31 décembre 2007
Petit bonheur frisquet
Après le coucher du soleil, il fait la même température dans mon salon et dans les vôtres: entre 17 et 20C. Vous, parce que vous chauffez, moi, parce que je n'y ferme jamais les fenêtres.
Vous avez les pieds froids, surtout si vous habitez au rez-de-chaussée. Moi aussi. Vous parce que le sol est gelé, moi parce que la tuile ce n'est jamais vraiment chaud, sauf en avril. Mais vous, vous avez des bas de laine. Pas moi.
Mon petit bonheur frisquet des vacances a donc été de mettre des jeans, un chandail à capuchon (gris, évidemment), de choisir un bon livre (ou moins bon, mais c'est une histoire qui viendra) et de passer la soirée enfouie dans mon divan, bien au chaud sous une couverte masaï.
Pendant ce temps là, mon chéri arrosait les fraises, mais ça, c'est une autre histoire.
28 décembre 2007
27 décembre 2007
du désavantage insoupçonné de ne pas avoir d'eau chaude
Pour ce qui est de la douche et des bébinettes, la solution s'est imposée d'elle-même: le chauffe-eau de la chambre de bain, utilisé 3 ou 4 mois par an. Pour le plastique, et tous les autres outils de cuisine, on met un peu plus de savon et ça finit par faire la job, même si ma Mère-Grand serait scandalisée d'apprendre que sa descendance fait la vaisselle sans s'ébouillanter les mains.
C'est vers minuit un soir de vacances que j'ai découvert une autre utilisation de l'eau chaude que je ne soupçonnais pas: se débarrasser des sauces grasses de rôtis. Ayant mangé les côtelettes du whippet, on a versé le reste de sauce dans l'évier. C'est plus tard que le désastre s'est déclaré: évier bouché, le gras a figé dans les tuyaux. Ayant terminé la bouteille de plombier liquide dans la douche le matin même, je me voyais dans l'obligation, croyais-je, de me lever dans une cuisine répugnante au petit matin, qui suivrait sou peu.
Mais le génie ménager s'est emparé de moi et j'ai réglé le problème en deux coups de cuillère à pot: eau bouillante. Call me 'fée du logis'!
A 1h du matin, ma cuisine était réutilisable. La vaisselle attendrait tout de même au lendemain. Mon réveil sonne après tout à 6h05, sans faute. Qui a fait mangé une horloge à ma fille??!!
24 décembre 2007
The proof is in the pudding
J'ai eu des moments de doute en cours de route, entre autres parce que la recette demande de fouetter la mixture et que je n'avais que des fourchettes. J'ai travaillé fort du coude, mais j'ai réussi à faire 'blanchir et couler en ruban' les oeufs, le sucre et le beurre. Et puis mon four n'ayant que deux options - ça brûle ou pas - ça a mis plus de temps que prévu à avoir l'air de quelque chose. Quand la grille est tombée au milieu de la cuisson sous le poids des plats, je me suis demandée si on riait de moi. La lèchefrite m'a sauvé la vie (ou du moins la recette).
Maintenant que je sais que ça marche, et que je me suis acheté un fouet, je vais réitérer l'exploit avec d'autres fruits. Aujourd'hui, 24 décembre, oui oui, je vais faire pommes. Une valeur sûre. Mais je vais aussi en faire un petit aux bananes, juste pour voir. Ça va sûrement noircir, mais je crois que ça peut être très bon. Après ça, sky is the limit: pommes du Sahel? goyaves? papayes? et fraises, bien sûr, en temps et lieu. Miam.
Alors Joyeux Nouel à tous! Ici, c'est plutôt tranquille, on va peut-être inviter quelques amis à prendre une bière après le souper, question de vaguement souligner l'événement. Les cadeaux, ce sera demain matin. Mamoiselle-j'ai-deux-ans-et-je-le-fais-savoir aura des playmobil (version bébinette) et des craies à trottoir.
22 décembre 2007
Du vent en pagaille et demie
Mais le vent transporte une poussière fine et insidieuse qui, non contente de se déposer sur nos meubles à la vitesse de l'éclair, s'infiltre aussi dans les systèmes respiratoires de chacun.
Je ne connais personne à Niamey en ce moment qui ne se promène pas avec un petit paquet de mouchoirs dans ses poches.
21 décembre 2007
Les discours kilométriques
Je reste pour vous à l’affût de ces petits bijoux et j’espère bien y revenir une fois de temps en temps. Voici donc la récolte de cette semaine.
Deux in-con-tour-na-bles du discours politique :
« … les vaillantes populations du Niger… »
« … le fleuron de l’avenir du pays … »
Dans les nouvelles de la semaine :
« S’il y avait des points d’ombre, c’est que nous n’étions pas bien éclairés. »
« … accompagner l’avenir de demain… »
« La délégation a été accueillie par des tamtams, ce qui prouve que tout va bien. »
« Ce défilé militaire, sous la conduite éclairée du général… »
Les variétés :
« … avec ce titre, il a été numéroté dans les palmarès… »
Et le merveilleux monde des sports, qui reste le même où que l’on soit :
« C’est un looooong dégagement, qui ne va pas loin. »
J'avoue que ce dernier commentaire m'a fait pleurer de rire et que j'en ris encore régulièrement, toute seule dans mon coin.
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Je suis en vacances jusqu'au 2 janvier. Je viendrai faire un tour une fois de temps en temps question de vous tenir en haleine (c'est donc bien laid comme expression!), mais je suis en pause pour encore une semaine et demie. Ah! Le mouton est mort, vive le mouton!
18 décembre 2007
Les femmes et la santé
À Banibangou, on compte 5843 femmes en âge de procréer – donc entre 15 et 49 ans. On estime que cette année, 1380 femmes seront enceintes, donc 24 % de la population féminine.
On compte aussi 5656 enfants de moins de 5 ans, ce qui, si on calcule bien, en fait près d’un par femme en âge d’avoir des enfants.
La gratuité des soins pour ces deux groupes démographiques (les enfants et les femmes enceintes) touche donc une grande part de la population et l’ensemble des familles nigériennes, ou presque.
L’OMS évalue qu’au Niger, on compte 7,3 enfants par femme, le plus haut taux de natalité au monde. Cela donne un taux de croissance de près de 3%, aussi le plus élevé de la planète, logiquement, dans un pays où les ressources sont pour le moins limitées.
Ce qui nous amène à la planification familiale. Les contraceptifs disponibles dans les villages se résument à la pilule à prise quotidienne. Je ne connais pas le succès de celle-ci dans le contexte local, son efficacité dépendant de la régularité de la prise. Avant, on trouvait aussi du dépoprovéra, la panacée de certaines, le cauchemar pour d’autres. Mais le débat ne se pose plus, il n’y en a plus, on ne sait pas trop pourquoi au CSI.
17 décembre 2007
Une petite nostalgie
Ce matin, j'ai eu froid parce qu'il faisait 16 quand je me suis levée.
Il y a une atmosphère de fête au bureau, dernière journée avant les vacances, personne ne travaille vraiment.
C'est comme si l'esprit des fêtes s'était glissé subtilement dans mon petit matin endormi, sans aucun avertissement préalable. C'est un peu insidieux de sa part, parce que je ne pourrai pas réunir les conditions essentielles à sa bonne réalisation, même si le Père Noël est à la garderie ce matin, même si on a un gros souper de prévu chez Tatayi avec plein d'enfants et assez de nourriture pour remplir deux fois nos estomacs.
J'ai le coeur un peu gros et envie de traverser l'océan en deux temps, trois mouvements avec ma petite famille, pour leur faire découvrir à tous les deux les joies des boules de neige et le réconfort d'un grog en rentrant, les joues rouges et les bas mouillés.
Des fois, le mal du pays nous rattrape au moment où l'on s'y attendait le moins, au moment où l'on croyait que c'était vraiment trop bien, la vie ailleurs.
14 décembre 2007
Confusion des sons
Chambre d'enfant, une mère et sa fille qui regardent un imagier.
