13 août 2009

Héritage

Je fais de la photo parce que mon père en faisait.

Il m'a donné mon premier appareil avant l'âge de 10 ans. Un truc tout simple, noir, un déclencheur, une roulette pour faire avance la pellicule, pas de mise au point, pas de zoom, un flash tout simple, un petit bouton pour déterminer l'ISO de film. J'ai encore quelques photos de cette époque. Rien de glorieux, mais c'est drôle à regarder.

Il m'avait aussi montré à faire un cadrage avec mes doigts, pour faire semblant de faire des photos, pour avoir une idée de ce que cela aurait l'air une fois sur le papier. C'est ce qui m'a permis de comprendre les concepts de composition de l'image.

Mon père faisait surtout de la photo de rue. Il prenait les gens en photo dans des situations de quotidien, en catimini. J'ai dans une boîte des centaines de photos d'étrangers, de foules, de sans-abris.Il était travailleur social de métier.

Le conjoint de ma mère aussi était photographe amateur. Il faisait un tout autre type de photo. Il prenait des photos de bâtisses, de détails dans les édifices, d'objets. Même au centre-ville de Rome, en pleine période touristique, il réussissait à faire des photos grand-angles des places publiques sans que personne ne traverse le cadre. Il était architecte.

D'une façon ou d'une autre, la photo a toujours fait partie de ma vie. Et la vision de mes deux 'profs' a définitivement eu une influence sur moi. Cette année, c'est évidemment plus intense. J'apprends beaucoup, mais pas nécessairement autant que je ne le voudrais. Des fois, j'ai l'impression de tourner en rond.

Je me demande c'est quoi, moi, mon style? Est-ce que j'en ai un? Est-ce que je devrais en avoir un? Où est-ce que cela va me mener? À partir de quand devient-on un bon photographe amateur?

5 commentaires:

  1. Anonyme1:23 a.m.

    c'est intéressant cette question aprés avoir publier la photo de ta page flickr. D'après ce que jai pu constaté cette photo a été très appréciée. Je l'ai moi-même trouvé magnifique: composition, sens (multiple), couleurs... pour le sujet(qui est toi je suppose) elle correspond à une réalité singulière. Je ne ferai pas ici de psyco analyse mais même sans savoir ce que tu es ou ce que tu cherches on voit dans cette photo quelque chose d'intriguant (pour certain un effet cinématographique) donc une intrigue, une quête, une question. Elle est donc incarnée.
    Je crois que ce qui donne un plus a une photo ou à une image c'est qu'elle offre plus que ce qu'elle montre: elle a un sens ou idéalement plusieurs. Nous vivons entouré d'images: l'oeil est un sens surstimulé et notre environnement est visuellement surstimulant. On demande donc plus à la photo, à la peinture....
    Je ne sais pas non plus quel est ton style mais tes photos les plus réussis comme celle-là et celle des enfants en mouvement lors d'un bricolage quelconque avaient cette particuliarité d'offrir plus que la réalité. Je me souviens aussi de tes photos-reportage en Afrique dans un marché ou l'on fabriquait des chaudron en alu. Le désir de partager cette réalité était évident.
    On ne demande plus aujourd'hui la même chose à la photo qu'on lui demandait il y dix ou même cinq ans (le truc de Pierre est par contre encore bon). Je ne connaîs pas tout de l'esthétique photo mais je sais que pour trouver son style il faut aussi regarder ce que les autres font...et que ça prend un amalgame de pratique, de temps, d'échange et surtout de réflexion (ce dont tu n'es pas avare pour le moment).
    En passant je crois qu'au Musée d'art contemporain il y a encore à voir absolument cette expo d'un photographe canadien dont je t'ai parlé.
    Voilà

    Joceline

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  2. Anonyme11:34 a.m.

    le photographe c'est Robert Polidori (le mercredi aprés 18H le musée est gratos). Il y a aussi dans le Vieux Montréal à la fondation DHC une exposition de l'artiste israélienne Michal Rovner à ne pas rater (451 rue St-Jean). C'est une vidéaste.
    Joceline

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  3. Anonyme12:29 p.m.

    Salut,
    La photo sur la page d'accueil est très belle; de belles couleurs vives....Bravo!
    M., Nigérien de Montréal

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  4. Graham Greene, à propos du métier d'écrivain... amateur(?) : "...il faut des années de rumination et de culpabilité, d'autocritique et d'autojustification, pour se laver les yeux du brouillard des rêves, des espoirs et des ambitions fausses". Un peu sombre, mais ça m'a plu hier soir (dans Les chemins de l'évasion, chapitre 1, section 2).

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  5. Merci Joceline d'avoir pris le temps de me répondre de cette façon. Je réfléchis encore à ta réponse. je n'ai pas pu aller voir les expos. Pas encore. Je compte bien aller voir le World Press par contre.

    M. le Nigérien de Montréal: Merci

    Maman: ça s'applique à beaucoup de chose, encore matière à réflexion.

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