28 décembre 2008

Abonnés absents

Mamaman de moi nous a donné la trilogie Millénium pour Noël. Comme il faut bien que quelqu'un commence et que je suis une lectrice compulsive qui se cherchait quoi se mettre sous la dent depuis des semaines, j'ai accaparé le premier tome de la trilogie le soir même.

Mais je ne crois pas que mon chéri ait longtemps à attendre avant de se jeter dedans à son tour, je devrais finir le premier d'ici deux jours, si j'arrive à me contrôler. Sinon, je pourrais très bien passer une autre nuit blanche...

25 décembre 2008

Le plus original cette année.


C'est mon sapin de Noël préféré cette année.

21 décembre 2008

Christophe-Colomb




Elle a un clocher étrange cette église. Il accroche bien la lumière en tout cas.

20 décembre 2008

Amélioration esthétique


Maman! Le lion il est pas content la neize!

14 décembre 2008

Fous afez... Fous afez gagné

C'est la saison Ciné-Cadeau, la plus merveilleuse chose du temps des fêtes.

On était deux sur trois à dormir devant la tivi (je crois que le décalage horaire est contagieux), pendant que la troisième se servait de la masse obtenue comme mur d'escalade.

Mais quand même, j'ai modifié mon horaire de soirée pour faire entrer cette tradition dans mon planning. Oh Joy.

12 décembre 2008

tic tac tic tac tic tac

Dernier dodo... solo?

Le calendrier de l'avent personnalisé de la Chipounette est plein. Le grand jour est demain.

Soir.

Il va encore falloir la faire patienter jusque-là, mais quand même.

On est tu ben!

Il neige depuis une semaine, c'est la joie dans les yeux de la Chipounette.

Il a grêlé aussi, puis il y a eu du verglas.

Et je regarde tous ces gens armés de pelles, de balais, de grattoirs. Et je jubile.

On est tu ben pas de char!

11 décembre 2008

Ready? Set. Go!

Départ pour la garderie à Niamey :

- Chipounette, tu as ton sac?
- vi
- Oui, mais t’es pas habillée. Tiens, une paire de bobette. Tu veux la robe bleue ou rouge?
- Bleue!
- Quelle surprise… Mets tes tapettes et monte dans la voiture, on s’en va à la garderie.
- Bye bye!

Départ pour la garderie, décembre 2008, Montréal :

- Chipounette, viens t’habiller.
- Moi ze mets la musique.
- Je veux bien, mais tu mets quoi? Des pantalons ou une robe?
- Les pantalons
- Les jeans ou les bruns?
- Les jeans.
- Tiens.
- Non, c’est celle-là moi ze veux.
- Bon tiens, mets ce chandail-là avec, c’est joli.
- Oh oui, c’est zoli.

- Hey miss, arrête de te tortiller, habille-toi.
- Ze veux rester dans mon pyzama…
- Non. Viens ici que je te mette tes bobettes. Wow. On a mis les jeans aussi! Où tu vas? Viens mettre ton chandail.
- Moi ze veut de l’eau.

- Tiens. Viens mettre tes salopettes.
- C’est pas les salopettes, c’est les pantalons de neize!
- As you wish, embraye. Où il est ton foulard?
- Dans ma manc’e
- Non, regarde ya juste ta tuque.
- Ze sais pas.

- Bon, mets celui-là. Ton manteau, non pas comme ça, où tu vas? Viens ici. Bon, voilà.
- Noooon. La tuque est lalenvers maman!
- Oui, mais quand même, tu l’as mise toute seule. Bravo. Voilà, c’est mieux comme ça. Tes bottes maintenant. Non pas ce pied-là. L’autre pied. L’autre pied, j’ai dit. Tiens-toi debout. Accote-toi pas sur moi, je vais te laisser tomber. Aller, pousse au fond. Et l’autre. Bravo, t’es bien au fond de la botte?
- Vi. L’est où mon sac à dos?
- Tiens. Non Miss, on reste sur le tapis avec les bottes. J’ai une idée : descends les escaliers, je m’habille pis je te rattrape.

- Maman, il faut mettre mes mitaines bien. Le pouce il est pas dans sa maison!
- Descends, on va s’occuper de ça dehors.


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C’est moi où c’est plus compliqué l’hiver?

08 décembre 2008

Tabaski

Cette année, je ne pensais pas fêter la Tabaski. Après tout, je ne suis plus au Niger et je ne fêterai pas seule.

C'était sans compter sur la garderie. D'origine algérienne, la famille au complet a pris congé aujourd'hui pour l'Aïd el Khebir. Quand je suis arrivée à 16h30 pour chercher la Chipounette, on m'a fait asseoir, on m'a servi du thé à la menthe bien chaud, bien sucré et on m'a servi des pâtisseries aux amandes, des noix et des dattes. Tout ce qu'il faut pour souligner la fête.

Il ne manquait que le mouton. Apparemment, il aurait fallu aller jusqu'à Trois-Rivières pour avoir le droit de faire le sacrifice, alors ils ont passé leur tour cette année.

Ça m'a vraiment fait plaisir de fêter un peu avec eux, même si j'étais intimidée. C'est l'esprit d'accueil et de partage de la fête qui me plaisent et que j'ai reçus ce soir.

User friendly, pas nécessairement plus simple

J'ai passé plusieurs heures à essayer d'installer une imprimante. Sans succès. Pas que je sois une imbécile, enfin je ne crois pas. C'est juste que mon ordi tout neuf ne la reconnaît pas très bien. Il la voit sur son port USB, mais il ne la place pas dans les imprimantes disponibles pour les applications qui pourraient avoir à l'utiliser.

J'ai une belle machine et une super imprimante qu'on m'a donnée il y a un certain temps et qui vaut plus cher que ce que je peux payer pour une imprimante. Mais je ne peux pas utiliser cette dernière avec ma belle machine. C'est qu'il ne sont pas exactement de la même génération, vous voyez.

J'ai tout essayé, j'ai passé trop longtemps au téléphone avec un technicien qui a, lui aussi, épuisé ma patience. J'ai fait le tour de mes connaissances informatiques, j'en ai même acquis de nouvelles, mais rien n'est venu à bout de cet entêtement électronique. J'ai dû résister à l'envie de tout garrocher au bout de mes bras.

J'ai même essayé de les présenter formellement: Monsieur l'ordi, voici votre imprimante, Madame l'imprimante, voici votre ordi. Un minimum de coopération nous serait nécessaire si on veut réussir à être un tant soit peu efficace.

Rien à faire. Quelqu'un peut m'aider?

06 décembre 2008

Une nouvelle machine

J'ai eu ma nouvelle machine! Sleek.

Je vais me la mettre à la main cette semaine: les photos, les apparences, les favoris, les petits programmes qui font de la machine d'usine un outil personnalisé. Heureusement qu’il y a maintenant la possibilité de faire différentes sessions, ça évite une certaines catégorie de conflits de couples. Pas besoin de demander à l’autre de ramasser ses bas sales virtuels.

Une dernière semaine de célibat est un excellent moment pour s’adonner à de telles occupations. Et voilà mes belles résolutions sur les heures de coucher raisonnables qui viennent de partir en fumée.

04 décembre 2008

Blogguer

Oui, bon, je sais, ce n'est pas un vrai verbe, mais j'ai fait comme d'hab, j'ai pris le mot anglais et j'en ai fait un verbe du premier groupe (et je suis pas la seule hein, on n'invente jamais de verbe du deuxième ou troisième groupe, blogoir, ce serait joli, mais c'est trop dur à conjuguer).

Bref, je ne blogue plus beaucoup. Pas que je n'ai pas d'idées, j'ai encore mon petit cahier qui se remplit d'idées, et d'idées qui traînent depuis le Niger. C'est juste que mon temps n'est pas organisé de la même façon. Et je n'ai pas encore retrouvé le moment où je pourrai facilement écrire au quotidien.

Ça viendra j'imagine parce que ça commence quand même à me manquer. Une histoire à suivre. Restés abonnés à vos fils rss (si tant est que certains d'entres vous y aient recours pour venir me voir), je retontirai au moment le plus inattendu!

25 novembre 2008

18

C'est le titre d'un album de Moby.

Mais c'est surtout le nombre de jours qui restent avant l'arrivée de mon chéri de ce côté-ci de l'océan. On y a tellement travaillé que j'ai du mal à croire que c'est pour de vrai.

Je ne sais pas qui, de la Chipounette ou de moi, aime le plus mettre un petit collant chaque soir sur le calendrier 'Papa s'en vient' que j'ai mis sur sa porte de chambre. Comme un calendrier de l'avant, mais personnalisé.



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Je crois que demain je commence à travailler. J'y reviendrai.

24 novembre 2008

La lune appelle la terre

Je suis toujours dans les environs. Je n'ai toujours pas mon ordi, à mon grand désespoir, mais je crois bien que cela devrait se régler cette semaine.

J'ai rarement accès à internet et aux merveilles de la technologie plus de 15 minutes à la fois, ce qui me permet tout juste de régler les urgences courriels et le tintouin apparenté. C'est surprenant le temps que ça peut prendre les 'communications' finalement.

Je reviendrai, pas de soucis.

17 novembre 2008

parenthèse

J'ai internet, mais pas d'ordi. Le pourquoi et le comment sont des détails, mais sachez que cette situation illogique devrait être résolue lors de mon prochain voyage à Québec, la fin de semaine prochaine.

Take care

13 novembre 2008

Des trésors de patience

Il est de notoriété publique que ça prend de la patience pour avoir un enfant, à plus forte raison plusieurs, j’imagine. En général, du moins avec ma Chipounette de moi, la demande de patience est fort raisonnable et on arrive assez facilement au bout de la journée sans avoir perdu les nerfs, ou si peu.