- Où il est l'orignal ma chérie?
- imiè. ouuuu imiè
- imiè? orignal.
- imiè! (en pointant la lumière) imiè (en pointant l'orignal)
- Hum. Non, pas vraiment. Orignal. Lumière.
- imiè. ooooooo! Potam
- Oui ça c'est un hippopotame. Bravo.
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Vous saviez pas qu'on s'éclairait avec des orignaux à Niamey? Moi non plus.
13 décembre 2007
Trouvé à Niamey
Mais c'est surréaliste de l'avoir entre les mains.
12 décembre 2007
La case de santé de Banibangou
Au Centre de santé intégré (CSI), on retrouve un infirmier agrégé (l’homme de la photo), un infirmier auxiliaire, une matrone, une aide-soignante, un laborantin et un ambulancier (mais pas d’ambulance, brisée depuis plusieurs mois). Pas de médecin, pas de sage-femme. Banibangou a une population de plus de 6 000 habitants et, dans le rayon de 40 km que dessert le CSI, on compte environ 26 000 personnes. En plus du CSI, on retrouve dans ce périmètre 3 cases de santé affiliées, plus petites, moins équipées, tant en matériel qu’en personnel.
Au CSI, on traite principalement les cas de paludisme, simples et aggravés, les diarrhées, les affections cutanées (appellation très large et probablement très vague pour tous les principaux concernés), les maladies respiratoires et les petites blessures. On peut également y avoir un suivi de grossesse et y accoucher. Tout cas avec complications doit être évacué sur Ouallam (3h de route avec un bon véhicule et un bon chauffeur) ou vers Niamey (4h de route dans les mêmes conditions). L’ambulance étant immobilisée depuis plusieurs mois, les évacuations dépendent du bon vouloir des rares propriétaires de véhicules au village.
Toutes ces maladies affectent principalement les enfants de 0 à 5 ans. Depuis le début du mois de mai de cette année, les soins aux enfants de moins de 5 ans, les suivis de grossesse, les accouchements et la planification familiale sont gratuits. Le nombre de consultations a grimpé en flèche. En théorie, le CSI doit se faire rembourser les coûts par l’État. Ce serait parfait si ça fonctionnait. En effet, depuis le début du programme, le gouvernement n’a pas décaissé un franc pour rembourser les médicaments.
Le CSI, celui-ci, mais aussi tous les autres du pays, entrevoit la faillite à court terme. Les frais chargés aux patients payants – 800 francs par consultation, y compris les traitements – moins nombreux, ne couvrent pas les coûts des médicaments pour toute la population : les stocks diminuent rapidement.
11 décembre 2007
Les avantages professionnels du blog
L’écriture est comme un muscle qui s’atrophie si l’on oublie de s’en servir.
10 décembre 2007
Chacun cherche son mouton
09 décembre 2007
Très étrange
Le 9 décembre.
C'est comme si je vous disais qu'il a neigé en juillet. C'est à n'y rien comprendre.
07 décembre 2007
Obligations religieuses
06 décembre 2007
Menu nomade
Sur la route, le menu est principalement composé de protéines et de sucres lents – de la viande, des arachides, du riz, du couscous, du mil, du pain. Avec un peu de piment et un peu de sucre blanc. Et du thé bien sûr, mais chez les boutiquiers, ce n’est pas du thé touareg.
Quand je reviens à la maison, je n’ai envie que de fruits et de légumes.
Et de café.
05 décembre 2007
Un échec total
Un échec sans nom, principalement à cause d’une organisation défaillante, ou en tout cas qui a perdu le contrôle de la situation.
Quelques minutes avant l’arrivée des officiels, un troupeau d’étudiants entre 10 et 15 ans ont envahi la salle, un véritable tsunami humain, aucun contrôle, aucun civisme et pour seuls mots à la bouche ‘Je peux prendre ? C’est pour moi ?’. En moins de deux minutes, notre belle présentation avait disparu et la cacophonie était totale. Quelques scouts les ont fait sortir avant l’arrivée des officiels, on a réussi à faire un genre de remise en forme des kiosques. Les officiels sont venus, ont fait le tour de la salle en trois minutes en ayant pour seuls mots à la bouche ‘Je peux prendre ?’.
Nous avons ensuite enlevé tout ce qui avait vaguement l’air d’un papier à distribuer (enfin ce qui en restait) et nous avons affronté les deuxième et troisième vagues de jeunes avec pour seules armes notre patience, qui commençait à être très limitée, et des outils de sensibilisation sur la lutte contre la violence faite aux femmes. Nous avons donc pris la boîte à image (un gros cahier à spirale avec des mises en situation) et fait des micro-séances de sensibilisation. Question de contrôler un peu les foules et d’atteindre un simili objectif de visibilité de l’organisation.
Dès qu’il y a eu un creux, sans concertation, mais d’un même mouvement, toutes les organisations présentes ont démonté leurs kiosques et ont disparu, les volontaires sur place se disant qu’on ne les y reprendrait plus.
04 décembre 2007
Miam
J'ai mangé une pomme.
Ça goûte l'automne.
Tous présidents, ou de l’importance des titres
Comme ils s’interpellent généralement par leurs titres respectifs, les appels au « président » fusent de toute part. Une façon de reconnaître l’importance et la position de l’autre.
Du coup, je me demande parfois dans un groupe, comment ils font pour se reconnaître.
03 décembre 2007
Shot Gun
Pourquoi je me retrouve toujours assise à la place du passager avant?
Ce n’est pas pour mes beaux yeux ou à cause de ma position d’autorité. Ni par galanterie ou par déférence.
C’est beaucoup plus pragmatique que ça : sur les pistes, si je suis assise à l’arrière, je finis toujours par vomir. Un argument décisif, même sans démonstration.
30 novembre 2007
Questionnement
Je connais des dizaines de mensuels qui ont moins de contenu. Je me demande quelle est la taille de leur équipe si l'on inclut leurs 21 bureaux éditoriaux sur le globe?
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J'ai passé trois jours en brousse cette semaine et je n'avais pas tant de travail. J'ai donc une douzaine de billets qui n'attendent qu'à être tapés. Le premier dès lundi!
28 novembre 2007
27 novembre 2007
Les mouches
Une première mouche vient se poser.
Tu t’étends deux minutes, tu fermes vaguement les yeux, en attendant que le repas soit prêt.
Ses amies viennent la rejoindre.
Tu sors manger et prendre le thé.
Elles sont maintenant une vingtaine.
Tu t’étends une fois de plus, tu espères vaguement dormir, en attendant le prochain rendez-vous avec les femmes, après la prière de 16h.
Elles sont tellement nombreuses que tu les entends. Elles viennent se poser sur tes pieds, sur tes bras, sur ton visage. Elles te gardent toujours à la frontière entre la veille et le sommeil.
L’heure arrive, tu fermes la fenêtre, puis la porte.
Elles ont déjà disparu.
26 novembre 2007
Dépendance
J’aime trop le café pour boire du café soluble.
L’eau bouillie sur le bois donne un goût de fumée désagréable à ma poche de thé.
Heureusement, les chauffeurs sont souvent des touaregs, nomades jusque dans la modernité. Il y en a toujours un qui pose le thé du lever au coucher du soleil, et même au-delà. Il suffit de mentionner à partir de quel thé on est preneur et l’on se retrouve inondé d’une boisson chaude, forte, sucrée et délicieuse.
Personnellement, si je veux suivre le rythme sans trembler comme une feuille, si je veux éviter le mal de tête, mais dormir la nuit, je me contente des deuxièmes et troisièmes thés. Je laisse le premier aux véritables aguerris.
23 novembre 2007
La notion de temps
- iki!
- Non, cocotte, viens mettre tes souliers tu vas avoir ton biscuit après.
- iki!
- Oui, mais viens mettre tes chaussures avant.
- ikiiiiiiiiii!
- Chaussures. Le biscuit, après.
- ouiiiiiiiiiiiiiiiin! Ikiiiiiiiiii! ouaaaaaaaaa!
- Pfff!
