31 octobre 2007

Pourquoi c'est interdit de faire brûler ses déchets?


Parce que c'est un manque de civisme intolérable. Parce que ça envahit l'espace vital de tout un quartier. Parce que ça pue. Parce que ça pollue. Parce que ça agresse les sens, les voies respiratoires, les yeux.

Quand, en plus, le climat vous oblige à vivre les fenêtres ouvertes, sous les ventilateurs qui favorisent la circulation de la fumée, mais pas de la fraîcheur, étrangement. Quand vous êtes affligés d'une toux récalcitrante qui traîne même quand les microbes, eux, se sont tirés. Quand vous devez porter vos verres de contact par obligation. Quand le brûlage se fait dans les arrières cours qui donnent sur la vôtre, à l'heure exacte où vous aviez planifié vous coucher tôt (pour une fois).

Quand tout ça se produit pour la quatrième fois de la semaine, ça donne des envies de bombe H, peu importe le rayon d'action.

30 octobre 2007

Sara et les bobépines

Moi, Sara, qui n’ai jamais été particulièrement confiante en mes capacités manuelles pour les travaux délicats, moi, donc, prise d’une irrésistible envie venue d’on ne sait où, je me suis hier soir emparée de mes ciseaux et je me suis coupé les cheveux. J’ai soudain réalisé que si j’attendais ma prochaine rencontre avec ma mère pour sabrer dans ma tignasse, j’allais l'avoir au milieu du dos le moment venu. Indéniablement trop longue, étant donné la température de l’air en général, et celle de l’eau pendant la saison froide. Je ne savais pas vers qui me tourner, les coiffeuses africaines étant sûrement aussi désemparées devant ma chevelure que moi devant celle de la Chipounette (ça promet).

Le résultat? Ça peut aller. Je ne gagnerais définitivement pas ma vie à faire des mises en plis mais, pour les besoins de la cause, c’est fort respectable. Et puis, compte tenu de l’incroyable variété de ma coiffure, même si c’est inégal, ça ne se verra jamais. Seul mon chéri sera en mesure de s’en rendre vraiment compte, et je ne crois pas que ça le trouble plus qu’il ne le faille. Et la Chipounette, mais je suis sa maman, même avec une serpillière sur la tête, je serais merveilleuse (encore quelques années).

C’est un peu court. Par endroits. J’ai l’air d’un petit page en fait. Un peu comme quand j’étais gamine, mais sans le toupet de la honte. L’important, c’est que ça s’attache encore, même si c’est à grand renfort de bobépines.

_____
Mise à jour:

On me dit que, vraiment, c'est pas mal, ça me va bien, je devrais me laisser les cheveux détachés parfois. Et que les salons libanais font de très bons boulots de coiffure sur les cheveux droits. Je suis bête de ne pas avoir demandé avant (ou de ne pas y avoir pensé moi-même), mais comme j'ai, semble-t-il, bien réussi, je me demande si je ne vais pas persister dans mes expérimentations maison.

29 octobre 2007

Le sens des priorités

Mon bébé considère que de prendre son bain est plus important et plus intéressant que de finir un Pim's à l'orange. Ce qui ne justifie pas du tout que maman termine le Pim's à sa place.

Petite, mais pas dupe.

26 octobre 2007

Météo hebdomadaire

Selon Titi, il fait plus chaud le vendredi.

25 octobre 2007

Le lectorat

En regardant, même rapidement, les publicités dans un journal ou un magazine, on devine facilement ce que les dernières enquêtes ont ciblé comme lectorat type.

Prenons ici l’exemple du Courrier international de cette semaine. Non, de la semaine dernière. Enfin, celui que j’ai acheté cette semaine à Niamey.

Alors, dans le CI que j’ai sous la main, il y a :
- 6 publicités reliées de près ou de loin aux hydrocarbures (4 voitures, une compagnie pétrolière qui fait la promotion de son côté vert et la classe affaires d’une compagnie d’aviation) ;
- 2 publicités d’alcool ;
- 2 publicités de produits de beauté pour homme ;
- 1 publicité de matériel informatique ;
- 1 publicité d’alimentation minceur ‘bio’ ;
- 3 publicités concernant diverses publications du Monde et du Monde diplomatique (actionnaire principal du CI).