Seulement, il y a des jours, comme aujourd’hui, 13 novembre 2008, où toutes les réserves de patience doivent être mobilisées, étirées, renouvelées et où l’enfant finit par se coucher de bonne heure parce que la maman n’en peut plus. Je ne sais pas si c’est parce que je suis particulièrement fatiguée, parce que ça fait un mois que je suis maman à la maison, parce que j’ai trop de choses à faire, parce que j’ai mal au dos, parce que j’ai 1000 soucis, parce que ça fait plusieurs semaines que la petite réclame d’aller à la garderie sans y avoir accès, parce qu’elle s’ennuie ou juste parce que ma Chipounette de moi avait décidé de me rendre la vie insupportable. Un savant mélange de tout ça, à n’en pas douter.

Disons que ça a commencé à m’épuiser quand j’ai découvert qu’elle profitait du fait que je lavais tous les plats de plastique de la maison qu’elle avait enduits d’agent de rinçage pour aller manger les tires Sainte-Catherine dans mon sac à dos dans le fond d’un garde-robe. Toujours, mais alors là TOUJOURS se méfier du silence, il apporte tout sauf la tranquillité. Un moulin à paroles (intelligibles ou non) qui se tait n’augure rien de bon.

De bêtises en caprices et de pagailles en crises, j’ai fini par prendre le parti de l’humour, parce que sinon c’est pas tôt qu’elle se couchait, c’est hyper tôt. De ne pas être seule avec elle à l’heure du souper a énormément contribué à rehausser mon moral. Ça, pis le fond de bouteille de rouge que j’ai partagé avec mamaman.

Il y a deux types de personnes que j’admire du fond de mon âme à la fin d’une telle journée : les parents seuls et ceux qui s’occupent des jeunes enfants pour gagner leur vie, profs et éducatrices de garderies en tout genre.

11 novembre 2008

Toupie et Binou

La Chipounette adorait déjà les livres de Toupie et Binou qu'elle avait au Niger. Maintenant, elle a deux DVD qu'elle peut facilement regarder en boucle, si je n'y mets pas une limite.



Je les aime bien ces personnages, ils ont plein d'histoires 'dans leurs têtes'. Et le fait que ce soit Marc Labrèche qui fasse la voix de Toupie (le seul personnage à parler dans la série) et qu'on puisse détecter une certaine dose de son humour dans le propos rend le tout beaucoup plus agréable. Parce qu'en général, je n'ai pas vraiment de patience pour les programmes pour enfants mièvres et les voix sirupeuses.

10 novembre 2008

le bout du tunnel

Abidjan demande le passeport de mon chéri, avec un dernier formulaire à remplir.

Il y de la lumière au bout du tunnel, on espère que ce ne sera pas un train.

J'ai plein d'autres expressions toutes faites du même genre qui me viennent en tête, mais celle-là était une des favorites de mon papa: de l'espoir oui, mais sans oublier qu'il peut être déçu. N'empêche, une gamine de 5 ans la veille de Noël, vous savez de quoi ça a l'air? Même combat!

06 novembre 2008

Une tornade

Je suis au centre d'une tornade bien connue: celle du déménagement. Demain matin à 8h, les gars dont j'ai loué les services seront devant l'entrepôt et mettront toutes mes petites boîtes dans leur gros camion pour les amener dans mon nouvel appart dans Villeray.

Il me reste bien sûr des milliers de choses à faire avant de me coucher, comme vient de me le rappeler si justement mamaman qui se farcit une fois de plus les instabilités géographiques de sa fille. J'aurais aimé ne rien faire ce soir, mais ce sera pour euh... une autre fois.

05 novembre 2008

Le venti

Le son d'un venti qui grince. Qui a chaque rotation sur lui-même émet un petit frottement mécanique. Un son qui dit que l'air est chaud et difficile à brasser. Que le moindre mouvement d’air assure la santé mentale des occupants, mais que la mécanique ne peut plus suivre.

Le son d’un venti qui grince dans une pièce silencieuse, un peu poussiéreuse, sous la lumière d’un néon*.

C’est le son le plus glauque que je connaisse.





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* Il pourrait clignoter, mais contrairement au venti, qui est essentiel, le néon qui clignote est rapidement éteint.

04 novembre 2008

Qu’une envie

Je n’ai qu’une envie : arrêter d’être efficace. M’écraser dans un coin, lire des bouquins, un peu nuls de préférence, pour être bien sûr de ne penser à rien, manger des biscuits et prendre une pause. Je le fais un peu, mais je n’ai pas les moyens de le faire plus que 30 minutes à la fois, et vraiment, ce n’est pas ça que je cherche.

Mais je ne peux pas le faire comme je le voudrais, je ne peux pas complètement décrocher. J’ai des responsabilités familiales qui m’obligent à courir jusqu’à ce que j’aie assuré les besoins de base de tout le monde – enfin de ma Chipounette et moi pour le moment : déménagement, entrevues d’emplois, garderie, vêtements, ordi, examens médicaux et dentaires, dédouanement du fret aérien, débriefing de mon contrat de deux ans qui vient de finir, paperasse de retour en sol canadien, attente de réponse pour l’immigration, pour n’en nommer que quelques-uns.

Quand tout sera plus ou moins installé, je vais prendre toute une journée juste pour moi. Une journée de semaine, où la Chipounette sera enfin ‘à l’école’, où je vais juste faire ce que j’ai envie de faire, pas d’obligations, rien. Peut-être un cinéma, un livre, un dîner avec une amie, un après-midi à bouquiner sans rien acheter. Je ne sais pas ce que ce sera, mais l’idée de me ‘payer’ une telle journée me fait tenir tous les rushs des dernières semaines, et tous ceux qui viendront ensuite. Juste une petite pause, un arrêt, pour mieux continuer.

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Président Obama. Excellent. Bonne chance Monsieur, parce que vue d'ici, la côte est pas mal raide à remonter.

03 novembre 2008

Ordinateur

J'avais une idée de ce que je voulais.

J'ai fait le tour, j'ai comparé les prix, j'ai posé toutes mes questions. Et là je ne sais plus du tout ce que je veux. Mais je vais devoir prendre rapidement une décision parce que je ne crois pas pouvoir survivre très longtemps sans ordi, ne serait-ce que parce qu'il va falloir que je me remette sérieusement à chercher du boulot dès la semaine prochaine. Enfin, peut-être pas, mais je ne dois pas vendre la peau de l'ours... blablabla.

Pfffff.

01 novembre 2008

Halloween

Nous n'avons fait que 4 maisons et nous avions déguisé la mamoiselle avec ses vêtements de fête en bazin riche, un pagne sur la tête et sa poupée Amina dans un pagne au dos. On a fait avec les moyens du bord quoi.

Mais la Chipounette a adoré le concept de se faire donner des bonbons par poignées sans avoir à le demander. Maintenant, elle rouspète un peu contre le rationnement drastique imposé par sa méçante méçante maman.

30 octobre 2008

Intense

Je travaille énormément pour préparer une entrevue la semaine prochaine. J'espère que cela va mener à quelque chose, le boulot en question m'intéresse vraiment.

29 octobre 2008

Pile poil

Je viens de recevoir la documentation pour mon fret aérien, arrivé du Niger, mais pris dans un no man's land depuis samedi. J'ai exactement 100 kg, tel que payé par mon employeur. Nice.

La balance de mon chéri, ce n'est peut-être pas de la haute technologie, mais au moins elle est précise! Les pesolas (façon) sont les meilleures.

28 octobre 2008

Photos


Plusieurs photos du Niger sur Flickr. Elles ont été prises au village de TomboPeulh, dans la région de Boboye, lors d'une mission de terrain un peu étrange. Ma dernière, mais disons pas la meilleure.
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Ce ne sont pas tout à fait les dernières photos du Niger, il m'en reste quelques unes à préparer et envoyer. Mais ça s'achève tout doucement. Je n'ai pas encore vraiment sorti mon appareil ici. La pluie? L'habitude du paysage? La course perpétuelle? Toutes ces réponses? Ça viendra.
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J'ai encore des sujets africains à aborder, ça viendra. Il y a beaucoup de choses à gérer et j'ai tendance à écrire sur l'immédiat.
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J'ai des problèmes de mise en pages, d'où les petites lignes pour aérer un peu le texte.

Petit plaisir

Je suis allée chez la coiffeuse. Je n'ai pas une coupe qui va révolutionner le monde, je n'ai probablement même pas une coupe très à la mode. J'ai une coupe facile à oublier, facile à coiffer et qui devrait me pardonner si je ne retourne pas si souvent que ça voir la demoiselle.

C'est la première fois depuis tellement longtemps que j'ai oublié la dernière fois que j'ai mis les pieds chez la coiffeuse. C'est plus long que la coupe au clipper, mais c'est beaucoup plus satisfaisant, ne serait-ce que parce qu'elle m'a lavé les cheveux avant de commencer. C'est la meilleure partie de la visite selon moi. Le petit massage de tête trop sympa avec des shampoings qui font 10 fois plus de mousse qu'à la maison et qui ne sentent pas pareil.

Quand je vais être une tite vieille à la retraite, moi aussi je vais aller me faire faire un brushing toutes les semaines, juste pour que la charmante jeune fille me lave les cheveux. Mais je vais être polie, je n’arriverai jamais avec le cheveu gras, promis.