Cette semaine :
- bebon!
- Oui, tu vas avoir ton biberon de jus, mais vient changer de couche avant.
- bebon?
- On change la couche avant; après, le biberon.
- cous!
- Merci ma chérie.
- bebon.
- Voilà!
- ‘ci.
Victoire! Ma fille a enfin saisi ce qu’est une séquence d’événements. Il y a maintenant un avant, un maintenant et un après, encore très limités dans la durée, mais tout de même présents (quand elle le veut bien remarquez). C’est tellement plus facile!
22 novembre 2007
Illogique
Il y a eu une pause et, depuis hier, c'est reparti de plus belle. Il ont rasé le marché Djamadjé, qui n'avait rien en dur, bien sûr. Des centaines de personnes sur la paille.
Et ce midi, je l'avoue, c'est là que ça m'a jetée par terre, ils ont rasé 'mon' marché. Le marché du Château 1 où je vais faire mes courses tous les jours. Les gens qui regardent leurs boutiques effarés aujourd'hui, ceux-là je les connais. Je les croise, je les salue quotidiennement. Ils essaient toujours de m'en vendre plus, moi je rigole pour n'acheter que ce dont j'ai besoin. On se demande des nouvelles, on discute des enfants, ils saluent la Chipounette qu'ils connaissent tous. Mansour, mon vendeur de journaux; Ada, le vendeur d'artisanat dans sa chaise roulante; Inoussa, chez qui j'achète mon pain; les autres, dont je ne connais pas nécessairement le nom, mais que je salue quand même.
Les bras me sont tombés. Des travailleurs honnêtes, qui vivent de ces commerces depuis des années. Ce n'est pas du ménage qu'ils sont en train de faire, ils sont en train de tuer l'économie marchande de la ville.
Je n'étais pas d'accord dès le début, quand ils se sont attaqués à Katako, le poumon économique de Niamey. Mais j'avoue que ma réaction est plus forte depuis que ça touche mon quotidien. On est toujours plus touché par les événements les plus proches de nous, non?
Je suis à la fois triste, fâchée et un peu gênée cet après-midi. Mais je dois travailler quand même. A demain.
Idé, c'est Sara
- Ah Sara, bonjour. Ça va?
- Oui, ça va. Et chez toi?
- Alham doulilaï
- Madallah. Je pensais te trouver au siège. Je voulais savoir si on va toujours en brousse le jeudi et vendredi.
- Booooon. Oui oui. Je crois.
- Tu as appelé les coopératives pour les aviser?
- Demain, le soir.
- Tu as besoin de crédits?
- Non non, ça va aller.
- Ok, tu me confirmes tout ça demain alors?
- Oui oui, je t’appelle le soir.
- To. Kala suba.
- Kala suba.
- Idé. Tu m’as bipé?
- Oui oui. Sara, ça va?
- Oui, ça va. Et chez toi?
- Alham doulilaï
- To. Je t’écoute.
- Écoute-moi bien.
- Oui oui.
- On a eu les pommes de terre de la ***.
- Ah, c’est bien.
- Oui. Il faut aller demain jusqu’à Bonkoukou pour les porter.
- D’accord. Et pour jeudi et vendredi?
- Tu sais, le président est parti avec le véhicule du *****.
- Ok…
- Et Boukari doit voyager sur Goteye le jeudi.
- Humhum. Tu vas avec lui?
- Bon. Il n’y a pas le choix. Il ne reste que mon véhicule.
- Ah oui, c’est vrai.
- Alors, on fait comment?
- Ben là, on fait comment. On n’a pas trop le choix. On va remettre.
- La semaine prochaine?
- Non, la semaine prochaine, je dois aller en brousse pour *********.
- Ah oui, c’est vrai.
- Je dois parler à Douma pour confirmer, mais en tout cas, ça va aller à dans deux semaines.
- En tout cas.
- Bon, sans soucis. Tu fais bonne route Idé.
- To merci. À bientôt.
- À bientôt.
______________________
Deux fois sur trois. Je ne crois pas que les coopératives me prennent vraiment au sérieux, mais je ne suis pas convaincue que ce soit entièrement de ma faute.
21 novembre 2007
J’ai du mal
« Ils sont sales. Elles ne connaissent rien. Ils sont stupides. Ils ont des croyances idiotes. Elles ont trop d’enfants. »
Et pourtant, ces broussards, ils sont souvent très brillants. Ils réussissent des miracles avec rien, pour nourrir leurs familles, pour soigner, habiller et parfois même envoyer à l’école leurs enfants. Qu’ils ont nombreux, c’est vrai. Mais rarement par choix.
Et ces personnes de la chance, c’est d’elles dont je dépends pour me traduire ce que ces gens de la misère ont à me dire. Je crois qu’elles font généralement un très bon boulot, mais il y a des moments où je me demande quelle est la part d’interprétation dans leurs traductions. Surtout quand la fatigue commence à s’accumuler.
20 novembre 2007
Confession
Je n'ai jamais été une grosse fumeuse.
Mais
Tous les les jours, j'ai envie d'une cigarette.
Tous les jours, je reprends la décision de ne pas fumer.
Il y a des jours où ça demande plus de volonté.
__________
Je suis un peu débordée, et j'ai oublié mon carnet à la maison, je vous envoie donc des textes que j'ai écrit la semaine précédant mon voyage. Les récits de voyages reprendront sous peu.
19 novembre 2007
09 novembre 2007
Petit voyage
Je reviendrai sûrement avec des photos, des idées, des désillusions, des ambitions et des textes.
A bientôt !
08 novembre 2007
Au grand marché
07 novembre 2007
Fille de maraîcher
Une mère qui fait de la soupe et sa fille qui "l'aide".
- Pata!
- Oui, c'est une patate
- Pata.
- Non, ça c'est une tomate ma cocotte.
- Pata?
- Tomate
- Cocon!
- Hum, c'est vrai que ça ressemble à un concombre, mais c'est un zucchini.
- Cocon!
- Zucchini
- Cocon.
- Non, ça c'est même pas proche, c'est une carotte.
- O! Cocon?
- Chou
- Sou
- Ouais bravo, chou!
- Sou. Bavooo!
- Pata?
- Hum, haricot. On est loin de la patate. Tiens, ça c'est une patate.
- Pata.
- Oui, mais évite de la jeter par terre ma chérie s'il-te-plait.
- Pata.
- Tomate
- Pata bobo!
- Non Anoura, vraiment, écrase pas les tomates comme ça! Laisse les tomates tranquilles.
- Pata!
- Pata!
- Non, carotte. Laisse mes légumes sur le comptoir ma fille, sinon on ne mangera pas de soupe ce soir. Et puis on ne mangera pas du tout, parce que c'est ça le menu!
- Cocon!
- Ok, ça suffit, mets tes souliers et va jouer au jardin avec ton papa.
- Chaussu! Papa!
- Meeerci!
- Fofo!
06 novembre 2007
Boro, reporter photographe
La première fois que je suis tombée sur Blèmia Borowicz, c’était dans une bouquinerie jaune plus reconnue pour l’abondance que pour la qualité de sa marchandise. Enceinte jusqu’aux oreilles, je me cherchais une lecture facile, intéressante et abondante afin d’occuper les dernières semaines de ma grossesse et les innombrables heures d’allaitement qui allaient suivre.
Ce qui m’a convaincue de choisir ce livre d’auteurs inconnus au milieu de tous ces livres pour le moins hasardeux, c’est la couverture : si Enki Bilal a accepté d’illustrer la série, ça ne peut pas être mauvais.
Cette écriture à quatre mains relate les aventures rocambolesques et romantiques d’un photographe boiteux, séduisant et frondeur qui parcourt l’Europe des années ’30, armé de son Leica et de son charme indescriptible. Encore plus sexy que Fandorine, Boro nous fait découvrir le continent tel qu’il était à l’avant-guerre. Une interprétation libre d’une époque sombre et mouvementée, une fiction qui met ses personnages au cœur des événements clés de l’histoire, de l’élection d’Hitler aux portes du conflit mondial qui suivra, en passant par les brigades internationales.
