberon d'eau, tout ce qu'il faut pour essayer de garder une mère et une bébinette saines d'esprit pendant 20 heures de transit.

Bon. Il ne reste qu'à survivre.