29 août 2008

Le problème avec la brousse...

... c'est la voiture.

On part en brousse pour travailler. On embarque dans la voiture et on roule une heure (ou plus) avant de se rendre. Puis toute la journée on refait des petites escapades dans la voiture pour changer de village et aller rencontrer d'autres femmes et leur poser d'autres questions.

Le problème c'est que dès qu'on me met dans une voiture, soit j'ai la nausée, soit je m'endors. Dans un cas comme dans l'autre, quand je sors du véhicule, j'ai la tête en vrac et les idées brumeuses. Je finis par me réveiller et par être fonctionnelle. Au moment où j'atteins ma vitesse de croisière, on me remet dans le véhicule et tout est à refaire.

Et quand je rentre chez moi j'ai droit à un : Quand tu rentres de brousse, tu as vraiment trop l'air de quelqu'un qui rentre de brousse. Commentaire sur lequel je réfléchis encore.

Le pire c'est qu'hier, le chauffeur ne posait même pas le thé. Misère.




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P.S.: Je passe toute la semaine prochaine à Cotonou pour le boulot. Je ne peux donc pas promettre d'être aussi régulière qu'à l'habitude.

27 août 2008

Appel à tous

La rentrée approche, les vacances sont généralement terminées. La plupart des gens se réinstallent tranquillement devant leur bureau et s’apprêtent à relire leurs courriels en retard et à relancer certains projets qui dormaient sur les tablettes pendant les mois qui devraient théoriquement être plus doux.

De mon côté, je me prépare à faire des boîtes, des tris, des dons, des listes de choses à vendre (voiture quelqu’un ? moteur de piscine peut-être ?), des bagages, peser le tout et essayer de remettre notre vie dans un avion. Deux ans pour moi et la Chipounette, toute une vie pour mon chéri.

C’est dans la section ‘Nous nous installons au Québec pour une durée indéterminée’ que j’ai besoin de vous, fidèles (ou moins fidèles) lecteurs de ce blog.

J’ai besoin d'un emploi afin de survenir aux besoins de ma famille. Mon chéri aussi, éventuellement, mais sa date de retour n'est pas encore fixée, on en reparlera.

Je suis biologiste et agroforestière, j’ai de l’expérience dans la recherche universitaire et dans le développement communautaire – et en développement international, bien sûr. Je m’intéresse à toutes les dynamiques environnementales – conservation des ressources naturelles, gaz à effet de serre, développement agricole, alouette.

Bref, si vous voyez passer quelque chose, ou si vous avez vous-même besoin de moi, faites-moi signe. En allant dans mon profil (en haut à droite), vous trouverez une adresse à laquelle me rejoindre, pour ceux qui n’ont pas mon adresse personnelle.

Merci beaucoup !

Sara au Niger, au Québec en octobre.

26 août 2008

C'est bien, mais...

La pluie, c'est bien. Mais tous les jours, ça complique certaines tâches ménagères. Comme la lessive, qui est vraiment due, mais qui ne pourra pas être faite aujourd'hui non plus.

Oh well, on va passer au travers nos gardes-robes. Le problème, c'est que Titi va avoir vraiment du boulot quand le soleil va se pointer.

25 août 2008

Vilaine

Depuis, une semaine, je relis des livres de science fiction et de fantastique jusqu'à pas d'heure. Je dis bien relire. La plupart de ces bouquins, en fait, je les connais déjà par cœur. Mais ils sont confortables, alors en l'absence de matériel neuf (le CCFN est fermé pour encore une semaine), j'y replonge. Et même si je connais tout le déroulement de l'histoire, les intrigues et surtout la fin, je n'arrive pas à décrocher avant que mes yeux ne se ferment tout seuls.

Waï. Je peux bien dormir debout.

22 août 2008

Excès de vitesse

Conduire à Niamey à 50 km/h donne l’impression de conduire de façon dangereuse et déraisonnable. Il n’y a qu’un seul trajet dans toute la ville qui permet d’atteindre 60 ou 70 km. C’est le trajet entre la présidence et l’aéroport. En fait quand les grands boubous l’utilisent, les rues sont bloquées et la vitesse doit approcher les 100 km/h, avec les gyrophares et les policiers en routières – seul moment où on entend des sirènes dans cette ville d’ailleurs.

