Ce qu’il y a d’extraordinaire avec ce contenant à déchet, c’est que trois fois par semaine, quelqu’un vient le vider! Et oui, un gros camion vient ramasser mes déchets et les emmène en dehors de la ville dans un site d’enfouissement. Si ça se trouve, il y en a peut-être même une partie qui est incinérée.
« Ouin, pis? » vous entends-je penser devant votre écran d’ordinateur.
Dans un pays où la gestion des déchets consiste généralement à aller les porter au coin de la rue sur le tas d’immondices qui s’accumulent dangereusement et qu’on brûle une fois de temps en temps (en pleine ville… au coin de votre rue, des déchets qui brûlent, je vous laisse deviner l’odeur et les congestions respiratoires que ça entraîne), cette entreprise privée fait figure de révolutionnaire!
L’entrepreneur (communément appelé par ici l’opérateur économique) qui a eu cette idée de génie a travaillé pendant un certain temps avec un projet de l'ONG pour laquelle je travaille ici à Niamey. En 2004-2005, il travaillait avec un coopérant et la municipalité de Niamey pour tenter d’instaurer un système de récolte et de gestion des déchets solides. Le projet a échoué pour diverses raisons et toute l’idée aurait pu prendre la route des oubliettes. Mais cet homme y a vu une opportunité et il a lancé sa petite entreprise de ramassage des déchets. Bon, je ne comprends toujours pas pourquoi ça s’appelle Presses, mais le principal est qu’il rend un service public inestimable à prix raisonnable.
Pour la modique somme de 7000 francs CFA (17.50$can), vous avez une poubelle installée devant votre concession. Par la suite, il vous en coûte 2000 FCFA (5$can) par mois pour que cette poubelle soit vidée. Ce qui fait un investissement annuel de 24 000 FCFA (60$can) pour que vos déchets soient gérés de façon à assainir la ville.
Bien sûr, ça prend une certaine somme d’argent pour le faire, ce ne sont pas toutes les familles de Niamey qui peuvent ou veulent investir cet argent dans leurs déchets. Mais la possibilité est là, c’est déjà quelque chose, et les gens les plus nantis, qui produisent aussi le plus de déchets, ne se font pas prier pour qu’on les débarrasse sans soucis de leurs immondices.
Les petites poubelles blanches et vertes se multiplient et on voit même apparaître la concurrence…