27 octobre 2008

Ce n'est pas parce que c'est joli que c'est bien

Deux jolies fleurs dangereuses. Le striga qui s'attaque au mil et la jacinthe d'eau qui s'attaque aux cours d'eau.
Une fois que le striga est entré dans un champ de mil, il n'y a plus rien à faire. Cette plante parasite ruine les cultures et produits des milliers de graines microscopiques par an. Seule une alternance des cultures peut peut-être sauver un champ. Mais idéalement, il faut faire cette alternance avant son apparition, ce que les agriculteurs nigériens ne font pas, ou si peu.


La jacinthe d'eau a envahit le monde parce que ces jolies fleurs asiatiques paraissaient bien dans les bassins d'eau des jardins des colonisateurs.

Elle est tellement efficace et si peu comestible qu'elle envahit tous les plans d'eau de cette planète, consommant tout l'oxygène disponible et tuant toute vie aquatique. La seule chose qu'on peut vraiment faire avec, c'est du compost, pas seule, pas le meilleur. On peut la brûler aussi, mais il faut la transformer avant, disons qu'elle contient surtout de l'eau.


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Si je blogue sur les fleurs, c'est bien sûr parce que j'ai autre chose à faire, de plus difficile et de plus important.

26 octobre 2008

Define: retour

Partir et rentrer, c'est un peu la même chose. Surtout lorsque le départ se faisait vers un endroit déjà connu, vers une maison connue, vers un conjoint, vers un boulot sûr. Il y a plein d'inconnus et d'au revoirs dans un départ, mais dans mon cas actuel, le retour est beaucoup plus incertain.

Oui, j'ai un appart, mais il est vide et personne ne va le préparer pour mon arrivée. Oui, j'ai un boulot, j'ai aussi une entrevue, mais je n'ai pas de garderie, d'horaire, je n'arrive pas à avoir de certitude. Oui, je sais que mon conjoint arrivera sous peu (aussi peu que possible s'il vous plaît, monsieur l'agent d'immigration), mais il n'est pas là pour m'aider, là, maintenant où tout est un chaos absolu. Il n'est pas là non plus pour border sa fille le soir et lui dire que ça va aller, qu'on va avoir une maison à nous bientôt et qu’il est là pour elle. Et ça le fait ch... encore plus que moi.

Bien sûr je retrouve famille et amis, mais c'est ma vie qui est en suspens, pas la leur. Ils ont une routine qu'ils doivent respecter. Certains sont plus ouverts que d'autres, plus compréhensifs pour le capharnaüm dans lequel je suis, pour les paroles que j'ai du mal à donner, pour les engagements que j'essaie de prendre mais que j'ai toujours peur de ne pas pouvoir respecter. J'ai de la chance, je suis bien entourée et les gens sont patients. C'est tout ce que je demande au fond de la patience, le reste viendra.

Revenir, après deux ans de quotidien dans un monde complètement différent, si ce n'est qu'il est aussi peuplé d'êtres humains, c'est retrouver des habitudes et des écueils un peu oubliés. C'est génial de se servir de l'argent plastique et de ne pas avoir à se promener avec des grosses sommes de liquide sur soi, mais c'est plus facile de dépasser son budget. C'est excellent la bouffe qu'on n'a pas mangée depuis trop longtemps (hummmmm, saumoooon), mais c'est facile de trop manger par gourmandise. C’est tentant de décrocher et de prendre un break, mais il faut être véritablement installée avant. Et mettre du pain sur la table.

Et puis, il faut aussi préparer l'arrivée de mon chéri. J'aimerais ça qu'il soit déjà là, mais je suis aussi contente de pouvoir préparer un peu son arrivée, comme il l'a fait pour moi quand je suis retournée à Niamey. Il n'a jamais mis les pieds de ce côté-ci de l'Atlantique, il arrivera en début d'hiver, le pire moment pour rencontrer ce pays. Je veux faire en sorte qu'il trouve un environnement le plus confortable possible. Il faut que je lui achète des bas de laine, que je repère les endroits où il pourra se choisir des vêtements chauds à son goût, que j'aie un minimum vital pour lui lors de son arrivée. Je ne sais pas si notre appart sera froid ou pas. Moi-même, qui suis d'ici, je trouve ça dur d'avoir froid alors que je suis à l'intérieur. Je prends du temps à retrouver mes réflexes, c'est bon que je les reprenne avant son arrivée, ça sera plus facile de les lui expliquer.

J’ai l’impression d’être rentrée depuis des mois. Et hier matin.

24 octobre 2008

J'ai un vice à assouvir

Mais bien évidemment, je n'ai pas l'argent pour le faire.

En deux ans - bon, probablement quatre si on calcule le fait que je n'ai pas pu véritablement assouvir mon vice pendant ma grossesse, ni pendant ma première année au Niger - dans chacune des séries que je suis, il y a eu au moins 1 nouvel album. Pour ne pas dire 12 dans la collections Arcanes et 6 ou 7 dans celle de Sillage. Juste en faisant un tour rapide de l'Imaginaire, j'ai compté une trentaine de BD qui manquent (cruellement) à ma collection, et ce, sans regarder ce qui est nouveautés.

Pour faire le décompte exact de tout cela, je devrai attendre de déballer mes boîtes. Ensuite je crois que je ferai une wishlist sur un site de vente de livre et comme ça, si de généreux donateurs passent par ici et veulent aider une pauvre coopérante de retour et sans un rond à répondre à un besoin essentiel (hum...), ils pourront le faire sans même se déplacer. Wishfull thinking, mais qui n'essaie rien n'a rien.


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Parlant de boîtes, je n'ai toujours pas choisi de date de déménagement, mais le gars du cable va venir faire ses micmacs le 15 novembre. Est-ce une date limite? Vais-je faire refaire la peinture ou garder ça orange pas vraiment brûlé dans le salon? Comment vais-je gérer toutes ces boîtes toute seule? Qui veut une collection complète du National Geographic de 1987 (ou 1986, je ne sais plus) à 2006 (après, je les garde pour la Chipounette)?

Waï! A si falla.

22 octobre 2008

Perdue en route

Je ne sais pas quand sera mon déménagement, mais le bail est signé.

Je suis dans la brume totale, sans repère, sans date fixe, sans véritable deadline. Je sais ce à quoi doit ressembler la destination finale, mais je n'ai pas la carte pour m'y rendre. Alors on va y aller à tâtons et on va sûrement finir par y arriver.

Pour paraphraser une expression que j’ai adorée à un auteur qui m’a toujours ramenée chez moi, même quand j’étais trop loin, je vais commencer par ‘renouveler les preuves de mon existence auprès des instances bureaucratiques’. Quand j’aurai recommencé à exister légalement sur ce territoire, je vais essayer de me mettre devant un calendrier. Une chose à la fois.

21 octobre 2008

en bref

sommes bien arivées après 26h de voyages.stop. chipounette faire ça comme championne.stop. épuisées et encore en transit.stop. retour à québec demain.stop. bail signé, bagage récupéré, chipounette chaussée et habillée pour la saison. stop. 19h25 coup de barre spectaculaire.stop. plus de détails en temps et lieu.stop.

15 octobre 2008

Blog Action Day – La pauvreté

La pauvreté ne se calcule pas qu’au revenu annuel d’un individu ou au PIB d’un pays. La vraie pauvreté est d’abord et avant tout un manque d’opportunités. Les gens qui sont dans la pauvreté extrême, où que ce soit dans le monde, n’ont pas la possibilité de faire des choix. Les causes sont multiples. Je n’ai pas la prétention de les connaître toutes, mais il y en quelques-unes qui me viennent à l’esprit.

La nécessité de survivre au quotidien ne permet pas d’investir dans un futur, aussi proche soit-il. L’absence d’éducation, et son pendant l’analphabétisme, limite l’accès au monde extérieur, rend difficile, voir impossible, la connaissance et l’exercice de ses droits fondamentaux.

La dépendance à une agriculture de subsistance ne permet aux agriculteurs de planifier leur année et les oblige à ‘décapitaliser’ leur économie (un gros mot pour dire vendre tout ce qu’ils ont) quand les récoltes sont mauvaises – sécheresses, attaque de criquets, inondations et autres événements climatiques amplifiés par le réchauffement de la planète.

La vraie pauvreté, celle qui colle à la peau, celle qu’il est si difficile de combattre, ne peut pas se résoudre en distribuant les billets verts. Quand j’entends qu’on pourrait nourrir la planète avec le budget militaire des Etats-Unis, j’ai envie de hurler. Car l’argent parachuté est aussi une cause du problème. Il crée une dépendance envers l’extérieur. Les vraies solutions à la pauvreté ne se trouvent pas dans les actions d’urgence ou de ‘bonne volonté’.

C’est vrai qu’il faut de l’argent pour appuyer les populations les plus démunies de la planète, mais il faut s’en servir en ayant en tête que l’objectif final de toute intervention est de devenir inutile dans un avenir plus ou moins proche. L’aide au développement qui a le plus de chance d’améliorer les chances de chacun n’est pas nécessairement celle qui est la plus populaire. Les résultats qui brillent et qui font des bonnes photos ne sont pas toujours ceux qui ont le plus d’impact à long terme, même s’ils sont ceux qui ramassent le plus d’argent. Faire pleurer les gens dans leurs salons, c’est facile un peu comme solution.

Selon moi, il y a deux choses importantes – et j’avoue prêcher pour ma paroisse, en partie. L’éducation et l’environnement. Donner des opportunités aux individus et conserver celles qui existent pour les populations.

Tout se discute, et je ne suis pas toujours bonne avec les argumentations houleuses. Mais je suis convaincue que ma réponse est là.

Questionnement

S'il n'y avait pas eu de parti régional, aurait-on pu éviter l'élection des conservateurs? Ou bien l'important c'est la couleur du parti, comme sous le régime religieux des années '50?