05 novembre 2007
La radio sur le net
Je peux écouter Radio Tralala tous les jours si je veux, mais pour être bien honnête, ça ne m'intéresse pas tant que ça. Les nouvelles du pays à longueur de journée, je ne sais même pas si ce serait sain. Et puis, soyons francs, cette radio nationale a une vision assez limitée de ce qui se passe dans le monde, surtout avec les débats actuels sur la pureté de la société. Je n'y suis même pas et ça m'irrite. Plus on est loin, plus ça nous apparaît nombriliste .
Je pourrais écouter rfi, mais ça pas besoin du net, je l'entends sur mon poste radio tous les matins.
En fait, en travaillant, c'est de la musique que je veux, pas du blabla. J'ai été voir du côté des anglais, et je suis tombée sur BBC6. Des nouvelles une fois de temps en temps, très anglaises, mais vu l'accent, si je n'écoute pas bien, je ne comprends rien. Mais la musique, ouuuuu la musique! Que du bon, que des groupes que j'aime, ou que je ne connais pas mais que j'aime quand même. Du bonbon pour les oreilles.
Et pour les pauses, je peux écouter un radio roman inspiré des oeuvres de Douglas Adams sur une autre chaîne de la même 'broadcasting corporation'.
Dans une autre vie, j'étais anglaise, c'est sûr.
02 novembre 2007
Identification de l’interlocuteur
- Mua.
- Toi
- Tua.
- C’est bon.
- Moi c’est papa, toi c’est Anoura
- Mua.
- Non, si c’est toi qui le dis, moi c’est toi
- Tua.
- Anoura c’est?
- Tua.
- Non, c’est moi, enfin, si, c’est toi, mais tu dis c’est moi.
- Mua!
- Papa?
- C’est moi!
- Mua!
- Non, toi, enfin, moi quoi!
- Moi c'est comme ça, toi c'est comme ça (en pointant les doigts dans le vide).
- Tua
- Oui, mais en me pointant moi.
- Mua.
- Non
- Mua.
- Oui, c’est ça!
- Mua.
- Non. Oula, ça risque d’être long.
01 novembre 2007
Baptême nigérien
Le griot qui compte ses profits (c'est ma préférée):
Le repas qui sera servi après la Fathia (prière qui accompagne le sacrifice du mouton):
Les femmes, dans le salon:
Une petite que tout ce bataclan ne dérangeait pas outre mesure:
Je n'ai pas pu prendre de photos intéressantes de la cérémonie ou des hommes, car je n'ai pas osé me mettre en face du groupe. Mon appareil peut me cacher, mais pas aux foules attentives, quand même.
31 octobre 2007
Pourquoi c'est interdit de faire brûler ses déchets?
Quand tout ça se produit pour la quatrième fois de la semaine, ça donne des envies de bombe H, peu importe le rayon d'action.
30 octobre 2007
Sara et les bobépines
Le résultat? Ça peut aller. Je ne gagnerais définitivement pas ma vie à faire des mises en plis mais, pour les besoins de la cause, c’est fort respectable. Et puis, compte tenu de l’incroyable variété de ma coiffure, même si c’est inégal, ça ne se verra jamais. Seul mon chéri sera en mesure de s’en rendre vraiment compte, et je ne crois pas que ça le trouble plus qu’il ne le faille. Et la Chipounette, mais je suis sa maman, même avec une serpillière sur la tête, je serais merveilleuse (encore quelques années).
C’est un peu court. Par endroits. J’ai l’air d’un petit page en fait. Un peu comme quand j’étais gamine, mais sans le toupet de la honte. L’important, c’est que ça s’attache encore, même si c’est à grand renfort de bobépines.
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Mise à jour:
On me dit que, vraiment, c'est pas mal, ça me va bien, je devrais me laisser les cheveux détachés parfois. Et que les salons libanais font de très bons boulots de coiffure sur les cheveux droits. Je suis bête de ne pas avoir demandé avant (ou de ne pas y avoir pensé moi-même), mais comme j'ai, semble-t-il, bien réussi, je me demande si je ne vais pas persister dans mes expérimentations maison.
29 octobre 2007
Le sens des priorités
Petite, mais pas dupe.
26 octobre 2007
Météo hebdomadaire
25 octobre 2007
Le lectorat
En regardant, même rapidement, les publicités dans un journal ou un magazine, on devine facilement ce que les dernières enquêtes ont ciblé comme lectorat type.
Prenons ici l’exemple du Courrier international de cette semaine. Non, de la semaine dernière. Enfin, celui que j’ai acheté cette semaine à Niamey.
Alors, dans le CI que j’ai sous la main, il y a :
- 6 publicités reliées de près ou de loin aux hydrocarbures (4 voitures, une compagnie pétrolière qui fait la promotion de son côté vert et la classe affaires d’une compagnie d’aviation) ;
- 2 publicités d’alcool ;
- 2 publicités de produits de beauté pour homme ;
- 1 publicité de matériel informatique ;
- 1 publicité d’alimentation minceur ‘bio’ ;
- 3 publicités concernant diverses publications du Monde et du Monde diplomatique (actionnaire principal du CI).
On peut tirer de ce recensement certaines conclusions, très peu scientifiques vu l’échantillon pour le moins restreint, mais tout de même intéressantes. On constate d’abord que ce qui est vrai pour les quotidiens l’est aussi pour les hebdomadaires, à savoir que la plupart des journaux ne pourraient pas survivre sans les revenus publicitaires de l’industrie pétrolière et automobile.
Mais revenons au lectorat du CI. Qui est-il ? Si l’on se fie aux annonces (dont j’ai le contenu graphique et écrit, mais vous pas, il vous faut donc me faire confiance dans cette analyse), le lecteur type du CI est un homme entre 30 et 50 ans, qui a un bon pouvoir d’achat, un niveau d’éducation plutôt élevé (on s’en doutait, vu le contenu des articles), dont les allégeances politiques penchent vers le centre gauche (là non plus pas de mystère, la ligne éditoriale est assez limpide), qui a des préoccupations environnementales et qui a de fortes chances d’avoir une petite famille et d’être soucieux de sa santé et de son apparence. Sa conjointe aussi lit le journal, mais je ne suis pas convaincue que ce soit elle qui l’achète. Ah, ils sont aussi français.
Hum… Je ne suis donc pas le lecteur type du CI. Enfin, pas exactement. Tant pis pour les annonceurs, parce que moi, je l’achète quand même à chaque semaine. Bon, ok, le samedi plutôt que le mercredi, et peut-être seulement trois fois par mois. Mais chaque fois que je mets la main dessus, ça c’est sûr. Manseau, le vendeur de journaux du Château 1, m’en garde toujours une copie. Ça et le Pif gadget, on ne se refait pas…
24 octobre 2007
Les cerfs-volants de Kaboul
Pas du tout le même chose que Les hirondelles de Kaboul que je viens de terminer. Couvre une période beaucoup plus longue et du point de vue d'un afghan qui migre aux Etats-Unis.
Excellent roman pour connaître l'histoire et la culture de l'Afghanistan. Et toutes les modifications que ce pays a subies dans les 40 dernières années, de la chute de la monarchie à l'intervention des Etats-Unis. A travers une histoire de rédemption et de remords qui n'est pas nécessairement transcendante, mais qui permet un retour aux sources pour le personnage principal.
23 octobre 2007
C'est comme ça
22 octobre 2007
Fofo!
19 octobre 2007
L'aventure électrique
L'électricien donc. La premier problème à la base de tout ça, c'est la piètre qualité des matériaux utilisés. Des pièces de seconde (ou troisième ou ...) main. Des pièces chinoises qui inondent le marché à moins cher. Des trucs en plastique 'cheap' qui sèchent rapidement à la chaleur. Des machins sans aucun 'sceau de qualité garantie'. Alors ça dure un temps, puis on doit changer tout ça, appeler l'électricien.
