30 mai 2008

Enlevez-moi ça de la tête

Le jingle de la télé nationale, c’est ‘Wake me up before you go’ de Wham. Souvent en version instrumentale piano électronique façon, mais ils ont aussi le clip original, tout droit sorti des années 80, avec des shorts ultra-courts qui montent jusqu’au nombril et tout le kit qui va avec. Dur !

Et comme ils mettent le jingle à chaque fin d’émission ou chaque fois qu’il y a un problème technique, il passe constamment. Et je l’ai beaucoup trop souvent dans la tête.

29 mai 2008

Bilingue

Mon clavier d’ordinateur à la maison est un qwerty – nord-américain. Celui du bureau est un azerty – français, il semblerait qu’ils ne puissent pas se servir du même standard que les autres.



Je suis donc devenue bilingue des doigts.

28 mai 2008

Piégée

La Chipounette passe de longues heures à jouer avec ses legos et à nous montrer périodiquement ses créations : bateaux, maisons, trains, voitures, appareils photos, etc.

Hier matin, elle m’amène sa nouvelle création :

- C’est quoi ça ?
- Je ne sais pas ma chérie, c’est quoi ?
- Non. C’est quoi ça ?
- Un bateau ?
- Non
- Une voiture ?
- Non
- Un vélo ?
- Non, c’est quoi ça ?
- Vraiment cocotte, je ne sais pas, c’est quoi ?
- C’est les legos de moi !


Et elle m’a laissée en tête à tête avec mon café, très fière de son coup.

27 mai 2008

Façon

Permet de décrire un événement, un objet ou une situation avec une quantité limitée de mots, en faisant allusion à quelque chose qui lui ressemble. Chez nous, on dit ‘genre’. Je trouve la version locale plus élégante.


‘C’est un mouton façon, mais avec une barbiche.’





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Je n'aurai probablement pas accès à un ordi pour les deux prochains jours - je participe à une conférence sur le paludisme et l'assainissement urbain. Par contre, j'essaie une nouvelle option de blogger qui permet de faire une mise en ligne 'post datée'. On va voir si ça fonctionne.

26 mai 2008

30°C

Depuis que je vis au Niger, et que j’ai un thermomètre, j’ai constaté que 30°C est une température charnière. Si, en se levant le matin, on ressent une certaine fraîcheur en sortant sur la terrasse, c’est que le mercure est en deçà de 30. Si on a plutôt l’impression de se faire engloutir dans un sauna, c’est qu’il fait au-delà de 30°C.

Je ne parle pas de 15 ou 45. On sent clairement la différence entre 29 et 31. Dans les brumes matinales de mon cerveau, je me disais que c’était hautement psychologique. Mais je savais quand même AVANT de regarder le thermomètre si on avait ou non atteint le seuil fatidique.

Et c’est alors que les enseignements de Jacques Larochelle ont refait surface. 30°C, c’est la température moyenne de la peau chez l’être humain. L’être humain est un animal tropical fait pour vivre nu à 27°C. Si je ne suis pas complètement nue le matin sur ma terrasse, je ne suis pas non plus particulièrement couverte par ce qui me sert de pyjama. Mon thermomètre ancestral est alors à même de prédire la température – et accessoirement le taux d’humidité – alors même que mon cerveau n’a pas encore reçu la première dose de caféine nécessaire à son démarrage quotidien.

Ces données thermiques vont rejoindre le drain cosmique dans les applications pratiques insoupçonnées du cours d’écophysiologie animale.

23 mai 2008

Hihi

J’ai fait énormément de réunions dans la dernière semaine, mais elles concernaient toutes le même sujet – la participation des précollecteurs au cadre de concertation sur la gestion des déchets ménagers solides à Niamey, au cas où ça vous intéresserait.

Bref, j’ai écrit plein de messages pour ce blog dans mon petit cahier. Je suis en train de les recopier sur ‘support informatique’ et je les mettrai en ligne les uns après les autres.