13 octobre 2008

Dernière semaine au Niger

Dans 7 jours je serai à Montréal. J’aurai fini mes bagages, le fret aérien, le ménage de la maison, les tris, les ventes, les dons, les au revoirs, les ménages de la paperasse. Je serai embarquée avec ma Chipounette dans un avion, en laissant son papa sur le tarmac. A cette heure-ci, je serai probablement dans un hôtel au milieu de nulle part à deux pas de l’aéroport de Casablanca, à essayer de faire évacuer le plus d’énergie possible de ma puce de deux ans et demi et des poussières.

Vous m’excuserez donc de ne pas être très assidue dans les prochains jours. Je vais publier un billet sur la pauvreté dans le cadre du Blog Action Day le 15 octobre (mercredi, mon dernier jour de boulot…). Puis, je crois qu’on se retrouvera quand j’aurai atterri de l’autre côté de ce capharnaüm. Il y a même un tas d’emplois auxquels je n’aurai pas le temps d’appliquer, faute de temps.

Je vous demande la permission de continuer à publier sur des sujets nigériens pendant quelques temps. J’ai quelques billets en banque que je n’ai pas eu le temps de saisir et qui dorment dans mes cahiers. Je vous parlerai aussi de ma réinstallation au bercail. Et quand j’aurai épuisé tout cela, je verrai bien ce que deviendra ce blog. Je ne sais pas encore. Mais je crois bien qu’il survivra à mon retour, parce qu’écrire est un besoin et que cela n’a pas de lien direct avec ma localisation géographique.

A bientôt !

Sara au Niger qui devra se trouver un autre surnom sous peu

11 octobre 2008

Un nouveau coloc!





Apparemment, la nounou et la bonne (qui n’est plus là depuis près d’un an) connaissaient son existence, mais elles se sont bien gardées de m'en parler. Elles ne pensaient pas en fait que ça pourrait m'intéresser de savoir qu'un caméléon avait élu domicile dans la haie. Je l'ai aperçu sur le sol, mais le temps d'appeler la Chipounette et de récupérer l'appareil, il avait déjà grimpé dans le citronnier.

J’ai donc essayé de prendre quelques photos, mais je n’ai pas de bon zoom sur mon appareil, alors j’approchais l’appareil de la bête et je faisais le cadrage et la mise au point sans savoir ce qui se trouvait dans le viseur. Il y a quelques bons résultats quand même.

Il n'était pas content l'ami d'avoir un public aussi enthousiaste et envahissant.

10 octobre 2008

Wow! Check la bibite!

C'est probablement dans la même famille que les phasmes et les mantes religieuses. La Chipounette a trouvé ça à son goût:

- Maman, moi le peut le p'end?

09 octobre 2008

les frasques de la mamoiselle




C'est un peu une longue histoire, mais disons que j'ai eu à payer le renouvellement du passeport d'une collègue.

08 octobre 2008

Politique

La campagne électorale américaine, vue d’ici, même en ne suivant que le site de Radio-Tralala, est tellement plus intéressante que la campagne canadienne.

Peut-être parce que j’ai déjà voté et qu’il me semblait clair que mes choix étaient limités, pour ne pas dire inexistants. Harper me donne la nausée, mais ma circonscription d’attache est bleu foncé. J’ai fait ce que je croyais possible pour lui mettre des bâtons dans les roues. What is a girl gonna do? En dehors de ça, c’est beige.

La campagne américaine mérite quant à elle d’être suivie de proche. Il y a du suspense, des implications planétaires, des rebondissements. Tout le monde a une opinion et croise les doigts pour que les démocrates réussissent à faire sortir leur vote. Tout le monde voudrait bien avoir le droit de vote dans ces élections qui influenceront toute la situation géopolitique de la planète.

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Psssit: Est-ce que vous croyez que M. Harper regrette d'avoir lancé les élections maintenant? Que toute la situation économique lui nuira le 14 octobre? I wish.

07 octobre 2008

Le lait et la pluie

Nous achetons toujours notre lait à un jeune qui vient de la brousse sur son vélo pour faire ses livraisons. Il est assez imprévisible, ne venant jamais au même jour et n'amenant jamais les mêmes quantités. Mais son lait, une fois convenablement bouilli, est tellement meilleur que le lait UHT en provenance de la France, qu'on accepte sans ciller ses livraisons erratiques. On réussit quand même à avoir en moyenne 3 à 4 litres de lait frais par semaine. On en perd parfois, surtout quand on tarde à le faire bouillir, mais à 400 francs le litre, on est loin du drame.

Ce lait que je fais bouillir confirme lui aussi que nous avons une bonne saison des pluies. Pendant la saison sèche, le lait est clair, presque bleuté. Depuis quelques mois, il est bien gras. La couche de crème qui se forme dans la marmite, puis dans les bouteilles, nous parle de pâturages bien verts, de belles vaches grasses avec une bosse bien dodue entre les omoplates.

06 octobre 2008

Palu

Trois ans et demi en milieu tropical. Rien.

Il fallait bien que j'attrape un palu deux semaines avant de partir. Remarquez, mieux vaut ici à Niamey qu'une fois rentrée à Montréal, où les médecins paniquent à la seule mention du mot "malaria".

Je me suis soignée vite parce que, vraiment, je n'ai pas le temps d'être malade.

Ceci dit c'est très étrange le palu (c'est un petit palu, à preuve, j’ai pu vous ecrire tout cela avant d’aller m’effondrer adans mon lit). Je sais que c'est différent pour chacun, mais dans mon humble cas, ça donne des douleurs très diffuses dans les veines et une intolérance aux contacts. Des étourdissements et la nausée.

Je ne sais pas si c’est à cause du palu ou des médicaments que j’ai pris pour l’abattre – ils contiennent quand même des dérivés de quinine – mais j’ai eu du mal à m’endormir et fait des rêves pour le moins étranges quand j’y arrivais.

J’ai eu la chance de faire un « petit » palu pour deux raisons, dues exclusivement à la vigilance de mon chéri. Il a d’abord voulu que je reprenne des prophylactiques au moment même où les plasmodiums envahissaient mon sang. Il ne voulait pas que je tombe malade à un moment aussi inopportun. Puis, en me voyant le corps chaud et l’énergie à zéro deux soirs de suite, il m’a demandé ce que j’attendais pour aller faire une goutte épaisse.

Je n’ai donc pas eu à vivre toutes les horreurs décrites par Ryszard Kapuscinski, même si j’ai pu voir en quoi mon état pouvait y mener, en l’absence de traitement. J’ai aussi compris pourquoi ceux qui en ont l’habitude le sentent venir. Ca ne ressemble en rien à une grippe, ne serait-ce que parce que le système respiratoire est bien le seul qui reste entièrement fonctionnel.

02 octobre 2008

Saturée

... de travailler sur le même texte, de revenir toujours en arrière et d'avoir l'impression de prêcher dans le désert.

01 octobre 2008

J'ai de la chance

Deux ans que je n'ai pas vraiment mis les pieds dans ma zone géographique d'origine, deux ans que je blogue régulièrement, mais que je ne donne pas plus de nouvelles qu'avant par courriel, deux ans que j'ai des nouvelles de mon monde de façon sporadique et souvent par personne interposée (merci mamaman).

Mais le jour où j'ai eu besoin de tout ce monde pour revenir, le jour où j'ai demandé aux gens de m'aider pour trouver un appart, une garderie, une job, une vie en somme, j'ai eu une réponse que je n'attendais pas. Des courriels de partout, des appuis, des sites, des offres. On m'a trouvé un appart, on m'a trouvé 15 places de garderies et on m'a trouvé une job pour atterrir (je cherche encore quelque chose, mais je ne suis plus autant dans le vague!).

Un gros merci à tous ceux qui m'ont aidée, que j'aie accepté vos offres où pas, que j'aie répondu ou pas en détail à vos courriels. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me touche de vous savoir là.

29 septembre 2008

Zut

Je voudrais écrire, j'ai plein de choses à dire, mais je n'ai plus le temps.

En plus, suite aux frasques de la Chipounette la semaine dernière, nous avons rangé l'ordi à la maison, question de pouvoir le vendre comme il est, déjà que ce n'est pas très glorieux.

Demain, c'est la fête du Ramadan. Je serai en congé pour de vrai et je vais en profiter pour régler certaines obligations familiales avant de partir : visites et bonjours aux tanties, principalement. J'ai fait mon pain aux zucchinis hier et mon gâteau au chocolat sera fait ce soir. Je profite des obligations pour en finir avec mon garde manger.

Je cours, à la prochaine. Argh!

27 septembre 2008

Résumé, intro, conclusion

Toujours les dernières sections à être écrites dans un document.

Notre gros document sur la gestion des déchets solides ménagers à Niamey doit donc en être à la dernière mouture, puisque je suis en train de faire exactement ces sections-là. Pas que le texte entre les deux soit parfait, mais ma reponsabilité pour le moment, c'est d'encadrer le gros du travail de ces pages que les gens lisent en premier.

J'avoue que ça me met un peu la pression.

25 septembre 2008

Camouflage

Dans la maison, il y a deux couleurs de draps: bleus et verts. Enfin, il y aussi fleuris brun et orange bizarre, mais on ne s'en sert jamais.

La Chipounette quant à elle a deux couleurs de suces: bleues et vertes.

Vous pouvez toujours compter sur elle pour perdre ses suces dans les draps de couleur correspondante, pour être bien sûre de ne pas les trouver facilement. J'ai toujours cherché mes trucs, ça m'a toujours énervée. Maintenant je dois en plus chercher ceux de ma fille, qui elle-même de fait pas d'efforts très constructifs pour m'aider:

- Suces? Suuuuuces? suuu-uuuces?