Le deuxième problème, c'est l'électricité elle-même. Du 220 V. Bon, si elle ne faisait que 220 V, toujours 220 V, juste 200 V, ça ne causerait pas de problèmes. Après tout, il n'y a que les irrésistibles peuplades au nord du continent américain qui s'obstinent à utiliser du 110 V (parce qu'au fond ces peuplades ne paient pas leur électricité) et la plupart des habitants de cette planète ne s'en portent pas plus mal.
Mais, et c'est là qu'est l'os, quand le 220 V varie, il varie plus que le 110 V. Les baisses de tension encore ça va, tout s'éteint et se rallume. Les surtensions, c'est une autre paire de manches. Dzzzzzzzt, Paf, Pshhhhhhhui et ça vient de sauter, on rappelle l'électricien.
La combinaison des deux facteurs fait en sorte qu'on finit par bien connaître son électricien. Parce qu'en plus, il s'occupe de l'entretien des climatiseurs, des réparations de toiture et des problèmes de serrures. Bref, on voit le type retontir régulièrement pour un oui et pour un non.
Vu sa définition de tâche assez large, Ali le géant est un homme occupé. Il est passé maître dans l'art des faux rendez-vous. Et comme chaque intervention nécessite au moins deux visites (une pour évaluer la situation et une pour la régler, les achats nécessaires se produisant entre les deux), on multiplie les occasions de retards et de reports. Malgré son grand sourire et ses excuses toutes faites, les délais peuvent être parfois énervants.
Mais bon, on finit par s'y faire. Après tout, il finir par finir et ça finit par fonctionner, jusqu'à la prochaine fois. Et puis, c'est l'employeur qui paye pour tous ces petits travaux. En plus, nous, on a toujours quelqu'un à la maison: Fatiti la nounou. Donc les retards et les absences sont un moindre mal, surtout si ça ne touche pas un élément essentiel du fonctionnement de la maisonnée.
Tout ça pour dire que je commence à bien connaître Ali, un homme fort sympathique par ailleurs, mais un peu brouillon, vaguement désordonné, toujours surbooké et bien sûr à la recherche de son petit profit. Et son numéro de téléphone occupe une place de choix dans le répertoire de mon cellulaire.
18 octobre 2007
C'est la faute de Monsieur Raymond
17 octobre 2007
A la banque
Je me suis retrouvée à attendre une fois, puis deux fois, puis trois fois, avant de rencontrer d'abord la dame qui avait l'autorité nécessaire pour faire un chèque bancaire. Hum, bon, d'accord, attendez encore un peu, il va venir. Ai-je le choix? J'attends. Pour finir par me faire dire que les frais de transaction sont exorbitants par rapport au montant que je dois envoyer et que les banques font tout pour décourager ce genre de transactions. Il a eu l'honnêteté de me dire tout ça, même avec un sourire d'excuse, donc je ne suis pas vraiment fâchée, ni même impatiente, même si j'ai attendu une heure trente. Les miracles de la politesse.
J'ai appris ma leçon, la prochaine je commence par demander à ma belle-soeur, ça va aller pas mal plus vite.
_____
Ne vous désolez pas trop pour moi, j'avais mon petit carnet, alors j'ai pu vous concocter quelques billets de blog que je vous retranscrirai dans le courant de cette semaine et de la semaine prochaine.
16 octobre 2007
La saison froide
Tout espoir de dernière pluie est mort depuis longtemps, mais l'arrivée de l'harmattan convainc même les plus rêveurs. Le soleil se lève vers 6h30 et retarde un peu plus chaque matin. Les criquets sont là, les oiseaux qui les mangent aussi. Tous les signes s'accumulent pour confirmer que la saison froide est à nos portes et que je pourrai bientôt porter mes jeans toute la journée.
15 octobre 2007
De l'eau de l'eau
L’approvisionnement.
Il y a l’eau courante à Niamey. Et cette eau est même traitée. Elle vient du fleuve Niger qui passe au cœur de la ville. La station de traitement de l’eau est en amont de la ville, mais le fleuve est lui-même passé dans 6 grandes villes africaines avant d’arriver jusqu’à nous. On y enlève les matières en suspension, surtout du sable, et on la traite avec du chlore. Il y a sûrement des détails qui m’échappent, mais toujours est-il que l’eau qui arrive aux robinets de la maison est potable. Je la passe généralement dans un filtre, mais il m’arrive souvent d’en boire directement du robinet et je n’ai jamais eu de problèmes. Elle est sableuse, surtout pendant la saison des pluies, mais je ne suis jamais tombée malade à cause d’elle. Le problème principal, c’est qu’en cas de défaillance à l’usine d’épuration, il n’y aura pas d’avis général sur la qualité de l’eau à la radio et on ne le saura pas avant d’en subir les conséquences. Donc, filtre.
L’utilisation
L’eau courante, c’est bien, mais encore faut-il y avoir accès. La plupart des foyers ont une pompe dans la cour, qui sert à plusieurs familles. Certains quartiers ont des pompes communes où chacun va s’approvisionner. Il existe des vendeurs d’eau, qui circulent avec des bidons remplis aux pompes communes dans leur petite charrette. Et puis dans les maisons comme celle dans laquelle je vis, il y a, en plus des robinets extérieurs, des robinets partout dans la maison. Enfin, aux endroits habituels.
L’eau coûte très cher à Niamey. Ce n’est pas une ressource infinie. Pour certaines familles, c’est une des plus grosses dépenses du mois. L’utilisation parcimonieuse de l’eau est une seconde nature, tant dans les utilisations alimentaires que ménagères. Pas question de laisser couler un robinet qui fuit, impensable de prendre des douches interminables, inconcevable de nettoyer son entrée avec un boyau d’arrosage. La plupart des toilettes sont de simples trous, sans eau. Ici on ne prend pas l’eau pour acquise, c’est un des facteurs limitants les plus importants du pays.
L’évacuation
Il n’y a pas de tout à l’égout à Niamey. Au centre ville, la plupart des maisons ont leur propre fosse septique. Dans les quartiers les plus pauvres, dans les quartiers périphériques, l’eau est jetée à la rue. En fait, selon les dires de certains urbanistes, les quantités d’eau utilisées par la population de la ville ne seraient pas suffisantes pour permettre un système d’égouts fonctionnel. Pas assez d’eau, ça stagnerait dans les tuyaux. Évidemment, pas d’égout non plus pour les pluies.
Si on combine cette gestion locale des eaux usées à l’absence presque totale de la gestion des déchets, on se retrouve avec, dans certaines régions de la ville, de graves problèmes sanitaires : eaux stagnantes, immondes, nauséabondes, dangereuses, porteuses de maladies.
La prochaine fois que vous vous servirez un verre d’eau, que vous prendrez une douche chaude ou que vous tirerez la chaîne, que vous passerez à côté d’une bouche d’égout, pensez à votre chance.
12 octobre 2007
Procrastiner
Le pire moment de procrastination, c'est quand la prochaine étape est incontournable et complètement désagréable. On n'a plus le droit de passer à côté, de faire un autre boulot à la place, parce que celui qui nous embête le plus est presque en retard.
Tout d'un coup, on a absolument besoin de faire le ménage de son bureau pour arriver à penser correctement, de classer nos dossiers pour être sûr de ne rien oublier, de prendre un thé de plus pour pouvoir réfléchir, de donner des nouvelles à nos proches, d'écrire un billet pour le blog.
Mais bon, il va bien falloir que je finisse par le faire ce rapport. Au moins, cette fois ci, j'ai presque des choses à dire.
10 octobre 2007
La notion de température
Une maman, pas trop réveillée, il lui manque encore un élément essentiel
Une bébinette, bien réveillée, en mode exploratoire
Une bouteille d'eau
Un café (le dit élément essentiel)
- f'oi
- Oui ma chérie, l'eau est froide; elle sort du frigo.
- f'oi
- humhum
- f'oi
- Non, chaud. Le café est chaud.
- f'oi
- Chaud, le café froid, c'est imbuvable; mon café est chaud.