22 mai 2008

Fête d’enfants

« Mon amie Tatayi a fait un immense gâteau pour fêter le troisième anniversaire de son petit ‘Téwo’ »

Elle a eu du courage, vraiment. Il y avait une trentaine d’enfants, presque autant de mamans et de nounous. Des gâteaux, du pop corn, des arachides, du jus, des sucreries*, des bonbons, des crudités et des olives.

Il y avait aussi la piscine, où j’ai participé à l’effort de guerre en assurant une partie de la surveillance. Le moins que je puisse faire.

Il y a beaucoup de place chez Tatayi, c’est une auberge, mais l’organisation de tout ça, et le ramassage des vestiges, demande énormément de travail. Et je crois que je peux déjà dire que la Chipounette n’aura jamais autant d’amis à ses fêtes d’anniversaire.

Je n’ai ni la patience, ni l’abnégation nécessaire.





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* sucreries: nom donné localement aux boissons gazeuses

21 mai 2008

Oh yeah

Il pleut ce soir. Une vraie pluie sahélienne, avec le vent, la tempête de sable qui précède et qui assombrit le jour comme en pleine nuit, les éclairs, le tonnerre. Tout le tintouin quoi !

Ma première année ici, je croyais que les pluies du Niger allaient ressembler aux pluies du Pérou. Des pluies diluviennes, sans avertissement préalable. Mon chéri me disait que non, que ça n’a rien à voir, que c’est pire que ça, que c’est d’une violence inouïe. Je ne le croyais pas. Il a bien ri lorsqu’à la fin de la première tempête de sable, je lui ai envoyé un sms pour dire qu’il avait eu raison.

La pluie elle-même ne vient qu’avec des orages électriques. Les pluies douces sont rarissimes, peut-être une fois ou deux par an. Mais ce sont les premières pluies qui sont les plus violentes. Le vent de l’orage se charge de sable pendant toute sa traversée du désert et c’est un mur de sable, jaune et massif qui s’avance en avant de la pluie. Je n’ai jamais vraiment le temps de prendre des photos, parce que le plus important est de fermer tous les interstices de la maison avant que ce mur ne nous atteigne. Une fois dedans, ce n’est que la nuit, puis le crépuscule rouge – une lumière tamisée, rouge orangé, sortie tout droit d’un film fantastique se déroulant sur Mars. Avant que l’orage ne commence. La pluie, la pluie extraordinaire, sale d’abord de tout le sable qu’elle rince, déposé par des mois de vents et de sécheresse.

Depuis septembre dernier qu’il n’y avait pas eu de véritable pluie à Niamey. 8 mois. Imaginez le plaisir de l’orage après la canicule de Montréal et multipliez-le par 32 semaines de sécheresse et 2 mois de températures moyennes au-dessus de 40. Il n’y aura qu’un seul sujet de conversation demain et tout le monde sera de bonne humeur. Surtout que, si on a de la chance, les nuages vont tarder à se dégager et il fera frais.

19 mai 2008

Un horaire serré

Les Béninois sont de retour. Ils sont là pour la semaine. Je vais donc courir à gauche et à droite et ne pas avoir beaucoup de temps ni pour moi, ni pour ma petite famille. J’ai quelques messages en banque et quelques-uns que j’ai écrits en fin de semaine, mais que je n’ai pas pris la peine de mettre sur support informatique. Je ne peux donc rien promettre.

16 mai 2008

To

S’utilise presque exactement comme ‘bon’.

‘To, à toute à l’heure.’
‘To, on va y aller’
‘Tooooo… Qu’est-ce qu’il me reste à faire ?’


Je crois que dans un autre contexte, ça doit quand même avoir l’air étrange de l’utiliser systématiquement.

15 mai 2008

Fruit mystère

Je n’ai aucune idée de ce que sont les mirabelles. Mais ça fait de l’excellente confiture.