Dans la vie de tous les jours, on roule tranquillement, pour ne pas écraser les chèvres, les moutons et les enfants qui traversent la rue par surprise, en courant à toute vitesse. Faire le tour des charrettes asines (tirées par des ânes, donc), des taxis qui s’arrêtent n’importe où, des vélos qui zigzaguent avec des pôles de métal de 5 m accrochés au cadre de l’engin, des véhicules qui s’arrêtent pour saluer une connaissance et des 4x4 qui considèrent que la route leur appartient parce qu’ils ont une grosse voiture, donc de l’argent, ça prend un minimum de concentration et les risques sont grandement atténués par des vitesses autour de 30 ou 40 km/h.

Pour cela, et pour mille et une autres raisons, il ne faut pas être trop pressé quand on vit à Niamey. Ce qui ne m’empêche pas de faire mes petits commentaires à tous ces utilisateurs de la route qui font n’importe quoi et qui ne semblent pas avoir de permis de conduire.

21 août 2008

Une passoire

Je vis dans une passoire. La plupart du temps, je ne le remarque pas, parce qu'il ne pleut pas. Mais avec la saison des pluies qui reprend des forces cette semaine, je commence à en avoir marre. Le toit coule dans deux des chambres et dans le garde manger. La fenêtre de la troisième chambre, celle au-dessus du climatiseur dont on ne se sert heureusement plus, n'est pas exactement étanche et orientée du côté des vents dominants.

Nous avons donc 4 jolies flaques d'eau à ramasser à chaque fois qu'il pleut. La dernière fois, j'ai constaté que dans ma chambre, l'eau se rend dans mon panier à lavage. Je ne vous dis pas le poids du panier à la fin de l'orage. Depuis, je l'ai changé de place.

La pluie qui tombe en trombes et le soleil qui vient frapper tout de suite après augmentent le taux d'humidité de l'air de façon spectaculaire. Difficile de faire aérer la maison. Il y règne une petite odeur d’humidité pas sympa du tout. Je sens que les termites vont bientôt profiter de la situation.

Oui, j’ai appelé le réparateur de toiture, qui est aussi l’électricien de service, mais il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. En fait, il faudrait refaire la toiture, mais le proprio est à Adis Abeba. Et de toute façon, les proprios nigériens ne sont pas très fort sur l’entretien de leur propriété.

Le problème de base en fait, c’est que le mur est plus haut que le toit, donc l’eau doit s’échapper par les gouttières. Quand le bâtiment est neuf et que tout est à sa place, tout va bien. Mais avec le temps, il se crée des creux et des bosses, surtout dans les coins, et l’eau s’accumule aux endroits exacts où la tôle ne joue plus très bien son rôle.

Une passoire je dis.

20 août 2008

Ca manque de sérieux.

On nous a filmés hier pendant l'atelier de diffusion des résultats, pour la tivi. C'est assez commun comme procédure, on filme les ouvertures d'atelier et ça fait les nouvelles le soir. Et on a tendance à filmer les étrangers parce que ça paraît bien.

Mais je ne crois qu'ils puissent utiliser les images d'hier, en tout cas pas celles sur lesquelles je suis. Pour une raison que j'ignore, j'ai été prise de fou rire à chaque fois que la caméra se braquait sur moi. Je devais faire semblant de prendre des notes à chaque fois, mais je crois que mes épaules étaient quand même agitées de soubresauts.

Whatever, je ne suis pas particulièrement fan de ces passages à la télévision.

18 août 2008

Discours officiel

Tout discours commence par : Monsieur le Ministre X, Madame la Ministre de Y, Monsieur le Gouverneur de Z, honorables invités, mesdames et messieurs, bienvenue.

Contient : les vaillantes populations du Niger

Et finit par une variante de : Vive la Solidarité internationale, Vive le Niger.

Le reste se perd dans les brumes endormies de mon cerveau qui a du mal à résister aux vapeurs somnifères de ces allocutions sans fin. D'ailleurs, je ne m'étais jamais endormie aussi souvent devant la télé qu'en écoutant les nouvelles nationales à la télévision d'Etat.