- f'oi
- chaud
- f'oi
- oui, l'eau est froide
- f'oi
- non, chaud
- f'oi
- chaud
etc. etc.
Tous les matins.
09 octobre 2007
Les céréales du Niger — Campagne 2007
Photos: Jean-Guy Hamel
Le mil et le sorgho, qui sont des céréales rustiques, bien adaptées aux conditions difficiles du Sahel, ont tout de même des exigences minimales afin d’atteindre la maturité. S’il pleut trop, les racines peuvent pourrir. Si les pluies du début de la saison sont trop éloignées les unes des autres, les semences vont germer, puis sécher. Il faudra alors réensemencer les champs, avec tous les coûts en temps, en travail et en argent que cela implique. Si les pluies se raréfient trop tôt, le mil en fleurs ne fructifiera jamais, les plants ne mûriront pas et la récolte n’aura pas lieu.
Dans un pays aussi grand que le Niger, dans une région où les microvariations climatiques abondent, il est difficile de généraliser les observations. Dans les dernières semaines, j’ai visité quelques champs dans la région de Niamey. J’ai rencontré des gens qui étaient allés vers le nord et l’ouest. J’ai entendu des rumeurs sur ce qui se passe à l’est.
Il semblerait que, dans l’est du pays, les récoltes n’augurent pas trop mal. Dans ces régions, les paysans sèment à sec (avant la première pluie), le mil peut donc profiter de chaque goutte d’eau disponible. Si le froid vient rapidement, les demandes en eau des plants diminueront, le mil pourra mûrir et la production devrait être relativement satisfaisante, selon les standards locaux. Les nuits commencent déjà à rafraîchir, l’espoir est encore permis.
Dans l’ouest et le nord-ouest, il est très difficile d’être aussi enthousiastes. Les pluies se sont arrêtées au début septembre et, depuis, il a fait très chaud. Les épis en fleurs sèchent sur pieds, sans former les grains, sans mûrir. La récolte est fortement compromise. À vue de nez, dans les champs que j’ai visités, les agriculteurs ne récolteront pas plus de 30% de ce qu’ils ont semé.
Tout le Niger espère que la crise alimentaire de 2005 ne se répétera pas en 2008, mais le doute est là.
Les ONG internationales qui ont créé des systèmes d’alerte précoce ne sont pas encore en mesure d’évaluer la situation. Peut-on se fier aux rumeurs? Combien de temps doit-on attendre avant de réagir et de mettre en place un réseau de distribution de vivres, sachant que les interventions de ce type sont coûteuses (en argent, bien sûr, mais aussi en déstabilisation des marchés locaux en cas de mauvaise intervention), mais plus efficaces et moins chères lorsque planifiées à l’avance? Certaines grandes ONG spécialisées dans la réponse de crises sont de retour et mènent leurs propres enquêtes.
Les paysans, qui ne se sont pas tous remis de la saison 2004/2005, s’inquiètent.
05 octobre 2007
Les hirondelles de Kaboul
Un livre sans compromis, sans fin heureuse, sans espoir, juste la réalité brute, étouffante, morne et violente d'un pays en guerre et de ses habitants. La désensibilisation de l'être humain dans le malheur, le marasme du quotidien, la prison perpétuelle, l'impuissance de l'homme de la rue face aux exactions d'un régime théocratique basé sur la peur. Mais aussi, et c'est le plus troublant, comment les gens s'adaptent et endossent la situation, en acceptant les dérives comme des vérités et en cherchant à s'y faire une place.
Un roman bien sûr, avec une histoire fictive et peut-être même une morale, si on y pense bien. Pas une morale sur ce qu'il faut ou ne faut pas faire - puisqu'à sa façon, l'auteur s'insurge contre ces diktats externes - mais sur la nature de l'être humain. Le constat est dur.
Une petite plaquette que j'ai lue en une soirée. Un texte très fort.
04 octobre 2007
Le tout est plus que la somme de ses parties
- iouuuuu.
- Non, chat
- sa?
- C'est ça.
- sa.
- po, comme le pot pour faire pipi
- pipi!
- non, po
- po!
- Bravo!
- Cha
- sa.
- po
- po.
- Chapeau?
- Bato!
- Laisse tomber, mets ton bato, on va être en retard à la garderie
- 'ie!!
03 octobre 2007
Enfin
02 octobre 2007
Quand on a du temps à perdre
Moi, j'aime bien les sites de graphistes et bédéistes, aucune surprise ici, j'espère.
Mais des fois, en chemin, on rencontre des petits sites de jeux sympathiques. Voici le dernier que j'ai trouvé : Orisinal. Des jeux très simples, d'un graphisme agéable, pas longs à charger, rapides à terminer et diversifiés. Je le conseillerais même aux enfants.
Bonne partie!
01 octobre 2007
Le maraîchage nigérien en 2007
Et pourtant, les choses vont plutôt bien en cette fin de saison des pluies. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la ville, les légumes vendus à Niamey pendant le dernier hivernage ont été en bonne partie produits au Niger. Les habitants ont pu se procurer des légumes frais, en bon état et locaux. Les producteurs qui se sont lancés dans l’aventure de la culture pluvieuse ont eu des revenus intéressants, malgré les investissements nécessaires à la protection des plantes contre les insectes, beaucoup plus abondants lorsque l’eau est accessible.
Bien sûr, tous les légumes consommés en ville n’ont pas été produits ici, les importations de la côte ont continué d’affluer. Et les prix ont quand même grimpé, atteignant jusqu’à 10 fois ceux de la saison froide et ce, pour des légumes de moindre qualité. Mais les premiers légumes à partir étaient ceux produits ici, tant pour la qualité que pour le prix, plus abordable. Pour le ramadan, commencé il y a plus de deux semaines, les prix sont montés en flèche, mais aucune surprise ici. Pendant le carême, le prix des aliments est toujours plus élevé, surtout pour les produits frais. Les gens qui n’ont ni bu ni mangé de la journée ont envie de nourriture de qualité à la rupture. Et les commerçants de tout acabit en profitent.
Pourtant, il s’agit là d’une petite révolution. Une de ces révolutions qui n’ont l’air de rien, qui semblent couler de source, surtout pour l’observateur habitué à des produits de première qualité à tout moment de l’année. Mais c’est un pas de plus vers la souveraineté alimentaire pour le Niger. Pour un pays qui souffre régulièrement de famine, réussir à avoir des légumes en toute saison, c’est important. Le consommateur en profite, car il peut mieux s’alimenter pendant cette période de soudure. Le producteur quant à lui réussit à étaler ses revenus sur toute l’année, permettant éventuellement une meilleure prévision des besoins à venir.
Profitez des bonnes nouvelles, cette semaine, je vous réserve un billet sur les cultures pluviales.
28 septembre 2007
Petit monde
"The curious incident of the dog in the night-time", le titre original du livre dont je parlais hier, vient d'une nouvelle d'Arthur Conan Doyle que je lisais dans la soirée. Petit monde, même dans les livres.
Dans 'The Curious Incident', on apprend que ce n'est que dans les films et les téléséries que Sherlock Holmes emploie sa célèbre phrase. Ce qui explique pourquoi je ne la trouvais pas, moi qui voulais tant connaître la formulation originale. Dommage.
On y dit aussi que le couvre-chef fétiche du détective est une invention du dessinateur, dont les illustrations originales ornent justement mon édition bilingue. Il est vrai qu'il apparaît d'abord dans les lithographies, mais il en fait mention au moins une fois dans le texte, justement dans cette nouvelle d'où est tiré le titre du livre. Il faut par contre reconnaître que la dite casquette de voyage à oreillettes n'est pas du tout le chapeau de prédilection d'Holmes, qui porte autant de couvre-chef qu'il a de déguisements.
___________
Lundi, je vous parle du maraîchage nigérien en 2007. Je n'ai pas encore terminé mon texte.
27 septembre 2007
Le bizarre incident du chien pendant la nuit
Un livre qui fait partie de ces fictions qui sont plus instructives que les textes pédagogiques.