On peut tirer de ce recensement certaines conclusions, très peu scientifiques vu l’échantillon pour le moins restreint, mais tout de même intéressantes. On constate d’abord que ce qui est vrai pour les quotidiens l’est aussi pour les hebdomadaires, à savoir que la plupart des journaux ne pourraient pas survivre sans les revenus publicitaires de l’industrie pétrolière et automobile.

Mais revenons au lectorat du CI. Qui est-il ? Si l’on se fie aux annonces (dont j’ai le contenu graphique et écrit, mais vous pas, il vous faut donc me faire confiance dans cette analyse), le lecteur type du CI est un homme entre 30 et 50 ans, qui a un bon pouvoir d’achat, un niveau d’éducation plutôt élevé (on s’en doutait, vu le contenu des articles), dont les allégeances politiques penchent vers le centre gauche (là non plus pas de mystère, la ligne éditoriale est assez limpide), qui a des préoccupations environnementales et qui a de fortes chances d’avoir une petite famille et d’être soucieux de sa santé et de son apparence. Sa conjointe aussi lit le journal, mais je ne suis pas convaincue que ce soit elle qui l’achète. Ah, ils sont aussi français.

Hum… Je ne suis donc pas le lecteur type du CI. Enfin, pas exactement. Tant pis pour les annonceurs, parce que moi, je l’achète quand même à chaque semaine. Bon, ok, le samedi plutôt que le mercredi, et peut-être seulement trois fois par mois. Mais chaque fois que je mets la main dessus, ça c’est sûr. Manseau, le vendeur de journaux du Château 1, m’en garde toujours une copie. Ça et le Pif gadget, on ne se refait pas…

24 octobre 2007

Les cerfs-volants de Kaboul

par Khaled Housseini

Pas du tout le même chose que Les hirondelles de Kaboul que je viens de terminer. Couvre une période beaucoup plus longue et du point de vue d'un afghan qui migre aux Etats-Unis.

Excellent roman pour connaître l'histoire et la culture de l'Afghanistan. Et toutes les modifications que ce pays a subies dans les 40 dernières années, de la chute de la monarchie à l'intervention des Etats-Unis. A travers une histoire de rédemption et de remords qui n'est pas nécessairement transcendante, mais qui permet un retour aux sources pour le personnage principal.

23 octobre 2007

C'est comme ça

Les seules choses impardonnables sont celles qui mettent en danger la vie d'autrui. Les biens matériels passent et s'oublient.

22 octobre 2007

Fofo!


En djerma, fofo, c'est le mot magique par excellence. Ça veut dire à la fois bonjour et merci, c'est facile à prononcer et ça suscite toujours une réaction enthousiaste de la part de l'interlocuteur.

La Chipounette est donc une pro du 'Fofo!', qu'elle utilise fort à propos d'ailleurs, dans les circonstances appropriées.

Quant à merci, ça devient parfois 'ci' et bonjour est, euh..., inexistant. Cette idée aussi d'avoir des mots aussi imprononçables alors que l'alternative est si simple et si élégante.

Fofo!

19 octobre 2007

L'aventure électrique

Ici, on a toujours besoin de l'électricien, ou du plombier, pour des raisons similaires, mais on va se concentrer sur l'électricien parce que notre plombier est moins spectaculaire.

L'électricien donc. La premier problème à la base de tout ça, c'est la piètre qualité des matériaux utilisés. Des pièces de seconde (ou troisième ou ...) main. Des pièces chinoises qui inondent le marché à moins cher. Des trucs en plastique 'cheap' qui sèchent rapidement à la chaleur. Des machins sans aucun 'sceau de qualité garantie'. Alors ça dure un temps, puis on doit changer tout ça, appeler l'électricien.

Le deuxième problème, c'est l'électricité elle-même. Du 220 V. Bon, si elle ne faisait que 220 V, toujours 220 V, juste 200 V, ça ne causerait pas de problèmes. Après tout, il n'y a que les irrésistibles peuplades au nord du continent américain qui s'obstinent à utiliser du 110 V (parce qu'au fond ces peuplades ne paient pas leur électricité) et la plupart des habitants de cette planète ne s'en portent pas plus mal.