23 septembre 2008

De la fièvre

Au Québec, les enfants font de la fièvre. Les adultes beaucoup moins. Enfin, tu ne t'inquiètes pas de savoir si ton interlocuteur fait de la fièvre à chaque fois qu'il a les mains chaudes. Ou le corps chaud, comme le dit si joliment l'expression locale.

Ici, c'est une autre paire de manche. Tout un chacun est susceptible de faire un palu, donc de la fièvre. Si quelqu'un a les mains particulièrement chaudes, on demande tout de suite un "t'es sûre que ça va?" un peu inquiet.

Bon, le fait que tout le monde se préoccupe toujours de la santé de tout le monde et sa famille, ça doit faire une différence aussi, j'imagine. J'ai l'impression que je vais devoir perdre/reprendre ceraines habitudes en rentrant, mais je ne sais pas nécessairement lesquelles.

19 septembre 2008

Et de un.


La voiture est vendue. Nous voilà donc en taxi pour le dernier mois de notre séjour, avec un emprunt occasionnel de la voiture du vieux pour les urgences. Un poids de moins, ça fait du bien.


18 septembre 2008

Perte de contrôle

Je me suis levée ce matin avec un plan. Quoi faire et quand et comment. Mais j'ai perdu le contrôle de tout ça en mettant les pieds au bureau. Du coup, j'ai fait plein de choses, qui devaient être faites, mais qui n'étaient pas prévues. Et de tout ce que je voulais faire, dont la recherche d'emploi qui commence à être urgente, rien n'a été fait.

Oh well. Peut-être demain alors.

17 septembre 2008

J'ai besoin.

J'ai envie d'avoir 3 journées par 24h.

Une pour finir le travail que j'ai à faire.
Une pour me chercher un emploi.
Une pour faire mes bagages, relaxer et m'occuper de ma Chipounette.

J'ai l'impression que ça ne va pas se faire.

16 septembre 2008

Mes vieux

Au Château 1, toutes les semaines, je croise ces trois hommes avec qui j'ai toujours une petite jasette. Au début, c'était strictement commercial. Mais maintenant, je m'arrête souvent juste pour les saluer. Je sais que ces trois vieux vont me manquer à mon retour. C'est la petite place que je me suis faite ici, la vie de quartier, le voisinage. Je ne sais pas comment cela se fera au retour, il me semble parfois que les gens ici sont plus chaleureux, plus patients ou ont peut-être plus de temps pour les gens qui viennent juste dire bonjour.


Il a Mansour, qui sait exactement ce que je lis et qui arrive toujours à me vendre une revue, même si c'est à crédit:

Ada, qui a eu la polio et qui vend de l'artisanat, sans jamais me mettre de pression. Vous verrez plus bas qu'il adore la Chipounette:

Et Adam (en prononçant bien le M), le bijoutier touareg qui a une théorie sur tout et qui considère que les métisses sont des êtres à part:

Faire des scéances de photos avec la Chipounette permet de faire sortir les gens de leur image. En intéragissant avec elle, ils oublient la caméra et deviennent beaucoup plus naturels. Adam et Ada s'y sont faire prendre:

15 septembre 2008

Clarifications

Je crois que j'ai donné l'impression que Cotonou était une ville parfaite et que j'adorerais y vivre. Il faut donc que j'y mette des bémols, parce qu'il y en a quelques-uns, quand même. Et que je rappelle à tous qu'une semaine dans une ville, en voyage, ça donne toujours une bonne impression. Surtout quand on n'a pas bougé de Niamey depuis de longs mois.

Cotonou est bruyante. Pour appeler ma fille, le soir vers 19h30, c'était la croix et la bannière pour trouver un endroit suffisamment silencieux pour pouvoir l'entendre et comprendre ses petits mots bien à elle. J'en avais mal aux oreilles.

L'air de la ville est pollué. Toutes ces motos qui font taxis, et qui sont aussi responsables du bruit, n'ont pas les mêmes types de filtres que les voitures. Il y a beaucoup de scooters avec des moteurs à deux temps. C'est aussi une ville portuaire, avec tous les camions de transport que cela implique pour faire circuler la marchandise vers l'intérieur du continent. Des moteurs diesel antédiluviens.

C'est humide. Je sais que j'ai beaucoup chialé, et que je chiale encore beaucoup, contre la poussière du Niger. Mais je me demande si ce n'est pas mieux que l'humidité constante, lourde, où les serviettes de bain ne sèchent jamais et prennent rapidement une petite odeur pas propre du tout. Quand on a l'habitude que tout sèche en quelques heures, on se rend compte en bougeant que ça peut aussi être un avantage de vivre au Sahel.

Voilà, j'étais quand même contente de rentrer à Niamey, retrouver ma petite famille et ma grande maison silencieuse, si ce n'est des cris de joie et de colère d'une tornade de deux et demi, qui m'a bien manquée d'ailleurs.

14 septembre 2008

Perte de temps

Regarder des photos, lire les commentaires, trouver des images bouleversantes, troublantes, drôles.

C'est trop facile de perdre du temps sur Flickr. Il y a sûrement beaucoup de trucs nuls, mais je n'en ai jamais vu, avec les liens, les groupes, les suggestions et toute la structure du site, on ne trouve que ce qu'on cherche.

12 septembre 2008

Ze se'se que'que soze

Hier soir, la Chipounette était assise sur son lit et tournait les pages de son album photo très rapidement, avec un air préoccupé.

- Qu'est-ce que tu fais Cocotte?
- Ze se'se que'que soze!
- Quoi ?
- La pas maman dans les photos.
- Tu veux que j'ajoute une photo de moi?
- Vi.

Ce que j'ai fait. La Chipounette est contente.

11 septembre 2008

woupelaye

Je n'ai plus de message de réserve et je n'ai pas eu le temps de rédiger d'autres billets.

Ceci est donc un non-message pour vous dire que je suis vraiment débordée, mais que je pense quand même à vous et que je cherche toujours des sujets, et surtout du temps pour rédiger mes textes.

Je vais vraiment publier une si piètre excuse?

10 septembre 2008

L'époque des listes est commencée

Le niveau de stress monte. Il ne me reste qu'un peu plus d'un mois de travail - je finis le 15 octobre - quelques jours de plus avant mon départ.

La file des choses pressantes s'allonge, mais le temps est dur à trouver. J'ai plus de choses à faire dans ce dernier mois que dans les six premiers de mon contrat. J'adore ça, mais c'est intense!

Il va falloir que je me fasse des listes: la liste des choses à vendre, la liste des choses à donner, la liste des choses à mettre dans le fret, la liste des choses à faire avant de partir, la liste des choses à faire en arrivant, la liste des bagages, la liste des emplois où appliquer, etc.

Les faire c'est une chose, s'y tenir, c'est un autre contrat.

09 septembre 2008

Comme promis


J'ai mis des photos dans les billets de Cotonou, à la fin de chacun de ceux-ci. Il ne manque que celle du billet "21h", que j'ai jeté par erreur et que je ramènerai demain.

J'ai aussi mis beaucoup de photos sur mon FlickR, voyez le lien à droite.

08 septembre 2008

21h


21 heures de car. C'est ce que ça nous a pris pour revenir de Cotonou. Difficile. Surtout que sur ces 21 heures, il y a bien du y en avoir 18 où le chauffeur nous a imposé la télévision. Les Guignols d'Abidjan sont bien sympas, mais ça finit par devenir redondant. Et bruyant. L'homme à coté de moi était bien gentil, mais trop baraqué pour être aussi comprimé dans les bancs. Il dépassait de partout, ce qui me mettait en équilibre un peu trop précaire au-dessus de l'allée. Ca m'a réveillé quelques fois en sursauts.

Deux derniers commentaires sur le Bénin:

- Les Béninois ne fument pas. Ni dans les bars, ni dans les boîtes, ni dans la rue, ni au travail. Ca m'a impressionné, surtout que je ne sais pas pourquoi.

- La scène musicale locale, et culturelle en générale, est beaucoup plus vivante qu'à Niamey. Les Béninois consomment local et en font la promotion.

Je mets les photos cette semaine, je vous tiens au courant.

07 septembre 2008

La mosquée

Les Béninois sont chrétiens à 75%, les autres sont musulmans, puis animistes (surtout le vaudou). Mais à Cotonou, il y a plus de belles grandes mosquées qu’à Niamey, avec les fenêtres, les mosaïques et les minarets caractéristiques. Je ne sais pas si c’est le niveau de revenus et de développement ou la position minoritaire qui pousse à se démarquer de la sorte. Mais en même temps, les plus belles mosquées sont dans les pays musulmans.

Bref, si on se fit aux lieux de cultes, Cotonou m’a d’abord donné l’impression d’être musulmane. Ce n’est qu’après que j’ai remarqué les églises, qui n’ont pas souvent de grands clochers.


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Juste pour me contredire, je n'ai pas pris de mosquée en photo. Voici la basilique de Ouidah.

06 septembre 2008

Le bois et les fruits

Toute cette pluie béninoise, qui tombe tous les jours à coeur de jour, permet une forêt beaucoup plus dense, des arbres beaucoup plus grands, des cultures à l’année. En dehors de la verdure permanente et de l'humidité ambiante qui donne un peu l'impression de se baigner habillée, ça a deux conséquences qui m’ont frappées.

Le bois. Tout est fabriqué en bois dur, d’un beau rouge, bien dense, bien solide. Ca donne une impression de qualité et de richesse dans les bureaux et les maisons.

Les fruits. Et de façon moindre les légumes. Il y a des beaux fruits frais, sucrés, brillants, appétissants dans toute la ville. En face du bureau où nous sommes, il y a des kiosques, tenus par des femmes, qui donnent envie de cuisinier : ananas, papayes, pommes, bananes, mangues, oranges, carottes, tomates, zucchinis, avocats, pommes de terre, alouette.