26 septembre 2007
Chipounette à la garderie
La Chipounette avait maintenant besoin de « socialisation », comme ils disent dans les livres. Dans la vraie vie, ça voulait surtout dire qu’à chaque fois qu’Anoura voyait un autre enfant, le temps s’arrêtait, ses yeux devenaient plus brillants et tout son corps exprimait une fascination sans bornes pour cet individu à son échelle. Comme dans les dessins animés japonais, mais en pur bonheur. Kzing ! Kzing ! Kzing !
Bref, l’étape garderie s’est déroulée tout en douceur. Le seul matin où elle a vaguement pleuré, je crois que ça voulait vraiment dire « non, pas aujourd’hui, je suis trop fatiguée ».
Parce que ça épuise un bébinette que de passer une demi-journée à jouer, danser, bouger et dessiner avec une dizaine de petits camarades. En fait, le plus difficile avec la rentrée à la garderie, c’est le retour à la maison. Parfois, on n’essaie même pas de la nourrir, on la couche, elle mangera après. De toute façon, essayer de faire manger un enfant qui chigne, qui ne se comprend plus et qui réclame le sommeil à grands coups de « dodooo », c’est impossible.
Même ça, ça se replace tranquillement. La nouveauté s’estompe et la Chipounette gère mieux son énergie.
Mais pour le petit côté égoïste du cœur de la maman, le meilleur dans tout ça, c’est son visage quand je vais la chercher.
25 septembre 2007
Teaser
J'essaie de vous en donner au moins une avant la fin de la semaine.
24 septembre 2007
Improvisations culinaires
Un exemple :
Crème 35% (ou même 10%) : hors de prix, l’équivalent de 10 dollars pour moins de 250 ml.
Parmesan : tout aussi hors de prix.
Donc pas de carbonara pour moi. J’ai essayé la béchamel aux oignons et jambon avec un peu d’emmental, pas mauvais, mais bon, ce n’est même pas un peu la recette originale.
J’ai eu plus de succès hier avec la recette de pâtes au thon de ma cousine Anne. 18 heures, encore rien sur le feu, c’est à mon tour de cuisiner et je n’ai pas du tout envie d’utiliser la carte « take out ». Je feuillette mon livre de recette, je tombe sur ce petit bijou de la rapidité, ça y est j’ai trouvé ma solution.
Ingrédients :
Oignons, ça va. Il nous en reste encore des quantités astronomiques de la récolte de l’an passé. Nous en sommes aux petits invendables, mais ils sont toujours bons et très forts.
Beurre, pas de problème.
Pot de bruschetta : on va y aller pour les tomates en boîte, avec un petit fond de sauce en pot pour épaissir et assaisonner un peu.
Thon à l’huile d’olive, hum…. Thon à l’eau, ça devrait faire l’affaire, on rajoutera de l’huile d’olive.
Sauce Worcestershire et Bovril au bœuf. C’est là qu’est l’os. On va donc remplacer ça par euh… de la sauce soya (pour le sel et la couleur - je sais, c’est un argument douteux) et de la moutarde forte (pour le goût prononcé).
Résultat : Délicieux, prêt en moins de temps qu’il n’en faut pour faire cuire les pâtes. Du coup, nous avons mangé plus tôt qu’à l’habitude et je vais pouvoir réitérer cette improvisation, elle a fait l’unanimité.
Merci Anne !
21 septembre 2007
Un lion en cage
Heureusement qu'il y a la famille et les fins de semaines.
20 septembre 2007
Elémentaire mon cher Watson
Mais sur la page couverture, il est écrit en tout petit : édition bilingue, nouvelle traduction. Je ne m’en suis aperçu qu’en ouvrant le livre hier. Pas ma tasse de thé, ça réduit de moitié le ratio sus mentionné et c’est très étrange de ne lire que d’un côté du livre (en anglais, donc à gauche). Mais finalement, ce n’est pas si mal, je jette régulièrement un oeil sur la traduction, juste pour voir. C’est parfois surprenant et ça donne une idée de la difficulté de traduire un tel texte. Et puis certaines tournures de phrases – trop anglaises, trop vieilles – me font parfois hésiter et c’est alors fort pratique d’avoir la ‘nouvelle traduction’ à portée de la main.
19 septembre 2007
5 raisons pour aimer la saison des pluies
1 Quand la pluie vient, il fait frais. Avec le vent qui l’accompagne, elle fait baisser le thermomètre de 10 à 15 degrés en quelques minutes. Un pur bonheur.
2 Tout est vert. Parce que ça pousse bien sûr, mais aussi parce que la poussière qui s’accumulait sur les plantes est lavée par les précipitations. Les couleurs sont plus vives et ça rend heureux.
3 Il y a moins de poussière dans l’air. Le sable est mouillé, donc il reste au sol. La fine couche de poussière qui couvre le pays disparaît temporairement. L’époussetage perd son rang de sport national.
4 J’ai peur des orages. Ce n’est pas une bonne raison ? Oui oui, c’est une bonne raison, parce que j’aime ça avoir peur des orages. Ca donne la permission de se coller en famille et de regarder les éléments se déchaîner bien en sécurité dans notre salon. Certains écoutent des films d’horreur, moi, je regarde des orages.
5 Et la meilleure raison pour aimer la pluie, c’est qu’elle fait pousser les céréales. C’est la saison de l’année où les paysans nigériens préparent leurs greniers pour l’année et regardent avec espoir leurs plantations pousser. Si tout va bien, l’année sera bonne. Des bonnes pluies, c'est une bonne année, tout le reste peut s'effondrer, les greniers sont pleins.
18 septembre 2007
Enfin une bonne nouvelle
Je suis acceptée comme répondante pour Al.
Qu'est-ce que ça veut dire?
Principalement que la première étape est franchie. Que je suis majeure, sans dossier criminel, sans dettes auprès des instances gouvernementales et mariée pour de vrai à mon chéri. Ils vont donc pouvoir évaluer le dossier d'Al et déterminer s'il peut devenir résident permanent du deuxième plus grand pays du monde (36ième en terme de population).
La prochaine étape? Attendre. Attendre bien des choses, mais surtout un formulaire médical qu'il faudra que mon chéri fasse remplir. Avant d'attendre encore pour on ne sait combien de temps.
Bref, ce n'est pas grand chose comme nouvelle, mais ce matin, ça fait quand même notre bonheur, parce qu'une étape, c'est déjà ça de fait.
__________
La suite du top 5 est remise à demain.
17 septembre 2007
5 raisons pour ne pas aimer la saison des pluies
Donc :
1 Rien ne sèche. Ni les vêtements, ni les couches, ni les serviettes. Même les sous-vêtements prennent leur temps. On en est constamment à croiser les doigts pour qu’il ne pleuve pas avant qu’on puisse vider la corde à linge. Avec 4 lessives par semaine, on se retrouve souvent les doigts croisés.
2 Les moustiques sont rois. Ils se multiplient sauvagement et transportent avec eux des maladies dont il faut se protéger par divers comprimés et comportements appropriés. Même le jour, ils envahissent ma terrasse. Ça devient difficile de rester dehors très longtemps. Il y a aussi les crapauds. Je n’y reviens pas, mais eux reviennent sans cesse.
3 Les routes se désagrègent un peu plus à chaque pluie. Les nids de poules deviennent des nids d’autruches, quand ce ne sont pas littéralement des canyons. Et comme il n’y a aucun drainage, les flaques d’eau s’étendent et camouflent les trous. C’est dur pour la voiture et ça demande une mémoire sans faille de la topographie de la ville pour pouvoir se déplacer.
4 L’humidité. La chaleur humide, c’est plus difficile à supporter que la chaleur sèche. Ce n’est pas qu’une idée toute faite, c’est la vérité vraie. Au moins quand la sueur s’évapore, elle emporte avec elle un peu de chaleur, et puis elle laisse moins de trace sur les vêtements. Si par malheur, une toute petite pluie vient humidifier la ville vers midi, on se retrouve rapidement dans une cocotte minute.