Mais, et c'est là qu'est l'os, quand le 220 V varie, il varie plus que le 110 V. Les baisses de tension encore ça va, tout s'éteint et se rallume. Les surtensions, c'est une autre paire de manches. Dzzzzzzzt, Paf, Pshhhhhhhui et ça vient de sauter, on rappelle l'électricien.

La combinaison des deux facteurs fait en sorte qu'on finit par bien connaître son électricien. Parce qu'en plus, il s'occupe de l'entretien des climatiseurs, des réparations de toiture et des problèmes de serrures. Bref, on voit le type retontir régulièrement pour un oui et pour un non.

Vu sa définition de tâche assez large, Ali le géant est un homme occupé. Il est passé maître dans l'art des faux rendez-vous. Et comme chaque intervention nécessite au moins deux visites (une pour évaluer la situation et une pour la régler, les achats nécessaires se produisant entre les deux), on multiplie les occasions de retards et de reports. Malgré son grand sourire et ses excuses toutes faites, les délais peuvent être parfois énervants.

Mais bon, on finit par s'y faire. Après tout, il finir par finir et ça finit par fonctionner, jusqu'à la prochaine fois. Et puis, c'est l'employeur qui paye pour tous ces petits travaux. En plus, nous, on a toujours quelqu'un à la maison: Fatiti la nounou. Donc les retards et les absences sont un moindre mal, surtout si ça ne touche pas un élément essentiel du fonctionnement de la maisonnée.

Tout ça pour dire que je commence à bien connaître Ali, un homme fort sympathique par ailleurs, mais un peu brouillon, vaguement désordonné, toujours surbooké et bien sûr à la recherche de son petit profit. Et son numéro de téléphone occupe une place de choix dans le répertoire de mon cellulaire.

18 octobre 2007

C'est la faute de Monsieur Raymond

Mon bébé mange du savon et c'est la faute de Monsieur Raymond.

C'est Monsieur Raymond qui lui a mis dans la tête qu'une barre de savon, ça donne toujours envie de mordre dedans. Il est le seul que je connaisse à dire ce genre de choses, donc c'est de sa faute. CQFD.

17 octobre 2007

A la banque

Je pensais que ça serait simple. Que ce que je demandais était l'équivalent du mandat poste.

Je me suis retrouvée à attendre une fois, puis deux fois, puis trois fois, avant de rencontrer d'abord la dame qui avait l'autorité nécessaire pour faire un chèque bancaire. Hum, bon, d'accord, attendez encore un peu, il va venir. Ai-je le choix? J'attends. Pour finir par me faire dire que les frais de transaction sont exorbitants par rapport au montant que je dois envoyer et que les banques font tout pour décourager ce genre de transactions. Il a eu l'honnêteté de me dire tout ça, même avec un sourire d'excuse, donc je ne suis pas vraiment fâchée, ni même impatiente, même si j'ai attendu une heure trente. Les miracles de la politesse.

J'ai appris ma leçon, la prochaine je commence par demander à ma belle-soeur, ça va aller pas mal plus vite.

_____
Ne vous désolez pas trop pour moi, j'avais mon petit carnet, alors j'ai pu vous concocter quelques billets de blog que je vous retranscrirai dans le courant de cette semaine et de la semaine prochaine.

16 octobre 2007

La saison froide

La fraîcheur est arrivée. Toutes proportions gardées bien sûr. Mais disons que la climatisation de nuit est devenue inutile et que la fraîcheur du petit matin (moins de 30°C) peut se faire sentir jusqu'à 9h, ce qui n'est déjà plus le petit matin depuis longtemps. Il y a même du vent dans la journée, ce qui rend tout plus agréable, mais plus poussiéreux.



Tout espoir de dernière pluie est mort depuis longtemps, mais l'arrivée de l'harmattan convainc même les plus rêveurs. Le soleil se lève vers 6h30 et retarde un peu plus chaque matin. Les criquets sont là, les oiseaux qui les mangent aussi. Tous les signes s'accumulent pour confirmer que la saison froide est à nos portes et que je pourrai bientôt porter mes jeans toute la journée.

