31 mars 2008

Petits textes

Je sais que je suis plutôt succincte dans mes écrits ces dernières semaines. C'est parfois parce que je n'ai rien de plus à dire, mais c'est souvent parce que c'est le seul format que j'ai le temps d'utiliser.

D'ailleurs, tous mes textes font dans la synthèse, parfois excessive.

29 mars 2008

Te-wo

- Te-wo pa'ti.
- Oui, il est parti en vacances.
- Te-wo pa'ti 'acances
- Il est parti voir sa Mamou, il a pris l'avion.
- Te-wo pa'ti av'on. Byebye.
- Il va revenir dans un mois, t'inquiète.
- Hum.... Te-wo.. Coco.

La Chipounette s'ennuie de son ami 'Te-wo', dont la mère a eu la brillante idée d'aller profiter du printemps dans le sud de la France alors que le Niger cuit sous le soleil.

La Chipounette s'ennuie, moi je suis jalouse.

28 mars 2008

Pfff

C'est dur de bien travailler quand on a seulement envie d'être ailleurs. Quand on a la motivation dans les chaussures (ouvertes en plus, la motivation n'y reste même pas). Quand on compte les jours. Quand on a du mal à y croire. Quand on a envie de changer de branche.

Mais bon, on le fait quand même.

27 mars 2008

La propreté

Ce midi :

- Anoura, tu veux aller faire pipi sur le pot ?
- Non
- T’as pas envie ?
- Non, pipi là-bas.
- Là-bas ?
- Là-bas. Pipi palon.
- T’as fait pipi dans tes pantalons sur la terrasse ??!! C’est pas bien. Tu sais que c’est sur le pot.
- Non non non non non. Pipi palon là-bas.
- Bon, on va enlever tes pantalons alors !
- Nooooooooooon ! Ouaaaaa !

On fait un bout de chemin, mais on n’est pas rendu.

26 mars 2008

Récolte spectaculaire

L’homme tenait un discours pour le moins décousu aux nouvelles de 20h. Nous avons fini par comprendre qu’il était accusé de quelque chose et qu’il s’en défendait, probablement de mauvaise gestion des fonds publics. Je vous laisse savourer la qualité de son intervention. Les trois petits points représentent bien des silences et ne remplacent pas des mots que je n’aurais pas retenus.

Je m’en vais vous dire… Chez moi… Selon les tableaux, voilà ce qu’il dit!

Il dit que c’est faux. Voilà ce qu’il dit.

Là aussi, il n’y a pas de secret. On fait des euh… des euh… des dépenses.

Quand tout est ok, ok? Il dit itinéraire. Non, comment ça s’appelle? Hum… kilométrage.


Je cherche encore à comprendre pourquoi il n’y a pas eu de montage de la part des journalistes.

25 mars 2008

Les pieds sahéliens

J’ai les pieds sahéliens, ma fille aussi. Mon chéri, on n’en parle même pas.

Passer l’année en tapettes les pieds dans le sable, ça vous paraît un rêve, vous qui êtes justement aux prises avec ces grandes mares d’eau brune qui ne gèlent pas à cause de la concentration trop élevée de calcium sur les routes? Mais vos pieds, eux, sont contents. Les bottes et les souliers fermés qui vous ralentissent tous les matins protègent vos pieds des agressions de l’environnement.

Ici, foin de protection. Des souliers fermés, c’est de la torture. Certains y arrivent, mais, moi, je suis incapable de tolérer ces étuis où mes pieds macèrent dans la sueur. Donc, j’ai une jolie collection de tapettes pour toutes les occasions. Seulement, voilà, les tapettes ne protègent que la plante de vos pieds. Et encore, seulement des agressions directes. Le sable, la chaleur, le soleil, le vent et la poussière s’acharnent sur vos pauvres petits petons et font se dessécher toutes les parties exposées. La corne se crée à une vitesse foudroyante pour tenter de remédier à la situation. J’ai de la corne même sur le dessus des pieds, oui oui. La peau est parcheminée et la sensation de la poussière et du sable sous les pieds m’a toujours fait grincer des dents.


Et on frotte et on crème et on bichonne et on essaie de garder ça à peu près présentable. Mais c’est un combat désespéré, que la plupart des Sahéliens ne tentent même pas. Après tout, la corne protège.

