19 avril 2007

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Hérisson content
Hérisson pas mal moins content.


16 avril 2007

Des légumes en ville.

Voici un extrait de mon rapport sur le maraîchage nigérien. C'est long et un peu technique, bref, c'est une chronique comme j'en ai peu fait depuis mon retour au Niger. Aujourd'hui, je vous renseigne donc un peu sur la production de légumes en ville, plus particulièrement sur les contraintes rencontrées et sur le biais qu'il ne faudrait pas avoir. Si vous avez des commentaires et des questions ne vous gênez surtout pas.

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Au Niger, le maraîchage urbain et péri-urbain est mieux connu et caractérisé que le maraîchage en milieu rural. C’est dans la région immédiate de Niamey que l’on retrouve le plus grand nombre d’études sur la typologie des maraîchers, les chiffres les plus détaillés quant au nombre de producteurs, aux superficies exploitées, aux produits cultivés et à la productivité. La plupart des textes sur la commercialisation groupée des fruits et légumes concernent également les producteurs dans la région immédiate des grands centres urbains.

Les villes représentent bien sûr le marché naturel pour l’écoulement des produits maraîchers ayant une courte durée de conservation. La concentration des consommateurs, leur dépendance face aux régions immédiates pour l’approvisionnement en denrées alimentaires et la facilité d’accès en font des zones phares pour les producteurs maraîchers.

Dans une ville comme Niamey, où la croissance de la population se fait à un rythme accéléré, des conflits existent pour l’occupation des sols. Les zones maraîchères, généralement situées le long du fleuve, mais aussi sur certains cours d’eau secondaires traversant la ville, sont au cœur même de certaines zones de développement immobilier. La valeur des terrains augmente rapidement et l’occupation agricole des terres n’apparaît plus nécessairement comme étant l’utilisation optimale de l’espace. Le gagne-pain de toute une tranche de la population entre en concurrence directe avec le besoin d’espace de cette même population, pourtant dépendante de ce maraîchage urbain. La pérennisation des activités maraîchères de Niamey dépend en grande partie de la sécurisation du foncier. En effet, de nombreux producteurs ne sont que locataires des terres qu’ils cultivent et ce conflit financier entre agriculture et immobilier menace une partie des jardins. L’apport en fruits et légumes de la ville de Niamey étant déjà déficitaire, il est opportun de s’interroger sur la place de l’agriculture au sein même du développement urbain. Certains projets se penchent actuellement sur cette question et cherche à sécuriser l’utilisation des terres par les producteurs maraîchers.

Le maraîchage urbain pose également la question de la qualité des eaux utilisées pour arroser les jardins. Dans certaines sections de la ville, les sources d’eau utilisées sont totalement insalubres, l’eau étant puisée à même des caniveaux et des égouts à ciel ouvert. Cela a un effet tant sur la santé des producteurs eux-mêmes que sur celles des consommateurs finaux.

Malgré ces spécificités du maraîchage de la ville de Niamey, il ne faut pas oublier que la ville n’est ni le seul centre urbain à connaître ces problèmes, ni le principal lieu de la production maraîchère du Niger. La concentration des projets internationaux et des centres de formations dans la capitale (et la limitation du présent état des lieux aux acteurs ayant une représentation à Niamey) entraîne un nombre disproportionné de rapports, d’études et de documents de projets qui peuvent donner une image biaisée de la filière maraîchère. Il est vrai que Niamey est la plus grosse ville du pays, mais il ne faut pas oublier que la plupart des populations se retrouvent en dehors de la communauté urbaine et que les populations les plus vulnérables en terme de sécurité alimentaire (qualité et quantité) restent les populations rurales du pays. Après tout, c’est en zone rurale que les activités agricoles ont débuté au Niger.

Certaines zones propices au maraîchage, comme les dallols ou la vallée de la Maggia – cette dernièere etant située dans une zone souvent déficitaire en céréales, bénéficieraient grandement d’un meilleur appui technique et financier afin d’influencer durablement les activités culturales des populations locales, tant sur le plan de la sécurité alimentaire que sur celui de la stabilisation et de l’augmentation des revenus des ménages.