5 Les tempêtes de sable des premières pluies sont cauchemardesques. C’est la course aux fenêtres afin de protéger nos possessions du sable et de l’eau. Cela nous a aussi permis de découvrir que le toit coulait directement sur les couches de la Chipounette. A chaque pluie, on risque la panne d’électricité, les coupures Internet, la disparition du réseau téléphonique. La pluie, c’est l’apocalypse. Et ça fait peur à mon bébé.
14 septembre 2007
nooooooooon!
Un petit côté de nez s'est sauvé sans laisser d'adresse.
Mes lunettes sont croches et m'énervent.
C'est parce que j'ai reçu trop de coups de pieds, de tête, de mains, d'amour et de colère dessus.
Mais là je fais quoi? Je les casse plus (en enlevant le deuxième petit côté de nez) ou je les garde croches?
Misère.
13 septembre 2007
Le vocabulaire
Les premières expérimentations langagières des enfants trahissent-elles leur fascination pour certains aspects de leur environnement? Je suis convaincue que oui.
Ciel, j'ai engendré une vraie fille!
12 septembre 2007
On ne pourrait pas faire ça simple pour une fois ?
Il semblerait que c’est beaucoup demander. Que ça frôle même l’impossible, je ne pensais pas demander la lune, mais apparemment oui.
Ce matin, alors que nous avions réservé le véhicule, nous avons d’abord dû jouer au taxi pour la comptable et la mener dans un bureau où elle devait déposer un chèque. On ne me donne pas vraiment le choix, donc j’embarque. Je constate une fois sur place que ce que j’appréhendais se concrétise : c’est long. On est loin des 10 minutes promises.
Pourquoi ? Parce que :
1. L’employée responsable n’est toujours pas arrivée (20 minutes).
2. Une fois la femme arrivée, on constate que le chèque de la comptable est incomplet, il manque une signature. Nous devons retourner au siège pour le compléter (10 minutes).
3. En revenant, la comptable a perdu sa place dans le rang (10 minutes, on est chanceux).
4. La procédure est assez longue, surtout que la responsable des paiements en profite pour acheter son poisson (20 minutes).
Pendant tout ce temps, moi, je joue au bagage dans le véhicule, stationné au soleil, bien sûr. C’est d’ailleurs là que j’ai rédigé ce billet, question de ne pas ‘sauter la barre fixe’, comme disait mon papa.
Retour au siège, on dépose la comptable, et on redémarre, enfin. Pourquoi n’a-t-elle pas pris sa moto ? ou un taxi ? Cela reste un mystère que je ne pourrai jamais complètement élucider.
Le reste s’est presque déroulé sans accrocs, si on ferme les yeux sur le fait que nous nous sommes (encore) trompé de chemin et que le message ne s’était pas vraiment rendu jusqu’au village où avait lieu notre deuxième rendez-vous. Mais ce ne sont là que de petits contretemps habituels…
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Le ramadan vient de commencer, nos prochaines aventures en brousse auront lieu après le carême, et probablement même après les récoltes.
11 septembre 2007
Mère indigne
Mère indigne si tu tombes sur ce message, je suis en train de te bâtir un fan club international.
Mais, ce n'est pas aussi bon que le blog. Oui, ce sont les même textes, oui, il y a d'excellents inédits, mais ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas la dose homéopathique de l'internet (quoique, compte tenu la vitesse à laquelle j'ai lu les archives, il n'y avait pas grande homéopathie là-dedans, c'était plutôt un traitement choc). Ce n'est pas le même contexte, on ne peut pas réagir en direct, entre autres. Je ne sais pas exactement à quoi ça tient, mais ce n'est pas la même chose. C'est comme les monologues de Stuart McLean, c'est vraiment moins drôle de les lire que de les entendre. Certains textes perdent de leur saveur en changeant de média.
Donc, oui, je le fais circuler avec plaisir, mais je ne sais pas si ça aura le succès escompté.
07 septembre 2007
Le doux chant des crapauds
La saison des pluies, c'est aussi la saison des amours pour un nombre impressionnant de petites bêtes.
Dont mes amis à verrues, les crapauds. Un crapaud qui chante la romance à tous vents afin de trouver l'élue de son coeur, c'est bruyant, insistant et compétitif. Il cherche à améliorer sa contribution génétique à la prochaine génération d'amphibiens locaux, c'est là une noble cause qui mérite toute son attention.
Seulement, il le fait de nuit. Il commence aux derniers rayons du soleil et poursuit ses discours jusqu'aux petites heures du matin. C'est embêtant.
Mais ce n'est rien.
Rien comparé au crapaud qui tombe dans la 'mare' que la pluie a formée au fond de la piscine que j'ai vidée avant la saison des pluies. Le doux chant du crapaud est alors amplifié par les réverbérations des ondes sonores sur les murs de béton. Une véritable caisse de résonance. Une armée de romantiques à lui seul. Et le crapaud qui s'y réfugie se croit alors entouré de bêtes beaucoup plus grosses que lui et multiplie ses vocalises, afin de ne pas perdre la face dans cette compétition de la gamète. Et ça n'en fini plus, cette féroce joute en solo.
Et la Chipounette qui devait dormir ne dort pas. Et la mère qui tente de l'endormir perd les nerfs et mandate son gardien pour remédier à la situation. Il a fait ce qu'il a pu, moi j'ai déménagé l'équipe dans la chambre climatisée et étouffé le concert grâce au bruit constant de la mécanique, et ce, malgré une nuit fraîche et pluvieuse. Au diable la dépense.
Mais pour le coup, la Chipounette s'est ajustée à l'heure locale. Et samedi, le mandat du gardien couvrira la cour entière. Décrapautisée la cour, au minimum.
06 septembre 2007
Ecrire ou pas?
Soupir.
Je persiste quand même, en espérant prendre de la graine.
04 septembre 2007
Ti Bébé tout mélangé
'dodo' 'dodo'
Ok ma chérie, mais juste une heure, parce que ce n'est pas encore la nuit ma belle cocotte.
18h30:
'dodo' 'dodo'
Non, ma chérie, on va aller manger au resto, le frigo est vide et papa et maman sont très très fatigués, ils ont eu des toutes petites nuits (enfin, moi je suis dans le même état que toi, et papa n'a pas pu redormir, il est levé depuis 2h ce matin, même combat).
1h:
'o' 'o' 'Ouiiiiiiiinnnn'
Ok, on va prendre de l'eau ma cocotte, mais regarde dehors, il fait noir noir, donc c'est la nuit, donc c'est le temps dormir.
2h:
Chérie coco, dort s'il-te-plait. C'est la nuit noire, je sais que ton horloge interne n'est pas d'accord, mais c'est un fait, regarde dehors.
3h
boum 'OUIIIIIIIINNNN'
Oh ma Chipounette, pauvre cocotte. La marche est haute! Le lit est grand, mais il faut arrêter de gigoter comme ça. Viens dans les bras.
'ChouipChouipChouip' zzzzzzzzzz
10h30
Chipounette, cocotte, c'est le matin tard ma jolie. Il faut te lever, c'est le jour. Fatiti va arriver bientôt. Allez, debout ma chérie.
Je déteste les décalages horaire.
En arrivant au travail...
01 septembre 2007
rentrer? ou repartir?
Moi je dis que l'inventeur de la télétransportation ne fait pas sa job.
30 août 2007
argh
Quelqu'un a trouvé le piton pause?? parce que là, vraiment, j'en aurais bien besoin.
25 août 2007
Petite fin
Une dernière semaine de vacances, oui, mais le repos s'arrête demain matin.
19 août 2007
Un frisson
Je suis servie, merci. Sauf que je n'ai que deux pauvres chandails de coton. Pas de chandail de laine (tous en entreposage), pas de petit coat en jeans (je vais remédier à la situation), pas de bas de laine. Pas qu'il fasse si froid, mais c'est souvent limite, pour l'acclimatée africaine que je suis devenue. L'automne est précoce sur la côte cette année, avec son ciel si bleu, ses nuages de coton et son soleil tellement joli.
Be careful what you wish for...