15 octobre 2007

De l'eau de l'eau

Dans le cadre du « Blog Action Day », qui encourage les bloggeurs de tout acabit à publier dans la même journée un billet sur un sujet commun, l’environnement, je vous fais un petit topo sur la gestion de l’eau à Niamey. Pas au Niger, parce que la question est beaucoup trop vaste pour mes neurones ce matin. Juste à Niamey. La gestion de l’eau dans un cadre urbain au Sahel, en trois petits tableaux.

L’approvisionnement.

Il y a l’eau courante à Niamey. Et cette eau est même traitée. Elle vient du fleuve Niger qui passe au cœur de la ville. La station de traitement de l’eau est en amont de la ville, mais le fleuve est lui-même passé dans 6 grandes villes africaines avant d’arriver jusqu’à nous. On y enlève les matières en suspension, surtout du sable, et on la traite avec du chlore. Il y a sûrement des détails qui m’échappent, mais toujours est-il que l’eau qui arrive aux robinets de la maison est potable. Je la passe généralement dans un filtre, mais il m’arrive souvent d’en boire directement du robinet et je n’ai jamais eu de problèmes. Elle est sableuse, surtout pendant la saison des pluies, mais je ne suis jamais tombée malade à cause d’elle. Le problème principal, c’est qu’en cas de défaillance à l’usine d’épuration, il n’y aura pas d’avis général sur la qualité de l’eau à la radio et on ne le saura pas avant d’en subir les conséquences. Donc, filtre.

L’utilisation

L’eau courante, c’est bien, mais encore faut-il y avoir accès. La plupart des foyers ont une pompe dans la cour, qui sert à plusieurs familles. Certains quartiers ont des pompes communes où chacun va s’approvisionner. Il existe des vendeurs d’eau, qui circulent avec des bidons remplis aux pompes communes dans leur petite charrette. Et puis dans les maisons comme celle dans laquelle je vis, il y a, en plus des robinets extérieurs, des robinets partout dans la maison. Enfin, aux endroits habituels.

L’eau coûte très cher à Niamey. Ce n’est pas une ressource infinie. Pour certaines familles, c’est une des plus grosses dépenses du mois. L’utilisation parcimonieuse de l’eau est une seconde nature, tant dans les utilisations alimentaires que ménagères. Pas question de laisser couler un robinet qui fuit, impensable de prendre des douches interminables, inconcevable de nettoyer son entrée avec un boyau d’arrosage. La plupart des toilettes sont de simples trous, sans eau. Ici on ne prend pas l’eau pour acquise, c’est un des facteurs limitants les plus importants du pays.

L’évacuation

Il n’y a pas de tout à l’égout à Niamey. Au centre ville, la plupart des maisons ont leur propre fosse septique. Dans les quartiers les plus pauvres, dans les quartiers périphériques, l’eau est jetée à la rue. En fait, selon les dires de certains urbanistes, les quantités d’eau utilisées par la population de la ville ne seraient pas suffisantes pour permettre un système d’égouts fonctionnel. Pas assez d’eau, ça stagnerait dans les tuyaux. Évidemment, pas d’égout non plus pour les pluies.

Si on combine cette gestion locale des eaux usées à l’absence presque totale de la gestion des déchets, on se retrouve avec, dans certaines régions de la ville, de graves problèmes sanitaires : eaux stagnantes, immondes, nauséabondes, dangereuses, porteuses de maladies.
La prochaine fois que vous vous servirez un verre d’eau, que vous prendrez une douche chaude ou que vous tirerez la chaîne, que vous passerez à côté d’une bouche d’égout, pensez à votre chance.

12 octobre 2007

Procrastiner

Procrastiner, ce n'est pas n'avoir rien à faire, loin de là. C'est surtout ne pas avoir du tout envie de faire ce qu'on a à faire, sur cette longue liste de choses à faire qui nous tentent plus ou moins.

Le pire moment de procrastination, c'est quand la prochaine étape est incontournable et complètement désagréable. On n'a plus le droit de passer à côté, de faire un autre boulot à la place, parce que celui qui nous embête le plus est presque en retard.

Tout d'un coup, on a absolument besoin de faire le ménage de son bureau pour arriver à penser correctement, de classer nos dossiers pour être sûr de ne rien oublier, de prendre un thé de plus pour pouvoir réfléchir, de donner des nouvelles à nos proches, d'écrire un billet pour le blog.

Mais bon, il va bien falloir que je finisse par le faire ce rapport. Au moins, cette fois ci, j'ai presque des choses à dire.

