La vraie chaleur, constante, lourde, excessive, empêche toute initiative. Quand elle s'installe, je n’arrive à faire ni le ménage, ni la cuisine ; mes capacités de réflexion sont limitées, celles de rédaction, annihilées. Sortir de la maison représente un défi. Toute ma patience sert à résister à la chaleur, ce qui me rend parfois un peu ‘prime’.
Mais ce sont les premiers jours les pires, après ça s’estompe, on s’habitue et on finit par trouver que 30 le matin, ça reste frais. Travailler et dormir à la clim fait aussi toute la différence - on fait du coup plus souvent la sieste. Je ne sais même pas comment j’ai fait lors de ma première année ici. Mon chéri dit que j’étais invivable, je le crois.
Ah le climat ! Parlons en j'ai l'impression d'y être encore. Dans mes souvenirs je limitais mes gestes à l'essentiel et j'ai vécu sans clim au boulot et au bureau. Autant dire que s'il y a un terme plus fort qu'invivable il était pour moi. Je n'ai jamais escaladé un 4000m mais au niveau des capacités de réflexion ça devait se valoir. Mon seul plaisir : dormir dehors et regarder le ciel étoilé pendant des heures avant de s'endormir d'épuisement. Allez encore un peu de courage dans quelques semaines les premières pluies (mon jeu préféré était de prendre une trempée dès la première pluie même si c'était au milieu de la nuit! Sauf en cas d'avis de tempête de sable bien sûr)
RépondreEffacerLors de ma première année ici, celle où j'étais insupportable, je vivais aussi sans clim, dans une boîte de conserve où même la cour ne recevait pas de courants d'air. D'où mon caractère alors assez mauvais. C'est la présence de la Chipounette qui m'a convaincue de faire réparer la clim l'an dernier (dans une demeure qui est loin d'être une boîte de conserve). Et je dois dire que nous en profitons tous, ne serait-ce que parce que je suis de meilleure humeur ;)
RépondreEffacerQuant à la première pluie, je l'attends avec impatience. Hier soir, il a plu quelque part, parce que l'air sentais l'ozone.
Je n'ai jamais vu d'avis de tempête de sable, je les vois seulement arriver, avec toute l'oppression que cela peut causer. Je suis toujours aussi impressionnée à chaque fois. Et la Chipounette en a peur elle aussi, alors on se refugie dans les bras l'une de l'autre. J'adore!
Ma première tempête de sable je l'ai vécu en pleine brousse à la fin des grandes chaleurs : je venais de rentrer chez moi et je préparais un maigre plat que je tentais d'avaler malgré la chaleur infernale : je regarde par la fenêtre de la cuisine et aperçois au loin un nuage gris jaune. Je n'en avais jamais vu je n'ai absolument pas pensé à une tempête. Je précise qu'à cette époque je vivais dans une maison en semi dur qui n'avait pour seul fenêtre des moustiquaires et des volets en fer. le ciel est soudain devenu orange, gris puis complètement noir comme si la nuit était tombée avant l'heure. Pour ma part, j'ai trouvé ça au départ très angoissant puis finalement une vague de joie m'a envahi quand la pluie a suivi malgré les quelques centimètres de sable qui s'était accumulé sur le sol bétonné et sur tout ce qui ressemblait à un meuble. Depuis j'adore la pluie et la couette dans laquelle je dors chaque soir sans me transformer en sauna. Sara j'aime tes billets car avec toi je suis un peu là-bas. Oui c'est dur la vie là-bas mais quel plaisir quand tu vas rentrer au pays en plus avec ton chéri et ta choupinette. Pour moi, cela a été une expérience unique malgré tous les commentaires acerbes que j'ai laissé sur ton blog sur notre rôle là-bas. Bien des choses. Embrasse ta choupinette
RépondreEffacerNe te gène surtout pas pour revenir et pour laisser tes commentaires, acerbes ou non (je dirais plus critiques). Ca fait toujours plaisir de discuter.
RépondreEffacerJe crois que la plupart des gens qui sont impliqués sur le terrain en coopération sont très critiques sur le rôle des organisations internationales dans le développement, moi la première. Il faut se demander si on peut rester les bras croisés ou si on doit essayer de trouver des solutions. Je crois qu'une piste importante de solution, c'est de travailler avec les gens, de ne pas imposer une vision ou des objectifs. Et d'être le plus honnête possible, que ce soit au niveau des organismes ou des individus. Les solutions miracles n'existent pas plus dans ce domaine qu'ailleurs. Mais les actions des pays riches ont des impacts sur les pays pauvres, que l'on décide de faire quelque chose ou pas. La crise alimentaire actuelle en est l'exemple parfait.
merci, merci, Sara, pour tous les souvenirs que ces billets (et leurs commentaires) font resurgir dans mes neurones, sur ma peau, et jusqu'au goût et à l'odeur d'ozone, avant la pluie.... oui, moi aussi, je me suis demandée, plus tard, une fois revenue "au pays", comment nous avions fait pour supporter des 40°-45° pendant des mois et des années, sans clim' non plus, "en tous cas" au début, et dans ces cubes de béton modernes genre four à pain (avec même leurs grilles...)
RépondreEffacerheureusement, il y avait les grands boubous, aérés, ventilés, je n'ai jamais trouvé de vêtements mieux adaptés... et puis l'attente de la pluie, les rafales de vent qui font ployer les filaos et tomber les feuilles des neems, et enfin, comme une délivrance, les premières gouttes qui s'écrasent comme des fruits trop mûrs et font gicler le sable sous les rondes des enfants fous de joie .... ("maman-de-sara-la-nigérienne")