10 mars 2009

Les vendeurs de religion - la suite

J'ai pris mon courage à deux mains et après avoir déposé la Chipounette à la garderie, je me suis arrêtée pour placoter avec une dame qui essaie de distribuer ses journaux de prosélytisme religieux. Je ne me suis pas arrêtée au hasard, bien sûr, j'ai choisi la tantie que je trouve sympathique depuis un certain temps et qui est là souvent. J'ai eu de la chance, parce que les dernières fois que j'avais attrapé mon courage de la sorte, elle n'était pas là.

Je lui ai donc posé quelques questions sur la nature de son activité - et sur elle-même. Tantie est haïtienne et elle vit à Montréal depuis près de 30 ans. Je ne sais pas si sa conversion s'est faite ici ou pas - je n'ai pas beaucoup de patience avec le prosélytisme, alors je n'ai pas abordé les questions religieuses, juste les aspects techniques. À l'oeil, je dirais que Tantie a la soixantaine avancée.

Durant son 'tour de garde', qui dure deux mois si j'ai bien compris, elle se présente au métro 3 ou 4 jours par semaine pour faire son travail. Elle reste là, à côté de la porte, avec ses petites revues en plusieurs langues et espère que quelqu'un va les lui prendre et engager la conversation. Elle n'a pas le droit d'adresser la parole aux gens elle-même, car ce serait alors de la sollicitation directe.

En hiver, les gens sont plus pressés et passent plus vite. Rares sont ceux qui s'arrêtent pour discuter. Elle distribue peut-être une vingtaine de revues par jour. Tantie aime mieux l'été. Elle peut alors être dehors et marcher. Elle a moins froid (évidemment). Les gens sont aussi plus réceptifs et elle peut distribuer une cinquantaine de revues, dans les bonnes journées.

Voilà, je ne sais toujours pas combien de gens se convertissent après avoir lu le petit magazine, mais je ne crois pas que cela importe beaucoup dans la démarche de Tantie. Elle aimerait sûrement convertir elle-même quelqu'un et avoir l'impression d'avoir sauvé une âme, mais je crois que ce n'est pas l'objectif immédiat de la corvée.

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