14 mai 2008

Niger Gaz

J’ai déjà parlé de ma cuisinière au gaz et de l’affection que j’ai développée pour elle. J’arrive même à y faire d’excellents gâteaux, ce que je n’aurais pas cru possible avec seulement deux températures de disponibles.

Qui dit gazinière, dit bouteille de gaz. Donc ressources limitées. Qui finissent par s’épuiser. Généralement au milieu de quelque chose de délicat, comme une béchamel, ou à un moment crucial, genre au moment de poser mon café matinal.

Vendredi dernier, la bouteille de gaz a donc rendu son dernier souffle. Mais il n’y avait pas une goutte de gaz dans toute la ville. Au siège de la compagnie, ils ne pouvaient rien promettre avant mardi. Et même alors, le gardien n’avait pas l’air convaincu.

Samedi matin, j’ai dû faire mon café à l’ancienne :

Mais Mamie nous a sauvés et nous a prêté son brûleur à gaz. La livraison a bien eu lieu lundi soir. Hier matin, à 9 heures, la plupart des points de vente étaient déjà à sec. J’ai quand même eu ma bonbonne, je n’aurai donc plus à me préoccuper de ce détail avant 3 ou 4 mois.

Il y a plusieurs histoires qui circulent sur ces pénuries. Des histoires de taxes non payées pendant la privatisation de l’entreprise, de pénuries planifiées, de manque flagrant de prévision de la demande. Peu importe finalement, le résultat est le même : il y a une perpétuelle rupture de stock. Et comme il y a relativement peu de gens qui se servent des bonbonnes de gaz, et que ceux qui comptent ont sûrement des bonbonnes de réserve, ça ne risque pas de changer de si tôt.

13 mai 2008

La craie et la pluie


Pour Noël, j’ai donné des craies à trottoir à la Chipounette. C’est génial ces grosses craies, ça permet aux enfants de dessiner sur les trottoirs, les murs extérieurs, la terrasse. Mais ce que j’avais oublié, c’est que ça s’efface avec la pluie. Or il ne pleut pas. Donc les murs de la maison sont couverts des œuvres de craie de la Mamoiselle et de son papa, qui s’estompent un peu avec le temps, mais qui ne disparaissent pas.



L’espace disponible est de plus en plus limité.



12 mai 2008

Te t’aime

Depuis longtemps, la Chipounette me répétait ces mots quand je les lui disais, mais il a quelques temps, elle s’en est servie de façon spontanée pour la première fois. Un petit moment précieux.

Seulement, elle a bien vu que ça me fait fondre à chaque fois, alors quand elle fait une gaffe ou qu’elle se lève pour la 38ième fois de suite de son lit, elle s’en sert allègrement. Disons que ça a moins d’impact.

09 mai 2008

Collé ou cousu ?

Je sais que je reviens souvent sur la chaleur ces temps-ci, mais elle est définitivement une part importante du quotidien de toute personne vivant au Niger à cette époque de l’année. Et n’allez pas penser que c’est mon statut d’étrangère qui m’y rend intolérante. Le Nigérien moyen aussi a chaud. C’est même le principal sujet de discussion de la saison. Un peu comme la quantité de neige tombée de l’autre côté de l’océan.

Après cette discussion un peu défensive, j’en arrive à mon sujet du jour : les livres. Eh oui. Les livres aussi ont chaud. Les livres de bonne qualité résistent plutôt bien à l’assaut, mais les publications plus sommaires y laissent énormément de plumes. Les pages se décollent dès qu’on ose les tourner, quand ce ne sont pas les couvertures elles-mêmes qui abandonnent le combat.

La différence entre les deux ? Cousus de fil blanc. Les livres cousus résistent à tout. La colle qui les lie subit le même sort que chez les autres, mais le fil blanc, qui attache les cahiers entre eux et forme la tranche, tient le fort.