C’est trop joli. Je crois que je vais en ramener à la maison.

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05 septembre 2008

Les femmes

Les femmes béninoises sont partout. On les voit dans les rues, dans les marchés, dans les boutiques, dans les administrations.

Si on se fie au machisme ambiant, elles n’ont sûrement pas encore acquis une position égale à celle des hommes. Et elles ont dû se battre pour ce qu’elles ont. Mais elles ont déjà une certaine liberté de mouvement et d’association qui est loin d’être chose fait au Niger.
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Les récupératrices de bouteilles du marché Dantokpa, le plus grand marché de Cotonou.

La presse

On circule, on circule. Et les chauffeurs écoutent la radio. Et on réalise rapidement que la liberté de presse est beaucoup plus grande ici que chez les voisins du Nord.

Si une radio ou une télé nigérienne exprimait le quart de la moitié du commencement des critiques à l’égard du gouvernement que j’ai entendue ici, elle serait fermée pour trois mois en moins de 15 minutes.

04 septembre 2008

Les toits

Le Bénin est pluvieux. C’est un pays tropical humide, l’opposé du Sahel d’où j’arrive. Dès que l’on passe la frontière, on le remarque. Tout est vert bien sûr, mais à cette époque de l’année, le Niger est aussi très vert.

Ce qui frappe vraiment, c’est l’architecture des maisons. Ici, les toits sont toujours en angles, pour l’écoulement des eaux de pluie. Dès que l’on traverse le fleuve (Niger) qui marque la frontière, les toits changent. Ca y est, on a laissé le Sahel et ses petites cases rondes derrière.

Bon il y a des cases rondes ici aussi, mais elles ne dominent pas le paysage.

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03 septembre 2008

La ville

La ville de Cotonou compte entre 1 et 1.2 million de personnes. C’est un peu plus que Niamey (entre 800 mille et 1 million). Mais Cotonou est définitivement plus grande.

Il y a plus de voies goudronnées et pavées – surtout pavées. La circulation est de 3 à 4 fois plus intense. Toute la ville a l’air en construction, que ce soient les rues, les ponts, les maisons, les immeubles. Pour circuler, il faut connaître les règles, écrites et non écrites, en plus de toutes les zones de ralentissement, qui amènent leur lot de « GoSlow ». Les deux chauffeurs du projet sont définitivement des professionnels.

Il n’y a pas de taxis. Il n’y a que des zemidjans. Ce sont des motos dont les chauffeurs ont une jolie chemise jaune. Ils te font traverser la ville pour 200 francs. Ils sont des milliers. Je n’y suis pas encore montée, mais je sais que ça viendra, si je veux me déplacer le moindrement seule. Il n’y a pas d’autres options.

La ville est étendue, mais sa progression est limitée par la mer d’un côté et par la lagune de l’autre. Une partie de la population est installée dans des bas fonds, insalubres et mal desservis par les services essentiels.

Cette géographie et l’économie d’un des ports les plus importants de la sous-région, voisin du Nigéria (le pays le plus populeux d’Afrique) amènent une architecture dense et en hauteur. Il y a du béton partout.

Cotonou donne l’impression d’être toujours en mouvement. Une vraie capitale. Une vraie ville.

Ca fait du bien.

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Vue de ma chambre d'hôtel.

02 septembre 2008

Les béninois

Si je commence par les stéréotypes: ils sont petits. Leurs chèvres aussi. Vraiment. Comparés au Sahéliens, ce sont des petit formats trapus. Mais on va arrêter ici avec ces images faciles.

Le fon, la principale langue de Cotonou, est une langue avec un ratio voyelles : consonnes qui pourrait s'avérer utile au scrabble, mais qui rend la sonorité très particulière. De la façon dont je l'entends, avec mon oreille de novice, chaque mot contient au moins un diphtongue. Par exemple, notre hôtel est Ayiouhè. Ce qui a une signification que j'ai oubliée. C'est très dur pour moi de prononcer toutes ces voyelles et je n'arrive même pas à me rappeler comment dire bonjour.

Mon chrono achève, je suis dans un cyber. J'avais plus de choses à dire, tant pis. Juste pour vous dire aussi que je mettrai des photos dans les messages appropriés lors de mon retour à Niamey.

Bonne nuit

Sara au Bénin

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Monnou est particulièrement petit et je crois que les Nigériens sont surrélevés par rapport à lui, mais CQFD quand même.

Les chèvres courtes sur pattes. J'ai dû courir après pour vous les montrer. Elles sont de Ouidah, à Cotonou, elles sont très rares, sinon absentes.

01 septembre 2008

Cotonou

Un petit message pour vous donner des nouvelles en flash. Je vais donc faire court, je prends des notes et des photos de toute façon, vous en aurez des nouvelles dans les jours et peut-être même les semaines qui suivent.

Cotonou, c'est 20 heures de car de Niamey. La route est mauvaise, le bus est vieux et la distance est de plus de 1000 km. Les bus africains ont 5 sièges dans chaque rangée, ce qui vous donne une l'idée de l'espace disponible. Ils ont probablement ajouté des rangées aussi. J'ai un ami qui pleurerait de souffrance juste en regardant les sièges. Nous sommes sortis de la canne de conserve comme des zombies, tous autant que nous étions.

La mission d'étude qui m'amène ici inclut 7 personnes des différents paliers de gouvernement impliqués dans la gestion des déchets et 3 membres de l'organisation pour laquelle je travaille. C'est une délégation assez conséquente, mais pour le moment, tout est assez bien huilé. Le problème principal, c'est que le ramadan a commencé aujourd'hui, et que la plupart des délégués ont décidé de s'y conformer, même si le fait d'être en voyage pourrait les en dispenser, sous réserve de 'remise' des jours non respectés. Cela crée des soucis logistiques, mais ce sont des professionnels et on n'a rien vu aller, nous les non jeûneurs.

Voilà, je vous parlerai des vraies choses, les différences entre Cotonou et Niamey, la gestion des déchets, la bouffe, les taxis et tout le tralala, dans un autre message. C'est la première fois que je sors du Niger pour visiter un autre pays d'Afrique de l'Ouest et ça fait du bien.

29 août 2008

Le problème avec la brousse...

... c'est la voiture.

On part en brousse pour travailler. On embarque dans la voiture et on roule une heure (ou plus) avant de se rendre. Puis toute la journée on refait des petites escapades dans la voiture pour changer de village et aller rencontrer d'autres femmes et leur poser d'autres questions.

Le problème c'est que dès qu'on me met dans une voiture, soit j'ai la nausée, soit je m'endors. Dans un cas comme dans l'autre, quand je sors du véhicule, j'ai la tête en vrac et les idées brumeuses. Je finis par me réveiller et par être fonctionnelle. Au moment où j'atteins ma vitesse de croisière, on me remet dans le véhicule et tout est à refaire.

Et quand je rentre chez moi j'ai droit à un : Quand tu rentres de brousse, tu as vraiment trop l'air de quelqu'un qui rentre de brousse. Commentaire sur lequel je réfléchis encore.

Le pire c'est qu'hier, le chauffeur ne posait même pas le thé. Misère.




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P.S.: Je passe toute la semaine prochaine à Cotonou pour le boulot. Je ne peux donc pas promettre d'être aussi régulière qu'à l'habitude.

27 août 2008

Appel à tous

La rentrée approche, les vacances sont généralement terminées. La plupart des gens se réinstallent tranquillement devant leur bureau et s’apprêtent à relire leurs courriels en retard et à relancer certains projets qui dormaient sur les tablettes pendant les mois qui devraient théoriquement être plus doux.

De mon côté, je me prépare à faire des boîtes, des tris, des dons, des listes de choses à vendre (voiture quelqu’un ? moteur de piscine peut-être ?), des bagages, peser le tout et essayer de remettre notre vie dans un avion. Deux ans pour moi et la Chipounette, toute une vie pour mon chéri.

C’est dans la section ‘Nous nous installons au Québec pour une durée indéterminée’ que j’ai besoin de vous, fidèles (ou moins fidèles) lecteurs de ce blog.

J’ai besoin d'un emploi afin de survenir aux besoins de ma famille. Mon chéri aussi, éventuellement, mais sa date de retour n'est pas encore fixée, on en reparlera.

Je suis biologiste et agroforestière, j’ai de l’expérience dans la recherche universitaire et dans le développement communautaire – et en développement international, bien sûr. Je m’intéresse à toutes les dynamiques environnementales – conservation des ressources naturelles, gaz à effet de serre, développement agricole, alouette.

Bref, si vous voyez passer quelque chose, ou si vous avez vous-même besoin de moi, faites-moi signe. En allant dans mon profil (en haut à droite), vous trouverez une adresse à laquelle me rejoindre, pour ceux qui n’ont pas mon adresse personnelle.

Merci beaucoup !

Sara au Niger, au Québec en octobre.

26 août 2008

C'est bien, mais...

La pluie, c'est bien. Mais tous les jours, ça complique certaines tâches ménagères. Comme la lessive, qui est vraiment due, mais qui ne pourra pas être faite aujourd'hui non plus.

Oh well, on va passer au travers nos gardes-robes. Le problème, c'est que Titi va avoir vraiment du boulot quand le soleil va se pointer.

25 août 2008

Vilaine

Depuis, une semaine, je relis des livres de science fiction et de fantastique jusqu'à pas d'heure. Je dis bien relire. La plupart de ces bouquins, en fait, je les connais déjà par cœur. Mais ils sont confortables, alors en l'absence de matériel neuf (le CCFN est fermé pour encore une semaine), j'y replonge. Et même si je connais tout le déroulement de l'histoire, les intrigues et surtout la fin, je n'arrive pas à décrocher avant que mes yeux ne se ferment tout seuls.