10 octobre 2007

La notion de température

Intérieur, petit matin

Une maman, pas trop réveillée, il lui manque encore un élément essentiel
Une bébinette, bien réveillée, en mode exploratoire
Une bouteille d'eau
Un café (le dit élément essentiel)

- f'oi
- Oui ma chérie, l'eau est froide; elle sort du frigo.
- f'oi
- humhum

- f'oi
- Non, chaud. Le café est chaud.
- f'oi
- Chaud, le café froid, c'est imbuvable; mon café est chaud.
- f'oi
- chaud

- f'oi
- oui, l'eau est froide
- f'oi
- non, chaud
- f'oi
- chaud

etc. etc.




Tous les matins.

09 octobre 2007

Les céréales du Niger — Campagne 2007


Photos: Jean-Guy Hamel

Cette année, la saison des pluies a commencé avec retard. Elle s'est aussi terminée rapidement. Il a beaucoup plu aux mois de juillet et d'août. Mais il ne suffit pas d'accumuler les millimètres d’eau, il faut aussi les répartir convenablement.

Le mil et le sorgho, qui sont des céréales rustiques, bien adaptées aux conditions difficiles du Sahel, ont tout de même des exigences minimales afin d’atteindre la maturité. S’il pleut trop, les racines peuvent pourrir. Si les pluies du début de la saison sont trop éloignées les unes des autres, les semences vont germer, puis sécher. Il faudra alors réensemencer les champs, avec tous les coûts en temps, en travail et en argent que cela implique. Si les pluies se raréfient trop tôt, le mil en fleurs ne fructifiera jamais, les plants ne mûriront pas et la récolte n’aura pas lieu.

Dans un pays aussi grand que le Niger, dans une région où les microvariations climatiques abondent, il est difficile de généraliser les observations. Dans les dernières semaines, j’ai visité quelques champs dans la région de Niamey. J’ai rencontré des gens qui étaient allés vers le nord et l’ouest. J’ai entendu des rumeurs sur ce qui se passe à l’est.

Il semblerait que, dans l’est du pays, les récoltes n’augurent pas trop mal. Dans ces régions, les paysans sèment à sec (avant la première pluie), le mil peut donc profiter de chaque goutte d’eau disponible. Si le froid vient rapidement, les demandes en eau des plants diminueront, le mil pourra mûrir et la production devrait être relativement satisfaisante, selon les standards locaux. Les nuits commencent déjà à rafraîchir, l’espoir est encore permis.

Dans l’ouest et le nord-ouest, il est très difficile d’être aussi enthousiastes. Les pluies se sont arrêtées au début septembre et, depuis, il a fait très chaud. Les épis en fleurs sèchent sur pieds, sans former les grains, sans mûrir. La récolte est fortement compromise. À vue de nez, dans les champs que j’ai visités, les agriculteurs ne récolteront pas plus de 30% de ce qu’ils ont semé.

Tout le Niger espère que la crise alimentaire de 2005 ne se répétera pas en 2008, mais le doute est là.

Les ONG internationales qui ont créé des systèmes d’alerte précoce ne sont pas encore en mesure d’évaluer la situation. Peut-on se fier aux rumeurs? Combien de temps doit-on attendre avant de réagir et de mettre en place un réseau de distribution de vivres, sachant que les interventions de ce type sont coûteuses (en argent, bien sûr, mais aussi en déstabilisation des marchés locaux en cas de mauvaise intervention), mais plus efficaces et moins chères lorsque planifiées à l’avance? Certaines grandes ONG spécialisées dans la réponse de crises sont de retour et mènent leurs propres enquêtes.

Les paysans, qui ne se sont pas tous remis de la saison 2004/2005, s’inquiètent.

05 octobre 2007

Les hirondelles de Kaboul

Par Yasmina Khadra

Un livre sans compromis, sans fin heureuse, sans espoir, juste la réalité brute, étouffante, morne et violente d'un pays en guerre et de ses habitants. La désensibilisation de l'être humain dans le malheur, le marasme du quotidien, la prison perpétuelle, l'impuissance de l'homme de la rue face aux exactions d'un régime théocratique basé sur la peur. Mais aussi, et c'est le plus troublant, comment les gens s'adaptent et endossent la situation, en acceptant les dérives comme des vérités et en cherchant à s'y faire une place.