24 mars 2008

Chipounette raconte une histoire

- Maman, bobo!
- Oui, bobo, tu t'es fait une belle éraflure hier.
- Bobo, tombée.
- T'es tombée sur le genou.
- Voitu'e, boum tombée.
- Voiture? oui, t'es tombée à côté de la voiture.
- Voitu'e, bobo.
- Humhum.

- 'smack' bobo pa'ti! byebye!
- Ah ça c'est pratique, tu as un bisou magique toi aussi!


Elle le raconte à qui veut bien l'entendre.

21 mars 2008

Les insoumises

par Jean Haechler


Un livre qui réussit beaucoup mieux que "Trop belles pour le Nobel" à nous présenter des femmes remarquables à travers les âges. Il ne s'agit pas que de femmes de sciences, même si elles y sont nombreuses. On y croise aussi des femmes de lettres, des aventurières, des religieuses et des femmes de pouvoir, 18 en tout.

Certains diront que l'auteur insiste trop sur la vie sexuelle de ces femmes. J'y ai pensé, puis je me suis dit que pour assumer pleinement leur sexualité, ces femmes ont dû aller à l'encontre des conventions sociales de leur milieu et faire face à l'opprobe public, ce qui dénote une certaine force de caractère.


Bref, une lecture légère et une plume respectueuse et admirative de ces femmes trop peu connues.

20 mars 2008

Les Impromptus littéraires

Le concept est simple: un thème par semaine, un petit texte, une participation libre.

Je n'en ai écrit que deux jusqu'à maintenant, faute de temps ou d'idées à propos du sujet. Si vous voulez lire le dernier, il est ici.

Une cage

Des fois, je voudrais avoir le don d’ubiquité. Surtout quand je suis assise dans une réunion obligatoire, mais complètement déstructurée, alors que le travail s’accumule (littéralement) sur mon bureau. Je pourrais laisser une version décérébrée de ma personne dans la réunion et aller faire des vrais choses ailleurs.

Comme de m’occuper des fiches d’enquêtes qui s’amoncèlent sur le bureau et dont je dois vérifier la qualité avant de les envoyer au Bénin.

Et par la fenêtre de la salle de réunion, je vois les enquêteurs passer avec leurs paquets. Misère.

19 mars 2008

Pour en finir avec Paris

L'équipe:

Les chaussures de l'équipe (oui, oui, la même équipe qu'en haut), saurez-vous trouvez lesquelles sont à qui?


Les vélibs de Paris, une excellente idée:
Sur le bateau mouche avec 'anmaman (on en parle encore):
Les péniches vues de la passerelle Senghor:
Le ciel, du même endroit, très représentatif de tout le séjour: incertain.
Notre première visite 'touristique', le premier test de la Chipounette dans un lieu où l'on doit idéalement se faire discret, la Sainte-Chapelle:

Et l'enfilade des ponts de Paris:
Et puis à Paris, il y a des chiens, et ce qui vient avec. La seule fois où j'ai mis le pied dedans, il y avait heureusement un tas de neige (tout frais sorti de chez le poissonnier, à l'odeur) pour me dépanner.
Voilà, quelques photos au hasard. J'ai pris la plupart de celles-là, mais ça se trouve aussi à être les seules que j'ai prises. Les autres sont évidemment de mamaman, qui a bien dû remplir sa carte mémoire.


18 mars 2008

Ouuuuu! C'est Papa!!

- Anoura, regarde, c'est qui là?
- Monsieur!
- Non non, regarde mieux...
- Ouuuu. C'est Papa! Ouuuu Yayayaya! Papa! Papa! Papa!

Grande joie et exclamation à chaque fois que son Papa apparaissait à l'écran. Regards alternés entre la télé et le modèle original sur lequel elle est assise. Je me demande bien ce qu'elle en a compris.

Du coup, j'ai vu mon chéri dans le tube cathodique, mais j'ai très peu entendu ce qu'il y a dit. En tout cas, il était fidèle à lui même. Et son boubou paraît beaucoup moins orange dans la vraie vie.

17 mars 2008

Mère indigne est de retour

Vous avez besoin de faire des abdos? Vos zygomatiques manquent de tonus?

Allez visiter Mère indigne sur son site off. Efficacité garantie, surtout si vous avez des enfants, même si vous n'en avez pas.

Assurez-vous de lire ses billets en zone neutre, il peut parfois être embarassant d'avoir à justifier des fous rires incontrôlables à ses collègues.

14 mars 2008

Nouvelle définition

Autour de la cuisinière au gaz.
Une Chipounette, sa maman, un wok qui crépite.