Waï. Je peux bien dormir debout.

22 août 2008

Excès de vitesse

Conduire à Niamey à 50 km/h donne l’impression de conduire de façon dangereuse et déraisonnable. Il n’y a qu’un seul trajet dans toute la ville qui permet d’atteindre 60 ou 70 km. C’est le trajet entre la présidence et l’aéroport. En fait quand les grands boubous l’utilisent, les rues sont bloquées et la vitesse doit approcher les 100 km/h, avec les gyrophares et les policiers en routières – seul moment où on entend des sirènes dans cette ville d’ailleurs.

Dans la vie de tous les jours, on roule tranquillement, pour ne pas écraser les chèvres, les moutons et les enfants qui traversent la rue par surprise, en courant à toute vitesse. Faire le tour des charrettes asines (tirées par des ânes, donc), des taxis qui s’arrêtent n’importe où, des vélos qui zigzaguent avec des pôles de métal de 5 m accrochés au cadre de l’engin, des véhicules qui s’arrêtent pour saluer une connaissance et des 4x4 qui considèrent que la route leur appartient parce qu’ils ont une grosse voiture, donc de l’argent, ça prend un minimum de concentration et les risques sont grandement atténués par des vitesses autour de 30 ou 40 km/h.

Pour cela, et pour mille et une autres raisons, il ne faut pas être trop pressé quand on vit à Niamey. Ce qui ne m’empêche pas de faire mes petits commentaires à tous ces utilisateurs de la route qui font n’importe quoi et qui ne semblent pas avoir de permis de conduire.

21 août 2008

Une passoire

Je vis dans une passoire. La plupart du temps, je ne le remarque pas, parce qu'il ne pleut pas. Mais avec la saison des pluies qui reprend des forces cette semaine, je commence à en avoir marre. Le toit coule dans deux des chambres et dans le garde manger. La fenêtre de la troisième chambre, celle au-dessus du climatiseur dont on ne se sert heureusement plus, n'est pas exactement étanche et orientée du côté des vents dominants.

Nous avons donc 4 jolies flaques d'eau à ramasser à chaque fois qu'il pleut. La dernière fois, j'ai constaté que dans ma chambre, l'eau se rend dans mon panier à lavage. Je ne vous dis pas le poids du panier à la fin de l'orage. Depuis, je l'ai changé de place.

La pluie qui tombe en trombes et le soleil qui vient frapper tout de suite après augmentent le taux d'humidité de l'air de façon spectaculaire. Difficile de faire aérer la maison. Il y règne une petite odeur d’humidité pas sympa du tout. Je sens que les termites vont bientôt profiter de la situation.

Oui, j’ai appelé le réparateur de toiture, qui est aussi l’électricien de service, mais il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. En fait, il faudrait refaire la toiture, mais le proprio est à Adis Abeba. Et de toute façon, les proprios nigériens ne sont pas très fort sur l’entretien de leur propriété.

Le problème de base en fait, c’est que le mur est plus haut que le toit, donc l’eau doit s’échapper par les gouttières. Quand le bâtiment est neuf et que tout est à sa place, tout va bien. Mais avec le temps, il se crée des creux et des bosses, surtout dans les coins, et l’eau s’accumule aux endroits exacts où la tôle ne joue plus très bien son rôle.

Une passoire je dis.

20 août 2008

Ca manque de sérieux.

On nous a filmés hier pendant l'atelier de diffusion des résultats, pour la tivi. C'est assez commun comme procédure, on filme les ouvertures d'atelier et ça fait les nouvelles le soir. Et on a tendance à filmer les étrangers parce que ça paraît bien.

Mais je ne crois qu'ils puissent utiliser les images d'hier, en tout cas pas celles sur lesquelles je suis. Pour une raison que j'ignore, j'ai été prise de fou rire à chaque fois que la caméra se braquait sur moi. Je devais faire semblant de prendre des notes à chaque fois, mais je crois que mes épaules étaient quand même agitées de soubresauts.

Whatever, je ne suis pas particulièrement fan de ces passages à la télévision.

18 août 2008

Discours officiel

Tout discours commence par : Monsieur le Ministre X, Madame la Ministre de Y, Monsieur le Gouverneur de Z, honorables invités, mesdames et messieurs, bienvenue.

Contient : les vaillantes populations du Niger

Et finit par une variante de : Vive la Solidarité internationale, Vive le Niger.

Le reste se perd dans les brumes endormies de mon cerveau qui a du mal à résister aux vapeurs somnifères de ces allocutions sans fin. D'ailleurs, je ne m'étais jamais endormie aussi souvent devant la télé qu'en écoutant les nouvelles nationales à la télévision d'Etat.

15 août 2008

Renforcement positif

En regardant un Sciences et Vie:

- C'est quoi ça?
- Un mamouth
- Babouth?
- Mamouth
- Babouth.
- Ma
- Ma
- Mouth
- Mouth

- Mamouth
- Babouth
- Mamouth cocotte, pas babouth
- B'avo Maman!

- Hum, merci...

14 août 2008

Photoreportage


J'ai mis sur mon FlickR un photoreportage sur un des projets de gestion des déchets sur lesquels je travaille.



Casino touareg

En face du bureau, il y a ce qu’on appelle le casino. C’est un club très sélect où ne s’assoie pas qui veut.

C’est un groupe de Touaregs, généralement vieux, toujours bien habillés dans leurs boubous, toujours les mêmes. Ils jouent à un jeu qui ressemble beaucoup aux dames, avec des cailloux et des bâtons qui sautent les uns par-dessus les autres sur un damier construit dans le sable.

Dernièrement, ils se sont même construit un hangar pour empêcher les voyous du service d’en face de stationner sur leur table de jeu.

13 août 2008

Ri-di-cu-le

Je ne suis tellement pas en forme, c'est pathétique. L'Afrique fait souvent ça aux expats. Trop chaud pour faire du sport. Certains jours, même l'idée de faire des abdos donne chaud, celle de prendre une marche est intolérable. Certains s'entraînent en gym, mais ce n'est vraiment pas mon truc.

Bref, j'ai fait un peu de yoga dans les derniers jours. Et je suis raquée. Et je ne plie plus. Et je n'ai plus de force. Je suis moi-même sidérée par l'état lamentable dans lequel je me trouve. Ce matin, j'ai voulu sauter sur une plate-forme pour prendre des photos et je ne me suis pas rendue. Argh! Je n'ai pas pris de poids, mais j'ai perdu tous mes muscles.

La discipline n'est donc pas difficile à maintenir, sinon tout le monde va rire de moi en rentrant. Pas glop.

12 août 2008

C'est parti

La Chipounette a terminé la phase des 'Cékoiça' et est entrée de plein pieds dans celle des 'pourquoiiiii'. Depuis samedi dernier. Le changement a été frappant. Je me suis retrouvée bombardée de questions beaucoup plus complexes que d'habitude alors que je n'avais même pas encore véritablement ouvert les yeux.

- Maman, pou'quoi tu do's enco'e? (tu viens de me réveiller chérie)
- Pou'quoi tu as les culottes? (hummmm, grblmmrl)

Le reste a suivi toute la journée et c'est depuis un feu roulant de 'pou'quoi', parfois assez étranges, des fois très pertinents, mais généralement très concrets. Je sens que ça va changer. Si elle est comme son cousin K., on n'a pas fini de l'entendre.

- Pou'quoi tu mets les patalons? (parce que je m'habille)
- Pou'quoi tu mets les lunettes? (je ne vois rien sans mes lunettes chérie)
- Pou'quoi tu mets le lait dans les célélales? (avec de l'eau ça ne serait pas très bon)
- Pou'quoi tu ba''e la po'te? (pour que personne n'entre quand on n'est pas là)
- Pou'quoi la pluie mainan? (parce que c'est la saison ma grande)
- Pou'quoi papa manze? (j'imagine qu'il a faim, mais tu peux lui poser la question à lui)

Etc. Etc. Bon, mes réponses ne sont pas toujours idéales ni d'un génie incroyable. Et je dois même dire que je m'amuse parfois au dépend de ma fille. Mais bon, je ne vais quand même pas expliquer le cycle de l'eau à ma fille deux ans et demie.

Il y a aussi le plus conflictuel:

- Pou'quoi moi l'est dans le coin?

Mais ça en fait, c'est ma question. Elle ne peut pas partir du coin sans avoir bien compris pourquoi elle y est allée.

11 août 2008

C'est trop injuste

Pfff.

Les Olympiques ne passent pas à la télévision nigérienne. Sauf les matchs de foot. Mais les matchs de foot, je m'en fous. J'aime bien le foot en général, mais c'est le seul sport disponible à la télé à l'année longue. Et l'intérêt des Olympiques, c'est quand même tous ces sports que l'on ne voit jamais - aviron, plongeon, natation, athlétisme, alouette.

Et puis, le Canada ne participe probablement pas au tournoi de foot. C'est bien connu, on est nuls en foot. Aux Jeux de la Francophonie en 2005 à Niamey, on s'est fait éliminer par le Niger...

08 août 2008

Identification du genre

- Papa, il est fille ou garçon?
- Papa l'est ga'çon.
- Et Maman? Fille ou garçon?
- Maman l'est pas ga'çon, Maman l'est fille.
- Et Téwo?
- Téwo l'est ga'çon
- Et Mamie?
- Hummmm... Fille?
- Oui, Mamie est une fille (enfin bon).

- Et toi? Tu es fille ou garçon?
- Non, moi ze suis bébé pingouin!

