06 mars 2009

Les vendeurs de religion

À Niamey, les choses sont assez claires : la plupart sont musulmans, il y a quelques chrétiens, qui viennent en majorité des pays voisins, et tout le monde fait du syncrétisme, même s'ils ne vous le diront pas. La majorité des Nigériens ne savent pas vraiment ce que veut dire 'halal' parce que toute la viande l'est, par défaut.

J'ai rencontré un raëlien une fois, mais j’ai bien failli le croire quand il m'a dit venir d'une autre planète.

Depuis que je suis installée à Montréal et que je prends quotidiennement le métro, j'ai été frappée par les vendeurs de religion. Ils sont là, emmitouflés dans leur manteau d'hiver aux sorties des stations. Ce sont généralement des personnes âgées, souvent des femmes. Elles ne disent rien, elles tiennent leurs petits cahiers et sourient en espérant que quelqu'un tende une perche.

Je passe toujours rapidement, en essayant de limiter les interactions de 'Mamoiselle-aime-dire-bonjour' sans être impolie. Mais je me demande quand même quelles sont leurs motivations pour avoir froid et se tenir coites toute la journée. Combien de personnes les abordent? Combien repartent avec leurs petits journaux sous le bras? Et de ceux-là, combien le liront? Quel est leur taux de succès?

Le métro est-il un haut lieu de la conversion religieuse?

6 commentaires:

  1. Le metro est vraiment un lieu magique... Y'a les vendeurs de religion qui sont légion au métro Côte-des-Neiges et les vendeur de paradis artificiels qui «hang» au métro Sherbrooke, ce sont mes 2 points d'entré/sortie du Métro montréalais...

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  2. Anonyme3:15 p.m.

    on peut vraiment se demander oui qu'espèrent-ils?
    Un miracle, un seul pourrait faire leur journée que dis-je leur année. Il faut le dire les religions exigent de ses zouaves beaucoup de sacrifices...et les exemples de persévérance et de don de soi sont légions dans l'hagiographie. Il faut croire que la foi en quelque chose est essentiel pour certaines personnes et la propager leur garantirait peut-être un soutien plus que salvateur dans cet aventure surréaliste. Ceci dit je leur trouve la mine un peu triste
    et le propos apocaliptique. Ce sont des pessimistes qui cherchent la lumière...Peut-êre qu'à Niamey la lumière est déjà assez vive....
    joceline

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  3. G.: la deuxième catégorie ne m'intrigue pas autant, je me doute bien du pourquoi, du comment et du succès de leur entreprise.

    Julie: voir demain, j'ai fait aussi ma ptite enquête!

    Joceline: Je ne pense pas que le Niger soit plus illuminé. Je pense surtout que dans notre société, la religion dominante n'existe plus (autant) et les autres 'chercheurs d'illumination' ont les coudées franches pour agir. À Niamey, il n'y a pas encore eu de révolution tranquille et de rejet massif du clergé local et des rituels religieux n'a pas eu lieu. Si elle a lieu un jour. Changer de religion là-bas relève plus de la libre-pensée que de la recherche de guide universel.

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  4. Anonyme11:44 p.m.

    Excuses-moi mais je parlais vraiment de lumière du soleil et non d'illumination.....c'était une allusion au taux d'ensoleillement différent et à une certaine morosité (pessimisme) qui parfois nous prend quand on vit au nord du 45ième parallèle. Cela n'explique rien scientifiquement mais me faisait pensé aux effets de la lumière sur notre humeur et peut-être sur notre sens de l'humour et notre façon d'appréhendé la vie.....Joceline

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  5. lol.

    Ok, je n'avais pas vu cet angle-là de l'illumination, alors que cela a pourtant une influence importante sur ma propre humeur, surtout ces temps-ci.

    Hum... je ne sais pas. Les nigériens sont très religieux, que ce soit en surface ou en profondeur. Il ont déjà leur 'réponse' et ne cherchent pas autre chose. Et pourtant, la situation est vraiment morose là-bas.

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