02 avril 2007

Drôle de lessive


01 avril 2007

8IT 3513 RN

Ça y est, nous avons enfin obtenu ces quelques chiffres et lettres qui nous permettent de rouler de façon tout à fait légale sur les routes du Niger. Mais ce ne fut pas sans peine. Nous avons dû faire au moins 10 fois le tour de la ville, attendre des heures dans les endroits les plus incongrus que quelqu’un daigne enfin nous signer un papier, faire des dizaines de photocopies pour être sûrs que toutes ces épreuves ne disparaissent pas dans un coup de vent ou entre les mains de quelqu’un qui se serait accordé quelques droits que nous ne connaissions pas…

La clé de tout cela, ce sont les 2 petites lettres IT : immatriculation temporaire. Immatriculation sans dédouanement en fait, 15 à 20 fois moins chère que le dédouanement standard, qui lui est 15 à 20 fois plus rapide, on ne peut pas tout avoir.

Tout a commencé avec un Protocole d’accord type qui n’avait pas été signé. Des tracasseries administratives entre les ONG internationales et le gouvernement local qui ont pris beaucoup plus de temps que prédit. Cette absence d’accord (qui reconnaît aux ONG internationales le droit d’être au Niger et d’être exonérées de certaines taxes) nous a donc obligés à attendre tout un avant-midi dans un bureau trop climatisé (ça, c’était au mois de novembre, il ne faisait pas encore chaud) qu’un quelconque directeur arrive d’on ne sait où pour nous accorder un laissez-passer temporaire – il a été gentil, il nous a donné 2 mois. La procédure comme telle : 2 minutes, top chrono.

Puis vint enfin la signature du dit accord. Mais pas sans que nous ayons eu à refaire l’étape ci-dessus au mois de février, avec les mêmes délais, mais cette fois-ci sans avoir froid aux pieds, c’est déjà ça de gagné.

Puis est venue la ronde des signatures : D’abord Interpol, c’est bon, la voiture n’est pas volée, ou enfin pas déclarée volée. Ensuite, il y a l’achat du formulaire d’exonération qui nécessite à lui seul trois signatures, dont une qui m’a prise 2 semaines et 3h d’attente dans un bureau pour ‘accélérer’ les choses. Pour obtenir ces signatures, il a fallu faire un premier tour de ville pour connaître la valeur de la voiture selon les livres (500 000 FCFA, c’est vraiment un vieux truc). Puis vient le certificat de mise à la consommation, lui aussi 3 signatures, à trois endroits les plus éloignés possible les uns des autres dans la ville de Niamey (de la sortie de Dosso dépassée l’aéroport, jusqu’à la douane d’Harobanda, pour ceux qui connaissent la ville) – heureusement qu’on a une voiture… Ensuite un PV pour que quelqu’un certifie qu’on a enfin tous les papiers – toujours dans un endroit différent et le plus reculé possible. Ajoutez à cela : les cafouillages, les étapes oubliées et reprises, les signatures auprès de l’employeur qui doit certifier à quelques reprises que oui oui, c’est bien pour lui qu’on travaille. Bref, plus de 4 mois plus tard, des dizaines de contrôles policiers dont 3 dans la dernière journée, journée où heureusement on avait enfin des semblants de papiers valables et où n’avons donc pas eu à convaincre les policiers de ne pas saisir la voiture sur le champ – entendez-y ce que qui doit s’y entendre – nous avons enfin un certificat d’immatriculation provisoire!! Parce que le certificat d’immatriculation, appelé ici la carte grise, il n’est pas prêt de sortir, ça fait 6 mois qu’Al attend celui de sa moto, immatriculée elle de la façon la plus standard qui soit.

Le pire, c’est que je crois bien que j’en oublie. Toutes ces attentes se mélangent dans un brouillard commun.

En théorie, on devrait avoir les plaques la semaine prochaine, en attendant, j’ai mis des feuilles de papier pour avoir la paix.