15 août 2008

Renforcement positif

En regardant un Sciences et Vie:

- C'est quoi ça?
- Un mamouth
- Babouth?
- Mamouth
- Babouth.
- Ma
- Ma
- Mouth
- Mouth

- Mamouth
- Babouth
- Mamouth cocotte, pas babouth
- B'avo Maman!

- Hum, merci...

14 août 2008

Photoreportage


J'ai mis sur mon FlickR un photoreportage sur un des projets de gestion des déchets sur lesquels je travaille.



Casino touareg

En face du bureau, il y a ce qu’on appelle le casino. C’est un club très sélect où ne s’assoie pas qui veut.

C’est un groupe de Touaregs, généralement vieux, toujours bien habillés dans leurs boubous, toujours les mêmes. Ils jouent à un jeu qui ressemble beaucoup aux dames, avec des cailloux et des bâtons qui sautent les uns par-dessus les autres sur un damier construit dans le sable.

Dernièrement, ils se sont même construit un hangar pour empêcher les voyous du service d’en face de stationner sur leur table de jeu.

13 août 2008

Ri-di-cu-le

Je ne suis tellement pas en forme, c'est pathétique. L'Afrique fait souvent ça aux expats. Trop chaud pour faire du sport. Certains jours, même l'idée de faire des abdos donne chaud, celle de prendre une marche est intolérable. Certains s'entraînent en gym, mais ce n'est vraiment pas mon truc.

Bref, j'ai fait un peu de yoga dans les derniers jours. Et je suis raquée. Et je ne plie plus. Et je n'ai plus de force. Je suis moi-même sidérée par l'état lamentable dans lequel je me trouve. Ce matin, j'ai voulu sauter sur une plate-forme pour prendre des photos et je ne me suis pas rendue. Argh! Je n'ai pas pris de poids, mais j'ai perdu tous mes muscles.

La discipline n'est donc pas difficile à maintenir, sinon tout le monde va rire de moi en rentrant. Pas glop.

12 août 2008

C'est parti

La Chipounette a terminé la phase des 'Cékoiça' et est entrée de plein pieds dans celle des 'pourquoiiiii'. Depuis samedi dernier. Le changement a été frappant. Je me suis retrouvée bombardée de questions beaucoup plus complexes que d'habitude alors que je n'avais même pas encore véritablement ouvert les yeux.

- Maman, pou'quoi tu do's enco'e? (tu viens de me réveiller chérie)
- Pou'quoi tu as les culottes? (hummmm, grblmmrl)

Le reste a suivi toute la journée et c'est depuis un feu roulant de 'pou'quoi', parfois assez étranges, des fois très pertinents, mais généralement très concrets. Je sens que ça va changer. Si elle est comme son cousin K., on n'a pas fini de l'entendre.

- Pou'quoi tu mets les patalons? (parce que je m'habille)
- Pou'quoi tu mets les lunettes? (je ne vois rien sans mes lunettes chérie)
- Pou'quoi tu mets le lait dans les célélales? (avec de l'eau ça ne serait pas très bon)
- Pou'quoi tu ba''e la po'te? (pour que personne n'entre quand on n'est pas là)
- Pou'quoi la pluie mainan? (parce que c'est la saison ma grande)
- Pou'quoi papa manze? (j'imagine qu'il a faim, mais tu peux lui poser la question à lui)

Etc. Etc. Bon, mes réponses ne sont pas toujours idéales ni d'un génie incroyable. Et je dois même dire que je m'amuse parfois au dépend de ma fille. Mais bon, je ne vais quand même pas expliquer le cycle de l'eau à ma fille deux ans et demie.

Il y a aussi le plus conflictuel:

- Pou'quoi moi l'est dans le coin?

Mais ça en fait, c'est ma question. Elle ne peut pas partir du coin sans avoir bien compris pourquoi elle y est allée.

11 août 2008

C'est trop injuste

Pfff.

Les Olympiques ne passent pas à la télévision nigérienne. Sauf les matchs de foot. Mais les matchs de foot, je m'en fous. J'aime bien le foot en général, mais c'est le seul sport disponible à la télé à l'année longue. Et l'intérêt des Olympiques, c'est quand même tous ces sports que l'on ne voit jamais - aviron, plongeon, natation, athlétisme, alouette.