Un roman bien sûr, avec une histoire fictive et peut-être même une morale, si on y pense bien. Pas une morale sur ce qu'il faut ou ne faut pas faire - puisqu'à sa façon, l'auteur s'insurge contre ces diktats externes - mais sur la nature de l'être humain. Le constat est dur.

Une petite plaquette que j'ai lue en une soirée. Un texte très fort.

04 octobre 2007

Le tout est plus que la somme de ses parties

- Cha, comme un chat, miaou
- iouuuuu.
- Non, chat
- sa?
- C'est ça.
- sa.
- po, comme le pot pour faire pipi
- pipi!
- non, po
- po!
- Bravo!

- Cha
- sa.
- po
- po.

- Chapeau?
- Bato!


- Laisse tomber, mets ton bato, on va être en retard à la garderie
- 'ie!!

03 octobre 2007

Enfin


Vraiment, ça fait du bien d'avoir mon appareil photo en état de marche. Pour la Chipounette bien sûr, mais surtout pour moi, juste pour le plaisir.
p.s.: C'est ma cour arrière, le soir, éclairée par le néon de la porte de la cuisine.

02 octobre 2007

Quand on a du temps à perdre

Quand on a du temps à perdre et un ordinateur pour le faire, on cherche des informations, des blogs, un peu de tout et beaucoup de n'importe quoi.



Moi, j'aime bien les sites de graphistes et bédéistes, aucune surprise ici, j'espère.



Mais des fois, en chemin, on rencontre des petits sites de jeux sympathiques. Voici le dernier que j'ai trouvé : Orisinal. Des jeux très simples, d'un graphisme agéable, pas longs à charger, rapides à terminer et diversifiés. Je le conseillerais même aux enfants.



Bonne partie!

01 octobre 2007

Le maraîchage nigérien en 2007

Le maraîchage nigérien se porte bien. Les obstacles rencontrés par les producteurs sont nombreux et touchent tous les aspects de la culture : disponibilité des semences, des engrais et des pesticides, approvisionnement en eau, organisation de la filière, commercialisation des légumes et des fruits. Il n’est pas un aspect de la production qui n’amène son lot de problèmes, parfois même insolubles.

Et pourtant, les choses vont plutôt bien en cette fin de saison des pluies. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la ville, les légumes vendus à Niamey pendant le dernier hivernage ont été en bonne partie produits au Niger. Les habitants ont pu se procurer des légumes frais, en bon état et locaux. Les producteurs qui se sont lancés dans l’aventure de la culture pluvieuse ont eu des revenus intéressants, malgré les investissements nécessaires à la protection des plantes contre les insectes, beaucoup plus abondants lorsque l’eau est accessible.

Bien sûr, tous les légumes consommés en ville n’ont pas été produits ici, les importations de la côte ont continué d’affluer. Et les prix ont quand même grimpé, atteignant jusqu’à 10 fois ceux de la saison froide et ce, pour des légumes de moindre qualité. Mais les premiers légumes à partir étaient ceux produits ici, tant pour la qualité que pour le prix, plus abordable. Pour le ramadan, commencé il y a plus de deux semaines, les prix sont montés en flèche, mais aucune surprise ici. Pendant le carême, le prix des aliments est toujours plus élevé, surtout pour les produits frais. Les gens qui n’ont ni bu ni mangé de la journée ont envie de nourriture de qualité à la rupture. Et les commerçants de tout acabit en profitent.

Pourtant, il s’agit là d’une petite révolution. Une de ces révolutions qui n’ont l’air de rien, qui semblent couler de source, surtout pour l’observateur habitué à des produits de première qualité à tout moment de l’année. Mais c’est un pas de plus vers la souveraineté alimentaire pour le Niger. Pour un pays qui souffre régulièrement de famine, réussir à avoir des légumes en toute saison, c’est important. Le consommateur en profite, car il peut mieux s’alimenter pendant cette période de soudure. Le producteur quant à lui réussit à étaler ses revenus sur toute l’année, permettant éventuellement une meilleure prévision des besoins à venir.

Profitez des bonnes nouvelles, cette semaine, je vous réserve un billet sur les cultures pluviales.