05 février 2008

Les archives

Encore des photos de perdues, vous m’excuserez.

J’ai traîné toute la journée de vendredi à l’Institut géographique national du Niger, à la recherche des cartes parcellaires de la ville de Niamey. UN relevé foncier en fait, afin de faire l’état des lieux de la production et de la collecte des déchets ménagers solides.

La numérisation est en cours. Elle est incomplète et, surtout, difficile à obtenir, les obstacles administratifs se multipliant à chaque visite. Nous avons donc tenté de nous rabattre sur les versions papiers.

L’archiviste a donc sorti toutes les cartes disponibles. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas à jour, la plupart datant des années 80. Étant donnée la vitesse de croissance de cette ville, c’est un siècle.

Les calques sont empilés pêle-mêle dans un local poussiéreux où s’entassent toutes les données foncières du Niger. Des casiers, des boîtes, des rouleaux, des piles précaires, des milliers de documents mal protégés des aléas du temps : températures extrêmes et poussière. S’ajoutent à cela des boîtes d’ordinateur vides, incongrues et blanches au milieu des antiquités jaunies.

Je ne sais pas comment un seul homme peut garder le contrôle de tout cela. Je n’ai jamais vu un archiviste aussi bordélique. Il sort ses cartes en désordre, les laisse n’importe où, les manipule n’importe comment. Il peut même, si vous êtes partant, vous sortir les calques en douce pour les faire tirer, moyennant récompense.

La journée s’est terminée sans obtenir ce que l’on cherchait. Ma quête continue cette semaine. Je vais travailler fort pour obtenir la version électronique, elle répond plus à nos besoins, mais si je dois retourner aux archives, j’amènerai mon appareil, promis.

5 commentaires:

  1. Anonyme9:55 a.m.

    Oh! Imagine la direction perdue dans ce dédale et faisant face à un fonctionnaire qui tente de négocier un pourboire mine de rien. Je n'ose même pas y penser... Et tamaman, elle, dans cette poussière!!! J'ai quelques rouleaux de plans qui dorment sur des étagères dans la cave et je me questionne... PIRE, as-tu déjà vu les sites d'entassement des déchets de Niamey? Il y a un photographe, dont j'ai oublié le nom et l'origine, qui s'est promené à travers le monde pour immortaliser ce genre de sites et les humains qui y vivent, oui, qui y vivent.

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  2. Anonyme4:11 p.m.

    J'ai travaillé il y a moins de 10 ans à Viger. Une ancienne gare de train transformé durant la guerre (la dernière) en accueil pour les soldats en transit, puis en bureaux pour les fonctionnaires de la ville. Des ingénieurs, des budjeteurs et des inspecteurs de tout ordre.
    Dans le sous sol poussièreux un seul employé tout aussi poussièreux nichait dans un dédale de tablettes remplis de rouleaux jaunis et tout aussi poussièreux. Il avait l'air de savoir où était quoi...Moi je doutais...et je me suis mis à penser que si lui disparaissait qui deviendrait le détenteur de ses secrets...Voilà c'était à Montréal à la fin du siècle dernier. Mais qu,en même....je crois que les archives ne sont pas pris au sérieux

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  3. mamaman: bien sûr que les gens y vivent. Et c'est drôle que tu me parles de déchets cette semaine, je suis justement sur le lancement d'une étude sur ce sujet, étude qui, on l'espère, se concrétisera et ne restera pas à prendre la poussière dans les archives.

    La Direction dans ce capharnaüm: non, le ptit archiviste aurait perdu la tête.


    Joceline: Ca devait avoir la même ambiance, sauf qu'ici, les sous-sols n'existent pas.

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  4. Anonyme9:26 a.m.

    Au Grand Hôtel ou dans les quelques édifices en "hauteur", il doit bien y avoir des sous-sols non? Non? Question de les ancrer dans la terre...
    Et les cartes de Niamey, n'y en avait-il pas, que nous avions photographiées d'ailleurs, à l'ONG locale où tu as travaillé?
    Pour ce qui est des déchets, ben, c'est toi qui avais abordé le sujet...
    Quant à la tête du petit archiviste, c'est au sens figuré bien sûr. Mais je pense que la direction aurait perdu la tête en premier, en tous les cas, la patience. Et on aurait eu droit à des "C'est impossible de travailler ici, je ne pourrais pas"... Mais en janvier 2005, la direction était déjà très affaiblie sans qu'on le sache.

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  5. euh, même en 1995, La Direction n'aurait pas supporté ce désordre, rien à voir avec son état de santé.

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