01 avril 2007

8IT 3513 RN

Ça y est, nous avons enfin obtenu ces quelques chiffres et lettres qui nous permettent de rouler de façon tout à fait légale sur les routes du Niger. Mais ce ne fut pas sans peine. Nous avons dû faire au moins 10 fois le tour de la ville, attendre des heures dans les endroits les plus incongrus que quelqu’un daigne enfin nous signer un papier, faire des dizaines de photocopies pour être sûrs que toutes ces épreuves ne disparaissent pas dans un coup de vent ou entre les mains de quelqu’un qui se serait accordé quelques droits que nous ne connaissions pas…

La clé de tout cela, ce sont les 2 petites lettres IT : immatriculation temporaire. Immatriculation sans dédouanement en fait, 15 à 20 fois moins chère que le dédouanement standard, qui lui est 15 à 20 fois plus rapide, on ne peut pas tout avoir.

Tout a commencé avec un Protocole d’accord type qui n’avait pas été signé. Des tracasseries administratives entre les ONG internationales et le gouvernement local qui ont pris beaucoup plus de temps que prédit. Cette absence d’accord (qui reconnaît aux ONG internationales le droit d’être au Niger et d’être exonérées de certaines taxes) nous a donc obligés à attendre tout un avant-midi dans un bureau trop climatisé (ça, c’était au mois de novembre, il ne faisait pas encore chaud) qu’un quelconque directeur arrive d’on ne sait où pour nous accorder un laissez-passer temporaire – il a été gentil, il nous a donné 2 mois. La procédure comme telle : 2 minutes, top chrono.

Puis vint enfin la signature du dit accord. Mais pas sans que nous ayons eu à refaire l’étape ci-dessus au mois de février, avec les mêmes délais, mais cette fois-ci sans avoir froid aux pieds, c’est déjà ça de gagné.

Puis est venue la ronde des signatures : D’abord Interpol, c’est bon, la voiture n’est pas volée, ou enfin pas déclarée volée. Ensuite, il y a l’achat du formulaire d’exonération qui nécessite à lui seul trois signatures, dont une qui m’a prise 2 semaines et 3h d’attente dans un bureau pour ‘accélérer’ les choses. Pour obtenir ces signatures, il a fallu faire un premier tour de ville pour connaître la valeur de la voiture selon les livres (500 000 FCFA, c’est vraiment un vieux truc). Puis vient le certificat de mise à la consommation, lui aussi 3 signatures, à trois endroits les plus éloignés possible les uns des autres dans la ville de Niamey (de la sortie de Dosso dépassée l’aéroport, jusqu’à la douane d’Harobanda, pour ceux qui connaissent la ville) – heureusement qu’on a une voiture… Ensuite un PV pour que quelqu’un certifie qu’on a enfin tous les papiers – toujours dans un endroit différent et le plus reculé possible. Ajoutez à cela : les cafouillages, les étapes oubliées et reprises, les signatures auprès de l’employeur qui doit certifier à quelques reprises que oui oui, c’est bien pour lui qu’on travaille. Bref, plus de 4 mois plus tard, des dizaines de contrôles policiers dont 3 dans la dernière journée, journée où heureusement on avait enfin des semblants de papiers valables et où n’avons donc pas eu à convaincre les policiers de ne pas saisir la voiture sur le champ – entendez-y ce que qui doit s’y entendre – nous avons enfin un certificat d’immatriculation provisoire!! Parce que le certificat d’immatriculation, appelé ici la carte grise, il n’est pas prêt de sortir, ça fait 6 mois qu’Al attend celui de sa moto, immatriculée elle de la façon la plus standard qui soit.

Le pire, c’est que je crois bien que j’en oublie. Toutes ces attentes se mélangent dans un brouillard commun.

En théorie, on devrait avoir les plaques la semaine prochaine, en attendant, j’ai mis des feuilles de papier pour avoir la paix.

2 commentaires:

  1. Anonyme10:23 a.m.

    Bin dis donc, et moi qui croyais que pour les ONG (sous-entendu les non-locaux), c'était plus facile... Enfin bon, vive le pays!

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  2. Anonyme10:47 a.m.

    Ce sont des relents de bureaucratie française tout ça ou bien des manifestations de clientélisme et de corruption propres aux pays qui n'arrivent pas à instaurer des États de droit? Heureux que nous sommes de vivre dans des pays où les lois s'appliquent uniformément à tous les individus.

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