La colle, maltraitée déjà par la lecture, ne peut supporter la chaleur qui la fait vieillir prématurément. Desséchée, jaunie, craquelée, torturée, elle fait ce qu’elle peut, mais laisse s‘échapper inexorablement les feuilles qu’elle devait discipliner. Le lecteur attentif tente de minimiser les dégâts par des manœuvres délicates et une boîte d’élastiques, mais c’est une bataille perdue d’avance.

Heureusement que les livres pour enfants, dont on planifie dès la conception les combats ardus qu’ils auront à affronter, sont généralement cousus. Parce que vu la manipulation agressive dont ils sont les victimes dans cette maison, le nombre de survivants serait d’autant plus réduit. Ceux qui restent sont des vétérans.

08 mai 2008

Flickr

Je viens de m’ouvrir un compte Flickr. J’ai fait le tour de la question, j’ai regardé les comptes de certains amis, les options disponibles et j’ai trouvé que ce pourrait être une bonne idée. On verra à quel point je m'en sers ou ne m'en sers pas.

Alors si vous avez envie de voir certaines de mes photos, de les commenter (seulement si vous avez un compte flickr, malheureusement), de les faire voir à d’autres, vous pouvez aller faire un tour ici. Certaines de ces photos ont déjà été vues sur ce blog, d’autres sont ‘inédites’. Il y en a encore très peu, mais ça va venir. Je vais aussi éventuellement mettre un lien dans la colonne de droite du blog, mais je n’ai pas le temps de jouer dans la mise en page aujourd’hui.

07 mai 2008

En tout cas

Approbation de ce que l’autre vient de dire. Ces temps-ci, l’utilisation la plus fréquente est la suivante :

- Il fait chaud dé !
- En tout cas !

06 mai 2008

Petites doses de la maison

Parfois, on se fait rattraper par notre lieu d’origine de façon tout à fait inattendue, au détour d’un livre, d’une chanson, d’un reportage du Point qui passe à la télévision nigérienne. Les moyens les plus efficaces ne sont pas nécessairement les plus explicites.

Printemps été, la chanson de Jean Leloup, et les images du clip qui me reviennent dans la tête à l’écoute, viennent de me ramener à un Montréal estival, festif, marrant, ouvert, ensoleillé, chaud (mais pas trop). Un Montréal qui n’existe peut-être pas vraiment, qui ne représente absolument pas la réalité de tous les jours des gens qui y vivent, mais qui me donne quand même envie de rentrer pour voir si je ne pourrais pas l’attraper, ne serait-ce qu’une journée.




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Idéaliser un lieu, que ce soit celui d'où l'on vient ou celui que l'on quitte pour rentrer, c'est la base de l'ennui et du choc culturel, le plus difficile n'étant pas toujours celui que l'on croit.

05 mai 2008

Réaction physique à la chaleur

La vraie chaleur, constante, lourde, excessive, empêche toute initiative. Quand elle s'installe, je n’arrive à faire ni le ménage, ni la cuisine ; mes capacités de réflexion sont limitées, celles de rédaction, annihilées. Sortir de la maison représente un défi. Toute ma patience sert à résister à la chaleur, ce qui me rend parfois un peu ‘prime’.

Mais ce sont les premiers jours les pires, après ça s’estompe, on s’habitue et on finit par trouver que 30 le matin, ça reste frais. Travailler et dormir à la clim fait aussi toute la différence - on fait du coup plus souvent la sieste. Je ne sais même pas comment j’ai fait lors de ma première année ici. Mon chéri dit que j’étais invivable, je le crois.

02 mai 2008

Petit mot que l’on met à la fin d’une phrase pour accentuer l’affirmation qu’elle contient.

‘C’est pas facile dé!’

‘Il a fait ça bien dé!’

Mais l’intonation de la phrase qui vient avant est importante aussi. Utiliser le ‘dé’ c’est prendre complètement les couleurs locales, au moins le temps d’une phrase.