- Ouuuuu! C'est chaud.
- Oui, c'est chaud. C'est du feu.
- Feu. Le feu b'eu.
- Bleu? (se penche) Ah oui, c'est vrai, le feu est bleu.
- B'eu. C'est chaud.
- Oui. Hum... On n'a plus les couleurs chaudes qu'on avait, mais oui, ce bleu là est chaud ma chérie.
- B'avo!

13 mars 2008

Les feux de circulation, c'est pratique

Vraiment, les feux de circulation, c'est une belle invention. On a beau se plaindre de la longueur de la rotation, de leur manque de synchronisme ou de leur multiplication, ils ont leur utilité.

Au coin de Maurice Delens et de Tillaberi, un des plus gros croisements de la ville, les feux se mettent à clignoter (jaune partout) dès qu’il y a la moindre coupure de courant. Comme il y a des travaux sur les lignes haute tension ces temps-ci au Niger (travaux fort nécessaires par ailleurs), les coupures sont quotidiennes. Les feux ne fonctionnent donc jamais, les techniciens ne prenant même plus la peine de les réactiver entre deux pannes.

Aux heures de pointe, il y a parfois un policier qui assure la fluidité du trafic. Mais en dehors de ça, c’est n’importe quoi. Les priorités ne sont pas claires. Tout le monde se garroche au milieu en espérant passer et c’est un miracle qu’il n’y ait pas plus d’accidents. Si la circulation de cette ville était un tantinet plus dense, elle s’immobiliserait complètement chaque fois.

Je dois affronter ce capharnaüm plusieurs fois par jour, le carrefour en question étant situé entre la maison et le bureau. J’en ressors toujours exaspérée et agressive. Heureusement, ça ne dure pas. Je fais par contre de plus en plus de détours pour trouver des feux qui fonctionnent. Plus de kilométrage, mais plus rapide.



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Le lot quotidien du chauffeur à Niamey inclut au moins une autre aberration signalétique : les feux brûlés. Si on ne connaît pas une intersection, on ne peut pas savoir si c’est le vert ou le rouge qui est grillé. Sur 6 ampoules, il n’est pas rare qu’il n’y en ait une seule qui fonctionne encore.

12 mars 2008

Le mois de mars

Pour certains, mars, c’est l’arrivée du printemps (avec ses dernières tempêtes, il paraît). Pour d’autres, c’est le début de la saison chaude, avec les dernières nuits fraîches que l’on savoure avant de partir la climatisation. Pour d’autres encore, c’est la fin de l’année financière, ou la fin du premier trimestre, et la venue des rapports narratifs et financiers tout azimut que sous-entendent ces deux dates butoirs.



Saison chaude et rapports. Mauvais mélange.





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Il a plu ce matin. Passera-t-on directement de la saison fraîche à la saison des pluies?
Wishfull thinking.

11 mars 2008

Petites réflexions sur Paris

Dans leur vie privée, les Français sont très économes sur l’eau, après tout, la facture est salée. Mais à l’échelle de la ville, toutes les rues sont lavées à grande eau à chaque jour. Une petite vieille qui lave son entrée de trottoir au tuyau, mais à l’échelle d’une ville comme Paris. Une contradiction parmi tant d’autres.

Qu’est-ce qu’on mange bien ! Surtout du pain. Le bon pain, c’est ce qui me manque le plus ici, et après deux semaines, le sevrage est difficile.

Je crois que j’ai fait le tour de Paris. Je n’ai pas tout vu, bien sûr, je crois que je n’ai même pas tout vu ce que je voulais voir. Mais lors d’un hypothétique prochain voyage, je change de destination, c’est sûr. Trois fois à visiter cette ville, grande et petite à la fois, c’est assez pour le moment. Le seul ‘problème’, c’est que j’y ai une belle-sœur, donc qu’il y a des chances qu’on ait envie d’aller la voir.


Pour ceux qui attendaient une chronique photo, je vous rappelle que je n’avais pas mon appareil photo avec moi. Il faut dire à ma mère de m’envoyer les photos, je vous les mettrai sur le blog. Mais il y aura des délais, forcément.




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Catastrophe ! J’ai eu une mauvaise information ! Apparemment, l’émission est passée hier sur TV5 Canada/Québec. Sur TV5 Monde, c’est la semaine prochaine, je crois. Je ne sais plus, c’est la confusion totale. Désolée. Est-ce que je la verrai moi-même cette fameuse émission ?