Et puis, le Canada ne participe probablement pas au tournoi de foot. C'est bien connu, on est nuls en foot. Aux Jeux de la Francophonie en 2005 à Niamey, on s'est fait éliminer par le Niger...

08 août 2008

Identification du genre

- Papa, il est fille ou garçon?
- Papa l'est ga'çon.
- Et Maman? Fille ou garçon?
- Maman l'est pas ga'çon, Maman l'est fille.
- Et Téwo?
- Téwo l'est ga'çon
- Et Mamie?
- Hummmm... Fille?
- Oui, Mamie est une fille (enfin bon).

- Et toi? Tu es fille ou garçon?
- Non, moi ze suis bébé pingouin!

07 août 2008

Meeeemoriiiiiiiiies!

Ce matin, j'ai passé un examen d'embauche écrit pour un poste au sein d'une fonction publique. Comme je ne pouvais pas me rendre dans la capitale concernée pour passer l'examen, je l'ai fait à l'ambassade ici à Niamey, sous la supervision du vice-consul lui-même en personne. Disons que c'est un petit bureau d'ambassade et que le personnel est en vacances au mois d'août.

Bref, j'ai étudié, j'ai stressé, j'ai révisé et je me suis présentée à l'avance à l'examen pour relire mes notes une dernière fois avant de commencer. J'ai même tergiversé et révisé les grandes lignes dans mon lit hier soir.

J'ai eu un peu de mal à gérer mon temps pendant l'examen, et je crois que ma réponse à la question 2 aurait pu être bien meilleure - surtout mieux écrite, je crois que j'ai fait une phrase interminable et que je me suis même peut-être trompée dans mes virgules. La Honte. Mais au bout du compte, je crois que ça s'est bien passé et que si tout va bien, je passerai à la prochaine étape de sélection. La suite ne dépend plus de moi, mais du niveau de la concurrence et des examinateurs.

Je ne suis pas convaincue que je referais ce genre d'exercices à temps plein, mais quand même, malgré la nervosité et les papillons dans l'estomac, ça m'a plu, ce processus d'examen. Etudier, c'est peut-être comme faire du vélo, ça ne s'oublie jamais vraiment.

06 août 2008

48h avant les olympiques

Oui, il y a de nombreuses critiques à faire sur les olympiques de cette année, entre le choix du pays d'accueil, les droits humains, la pollution, la liberté de presse, le dopage généralisé chez les athlètes, alouette.

Mais moi, face aux olympiques, je suis la même que lorsque gamine je les suivais religieusement avec mes cousins, regardant les performances, faisant des statistiques (ça, c'était la job de cousin S.) et soutenant de tout mon âme les athlètes canadiens, leurs échecs et leur succès dictant mes joies et mes tristesses.

Bref, je suis atteinte de l'esprit de l'olympisme comme d'autres font de graves cas d'esprit de Noël. Si je le peux, je vais être scotchée devant la télévision dans les prochaines semaines pour suivre tout ça.




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Le réseau informatique du bureau est encore dans un état lamentable, malgré le travail remarquable de nos techniciens qui s'acharnent sur des pièces informatiques récalcitrantes. La frustration étant à son comble, j'envisage sérieusement la possibilité de faire comme le réseau et de m'inscrire aux abonnés absents pour quelques temps. Je vous tiens au courant. Profitez-en pour mettre vos adresses à jour dans mon carnet d'adresse, il se peut que je me dirige vers une nouvelle destination, d'où j'enverrai bien sûr des cartes postales.

04 août 2008

Tics du langage

J’ai un collègue qui parle beaucoup et qui a des tics de langage. Dans chacune de ses phrases, quand il perd un mot ou a du mal à suivre son idée, il remplace le vide par ‘comme tel’. Il a aussi tendance à souligner les points importants par : à l’effet de dire que.


Parfois, il faut savoir exactement de quoi il parle pour comprendre ce qu’il dit.

01 août 2008

Un mois sans plastique

Cette chroniqueuse de la BBC veut passer un mois complet sans consommer de plastique: Not my bag. Quand je me mets à y penser, je ne sais pas si c'est faisable.

Elle peut utiliser le plastique qu'elle a déjà à la maison, mais ne pas en acheter du nouveau, ni en accepter de la part de quelqu'un d'autre.

Pensez-y deux secondes.