25 avril 2008

La vie d’une canette africaine

Je vous ai fait miroiter un reportage photo sur Katako, mais je n’ai pas tenu ma promesse. En voilà un début.

Katako est le plus grand marché de Niamey. Il y a une section où arrivent toutes les denrées alimentaires de la ville : céréales, fruits et légumes qui arrivent des zones côtières ou de l’intérieur du pays. Mais je ne l’ai pas visitée.

Ce que j’ai eu la chance de voir, c’est le quartier des artisans recycleurs. Ces hommes travaillent à partir de matériaux récupérés. Ils sont au bout de la chaîne, ils transforment la matière rejetée en produits revendables.

Je vous donne aujourd’hui l’exemple de la filière aluminium. La matière première, ce sont les canettes de bières, de jus, de sucreries, etc. Il y a jusqu’à 3 tonnes d’aluminium qui sont transformées par semaine (on m’a dit par jour, mais j’ai du mal à y croire). Une faible partie de ces canettes viennent de Niamey, mais la plupart sont importées du Nigéria.



Il faut le faire fondre.




Puis le mouler.
Et on obtient comme produits finaux des marmites et des ustensiles de cuisine.

Dont il faut faire la finition.
Avant de les vendre

Et voilà les résidus de plusieurs semaines de travail d'un atelier.

11 commentaires:

  1. Anonyme6:56 a.m.

    et dans mes souvenirs, au Burkina notamment, les enfants ou les femmes fabriquaient aussi des malettes et des objets déco avec les boîtes de conserve...

    RépondreEffacer
  2. Il y a aussi cette utilisation des cannettes ici. Petites voitures, insectes, avions, etc. Par contre, ça ne se fait pas au marché Katako, mais dans des petits ateliers ou même chez les gens.

    Ce sont également des utilisations beaucoup plus restreintes en terme de volumes recyclés.

    RépondreEffacer
  3. Anonyme10:07 a.m.

    J'ai plein de questions. Quel est le combustible qui sert à la fonte? En faut-il beaucoup? Et les marmites produites avec ce procédé, peuvent-elles supporter une grande chaleur? Sont-elles durables? On dit ici depuis pas mal de temps que la cuisson dans l'aluminium est dommageable pour la santé, est-ce un progrès alors, cette récupération? Et les résidus, c'est quoi? De la peinture? Oh! Comme il doit faire chaud dans ce marché là où on fait fondre les canettes. Je ne savais pas que qu'il y avait de la production sur place dans les marchés. Pourquoi cette production n'est-elle pas faite à l'extérieur? Quel est le rapport canettes/marmites? Combien de canettes pour une marmite tu crois? Et le salaire des producteurs? Et la location de l'emplacement au marché? Bref, quel est le rapport coûts de production/bénéfices? Que la vie est rude pour tous ces gens. Mais ils sont débrouillards, ça on ne peut pas contester.

    RépondreEffacer
  4. Anonyme10:09 a.m.

    Oups, j'avais oublié : tes photos sont magnifiques.

    RépondreEffacer
  5. Anonyme9:30 a.m.

    Salut Sara,
    je suis tes aventures depuis quelques temps et ça ma fait du bien de revenir au pays (j'ai passé trois ans comme volontaire à Téra) et j'ai logé quelques temps chez ta voisine Kathleen (Coopération allemande).
    Bien des choses à toi, ton chéri et ta choupinette (Mon chéri à moi est toujours là-bas)

    RépondreEffacer
  6. Wo yo! Je suis repérée! Ravie de te rencontrer, ancienne voisine. Bienvenue sur mon modeste blog. Si tu es en train d'entreprendre des démarches avec ton chéri, je te souhaite bonne chance!

    RépondreEffacer
  7. Hiii, mamaman, des questions des questions des questions.

    Je ne connais pas les proportions cannettes/chaudron. Ca dépend forcément de la taille du chaudron, qui va de la bouilloire à la marmite de fête où l'on peut faire cuire un mouton entier dans sa sauce ou un 25 kg de riz sans problème.

    Le combustible, c'est du charbon minéral - pour les quantités, même commentaire que pour le nombre de cannettes.

    Les marmites sont durables car très épaisses. Elles endurent la chaleur des feux de cuisson, ce qui est exactement ce qu'on leur demande, n'est-ce pas? Quant aux questions de santé... je ne sais pas trop. Et je crois que c'est quand même mieux que la tôle rouillée qui serait l'élément alternatif.

    Les résidus sont une autre sorte d'aluminium. En fait il y a deux ou trois types d'aluminium dans une canette et certains fondent à des températures plus élevées qui ne sont pas atteignables ici, donc ils sont retirés du métal en fusion avec une barre de fer.

    Il fait effectivement très chaud dans ce quartier du marché. Le salaire du patron et le salaire des petits qui travaillent pour lui sont sûrement disproportionnés, mais soit sûre que les patrons de Katako sont parmi les plus riches du Niger. Je ne sais pas comment fonctionne la gestion du marché, emplacements et tout. Il doit y avoir des taxes quotidiennes et des droits acquis pour l'utilisation des parcelles. Ce n'est pas organisé de la même façon que le Grand marché. C'est beaucoup plus anarchique.

    RépondreEffacer
  8. Je me reprends trois fois avant d'écrire parce que les mots me manquent. J'ai de la difficulté à dire que ton billet est beau et pourtant il l'est s'en contredit. Le propos me chavire, comme je me sens ignorante dans ma tour d'ivoire !
    Merci Sara

    RépondreEffacer
  9. Je viens d'écrire le dernier message. J'étais sur le compte de Guillaume par erreur.
    Judith

    RépondreEffacer
  10. Anonyme11:28 a.m.

    Qu'est-ce qu'on fait avec les résidus d'aluminium ?
    Judith

    RépondreEffacer
  11. Salut Judith! Merci pour le compliment. Quant à vivre dans une tour d'ivoire, je ne dirais pas ça. On a de la chance bien sûr d'être nés là où nous le sommes. Il faut en être conscient et ne pas prendre cette chance pour acquise. S'intéresser honnêtement à l'autre et agir dans la limite de ses moyens, c'est déjà plus que n'en font la plupart des gens, même parmi ceux qui viennent ici vivre dans une tour encore plus grande que celle qu'ils pourraient se payer au Nord.

    Les résidus prennent le même chemin que tous les déchets de la ville, soit les dépotoirs sauvages un peu partout dans la ville et dans ses environs immédiats.

    RépondreEffacer