10 mars 2008

Les odeurs

L’Afrique (ou en tout cas, Niamey) a une odeur. On ne la sent pas au jour le jour, mais après une absence de deux semaines, elle revient.

C’est dur de décrire une odeur. Au début, je ne l’aimais pas, elle sentait la distance et l’exil. C’est encore un peu ça, mais maintenant je l’apprécie pour ce qu’elle est : une partie de moi.

C’est un mélange de sable, de chaleur et de soleil, avec une pointe de sueur et de fumée. C’est une odeur forte, mais après quelques heures elle disparaît complètement. Comme l’odeur de la mer quand on y arrive. Hier, je l’ai bien sentie, pour la première fois depuis 6 mois, et ça m’a plu.




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Je vous prépare un petit retour sur Paris pour demain, j’espère. Le retour est rapide et il y a de nouvelles restrictions sur l’utilisation du net au boulot…

07 mars 2008

Le Champion

Pour la France :
lundi 8 mars sur France 3 à 18h05.

Pour le reste du monde :
lundi 17 mars sur TV5 Monde à 18h30.

Son vrai nom n'est pas Boubacar.

05 mars 2008

Le Parisien

Le Parisien type n'existe pas, bien sûr. Mais il y a quand même quelques classiques sur lesquels on tombe invariablement, et d'autres qui nous surprennent.

- Le vieux à béret en manque de conversation.
- Le serveur de café qui fait la gueule.
- La vendeuse chiante qui raconte n'importe quoi.
- La vieille qui est un dictionnaire ambulant et généreux sur son quartier.
- La caillera qui nous aide à monter la poussette dans le métro.
- Le tenancier du café qui nous reconnaît tous les matins et qui sait ce qu'on prend (1 expresso, 2 noisettes et un verre d'eau pour la petite).
- Le garçon au cyber (clairement tenu par sa famille) qui est là tous les soirs et trop sympa.
- La vieille emmerdeuse qui engueule le chauffeur qu'elle vient d'emboutir.
- Les deux fêtards bobos du dimanche matin qui commandent du vin au moment où l'on reçoit nos cafés.
- La propriétaire de la mercerie qui nous fait voir ses tiroirs à boutons "juste pour le plaisir des yeux".
- Le poissonnier qui ferme sans vergogne pour la semaine, "ben c'est les vacances madame".
- Tout le personnel d'un café qui se plie en quatre pour accommoder la poussette, la Chipounette et tout le bataclan qui vient avec.

Voyager à Paris avec un enfant, c'est agréable et facile. Les gens sont ouverts et ne font pas la gueule parce que vous entrez dans un bistro à l'heure du rush avec une gamine. Dans tous les musées, il y a une file spéciale pour passer avec les enfants en bas âge sans attendre. Les jeunes (moins de 18 ans, quand même) entrent gratuitement à peu près partout. On ne se sent pas déplacé avec une enfant, même fatiguée.

On n'est pas à Québec, to say the least.

04 mars 2008

N'importe quoi

Aujourd'hui:

Il faisait beau quand nous nous sommes levées.
Il pleuvait quand nous sommes sorties.
En sortant du café, il ventait mais il ne pleuvait plus.
Quand nous sommes entrées à la FNAC, il pleuvait.
En sortant, vent froid et soleil.
En entrant dans le magasin de chaussures: gros soleil.
En sortant: grèle.
En marchant dans St-Germain, vent et nuages gris.
Quand il s'est remis à pleuvoir, nous sommes entrées dans un métro.
Il pleuvait quand nous sommes sorties.
Quand je suis sortie du magasin de jouets, soleil éblouissant, pas moyen de voir ce qui s'en venait.
Ce soir, rien.

Le tourisme en mars à Paris, ça prend un habillement 'multitask'.

02 mars 2008

Tendance génétique?

Ma fille repère infailliblement les boutiques de chaussures. Je sens que c'est une histoire d'amour qui ne fait que commencer.







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Je sais que mes billets se font laconiques avec le voyage. Ecrire sous entend, entre autres, des moments seuls et tranquilles qui se font rares en voyage. Un blog implique forcément un ordinateur, qui ne se retrouve qu'au cyber, qui est hautement incompatible avec la Chipounette. Mais je reviendrai avant la fin et je vais essayer de faire un effort pour préparer mes billets.

Je file!