07 août 2008

Meeeemoriiiiiiiiies!

Ce matin, j'ai passé un examen d'embauche écrit pour un poste au sein d'une fonction publique. Comme je ne pouvais pas me rendre dans la capitale concernée pour passer l'examen, je l'ai fait à l'ambassade ici à Niamey, sous la supervision du vice-consul lui-même en personne. Disons que c'est un petit bureau d'ambassade et que le personnel est en vacances au mois d'août.

Bref, j'ai étudié, j'ai stressé, j'ai révisé et je me suis présentée à l'avance à l'examen pour relire mes notes une dernière fois avant de commencer. J'ai même tergiversé et révisé les grandes lignes dans mon lit hier soir.

J'ai eu un peu de mal à gérer mon temps pendant l'examen, et je crois que ma réponse à la question 2 aurait pu être bien meilleure - surtout mieux écrite, je crois que j'ai fait une phrase interminable et que je me suis même peut-être trompée dans mes virgules. La Honte. Mais au bout du compte, je crois que ça s'est bien passé et que si tout va bien, je passerai à la prochaine étape de sélection. La suite ne dépend plus de moi, mais du niveau de la concurrence et des examinateurs.

Je ne suis pas convaincue que je referais ce genre d'exercices à temps plein, mais quand même, malgré la nervosité et les papillons dans l'estomac, ça m'a plu, ce processus d'examen. Etudier, c'est peut-être comme faire du vélo, ça ne s'oublie jamais vraiment.

06 août 2008

48h avant les olympiques

Oui, il y a de nombreuses critiques à faire sur les olympiques de cette année, entre le choix du pays d'accueil, les droits humains, la pollution, la liberté de presse, le dopage généralisé chez les athlètes, alouette.

Mais moi, face aux olympiques, je suis la même que lorsque gamine je les suivais religieusement avec mes cousins, regardant les performances, faisant des statistiques (ça, c'était la job de cousin S.) et soutenant de tout mon âme les athlètes canadiens, leurs échecs et leur succès dictant mes joies et mes tristesses.

Bref, je suis atteinte de l'esprit de l'olympisme comme d'autres font de graves cas d'esprit de Noël. Si je le peux, je vais être scotchée devant la télévision dans les prochaines semaines pour suivre tout ça.




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Le réseau informatique du bureau est encore dans un état lamentable, malgré le travail remarquable de nos techniciens qui s'acharnent sur des pièces informatiques récalcitrantes. La frustration étant à son comble, j'envisage sérieusement la possibilité de faire comme le réseau et de m'inscrire aux abonnés absents pour quelques temps. Je vous tiens au courant. Profitez-en pour mettre vos adresses à jour dans mon carnet d'adresse, il se peut que je me dirige vers une nouvelle destination, d'où j'enverrai bien sûr des cartes postales.

04 août 2008

Tics du langage

J’ai un collègue qui parle beaucoup et qui a des tics de langage. Dans chacune de ses phrases, quand il perd un mot ou a du mal à suivre son idée, il remplace le vide par ‘comme tel’. Il a aussi tendance à souligner les points importants par : à l’effet de dire que.


Parfois, il faut savoir exactement de quoi il parle pour comprendre ce qu’il dit.

01 août 2008

Un mois sans plastique

Cette chroniqueuse de la BBC veut passer un mois complet sans consommer de plastique: Not my bag. Quand je me mets à y penser, je ne sais pas si c'est faisable.

Elle peut utiliser le plastique qu'elle a déjà à la maison, mais ne pas en acheter du nouveau, ni en accepter de la part de quelqu'un d'autre.

Pensez-y deux secondes.

31 juillet 2008

Les lézards

On a des lézards dans notre cours, comme il y a des écureuils au parc Lafontaine. L’un ne va pas sans l’autre.

Depuis quelques semaines, il y en a deux, un mâle et une femelle, qui ont pris l’habitude de rentrer dans mon salon par la fente sous la porte.

Je ne parle pas des geckos qui élisent domicile dans toutes les demeures africaines, marchant sur les murs et gobant des moustiques. Ceux-là sont quatre ou cinq et font partie des meubles.

Non, je parle de gros margouillats gris, noir et orange qui peuplent ma terrasse. Ils sont plutôt moches, préhistoriques et leurs griffes sont assez conséquentes. Ils ont tendance à grimper sur les murs de crépis et dans les moustiquaires, mais ne peuvent pas tenir sur le plafond. Il y en a souvent qui se perdent dans la maison et qui paniquent en essayant d’en sortir.

Mais ces deux-là restent très zen, même quand ils se font poursuivre par un monstre de deux ans et demi (Maman, Maman! La le léza’d dans le salon!) et ressortent toujours par la même route.



Ce qui me fait dire que mon salon et ma cuisine font partie de leur territoire. Je ne sais toujours ce qui peut bien les y intéresser.

30 juillet 2008

Dépendance électronique

Lundi, le réseau au bureau s’est effondré. Le serveur ne répond plus. Les techniciens sont en dehors de la ville jusqu’à demain. Le ‘technicien de rechange’ n’est pas la chip la plus croustillante du sac.

Tout le monde est immobilisé. Tous nos documents de travail sont sur ce serveur capricieux.

Ça frise le ridicule. Mais bon, on se reprendra en temps et lieu.

29 juillet 2008

L’élégance du hérisson

Par Muriel Barbery

Quand je rentre au CCFN, je regarde d’abord les nouveautés. Le titre m’a accrochée, je l’ai pris. Je l’ai lu la journée même. Beaucoup trop rapidement pour lui rendre justice.

C’est un roman à deux voix sur la solitude, l’Art, le beau et le besoin de l’autre sur fond de lutte des classes et de littérature russe du 18e siècle.

J’ai ri, j’ai pleuré et je me suis promis de le relire en partie avant de le remettre.


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J’ai aussi lu le ‘Portrait de Dorian Gray’, parce qu’il y a certains classiques qu’il faut lire. Je n’étais pas super enthousiaste, mais j’ai bien aimé. Beaucoup de misogynie, mais peut-on attendre beaucoup plus d’un dandy homosexuel de la fin du 19ième?



Quant à ‘De si jolis chevaux’ de Cormac MacCarthy, un classique américain, je ne l’ai pas fini. Je ne sais pas si c’est le texte, la traduction ou l’édition, mais c’était vraiment pénible à lire.

28 juillet 2008

Conception nordique

La plupart des développements technologiques se font dans les pays du Nord et ne prennent pas en considération les spécificités africaines dans leur élaboration. Trop petit marché. Et pourtant, il y a un certain potentiel de développement…

L’exemple classique, ce sont les médicaments : conserver entre 15 et 30°C. Hum, il fait 45° et dans mon frigo (j’ai quand même la chance d’en avoir un), il doit faire autour de 5°, non? J’opte pour la solution frigo, mais la plupart des gens doivent opter pour les médicaments thermo-instables qui ont perdu de l’efficacité. Ça inclut aussi les médicaments contre le paludisme. Vous avez déjà attrapé un palu à -20° vous?

Ce que je ne savais pas, c’est que cette règle s’applique aussi aux piles. Aux piles rechargeables. En fait, elles perdent énormément de potentiel lorsqu’exposées à des températures excessives. Quand on lit ça en étant plus au nord, on pense très excessif et on se contente de ne pas les laisser sur le ‘dash’ au mois de juillet et on s’en sort plutôt bien. Mais en fait, les mois d’avril et mai au Niger, dans mon salon, sont clairement excessifs. Bon, pour l’être humain, on le savait déjà. Mais pour mes piles rechargeables, je ne pensais pas.

Tout ça pour dire que mes piles ont une durée de vie très courte (100 recharges au lieu de 1000 je dirais) et que plus l’année avance, plus leur durée de vie une fois chargée est limitée. On ne trouve que difficilement des piles rechargeables à Niamey, et de toute façon, elles auraient le même problème. Je me retrouve donc avec des piles qui ne durent qu’entre quinze minutes et deux heures une fois chargée. Impossible donc de penser sauter sur l’appareil pour saisir le moment qui passe.



Je dois planifier mes photos. Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve ça excessivement frustrant. Et inefficace, surtout avec une tornade de deux ans et demi comme sujet principal.

25 juillet 2008

Un nouvel ordi

En rentrant, je vais devoir acheter un nouvel ordi. Le mien a l’air de ça :

Pas efficace. J’ai emprunté un vieil écran au bureau qui fait très bien le boulot, même s’il est un peu flou et qu’il a transformé mon portable en ordinateur de table.

Deux questions se posent. Vais-je passer au Mac? Vais-je acheter un portable? J’ai envie d’un Mac, la dernière version du système d’exploitation concurrent me pue au nez. L’ordinateur de table et le portable que j’ai dans ma ligne de mire sont au même prix.

On en discute, on en discute.



24 juillet 2008

Faire le plein

J’ai un véhicule. Il me faut donc mettre de l’essence dedans. Enfin, si je veux m’en servir.

À la station-service, il a toujours quelqu’un pour faire le service. Il est hors de question qu’un client touche à la pompe. Et cela peut être surprenant, mais je dirais que 60% des pompistes sont des femmes. Et ce sont généralement elles qui tiennent la caisse, dans leur petit sac de toile.

Quant à faire le plein, je ne l’ai jamais fait. Une fois, j’ai mis 10 000 francs. Mais en général ; je mets 5000 et ça dure entre 3 et 6 jours, selon l’intensité de mes déplacements. À 670 francs le litre, je crois que je peux dire que mon petit bolide ne consomme pas beaucoup

Pourquoi je n’en mets pas plus ? Parce qu’avec la chaleur, l’essence tend à s’évaporer. Ce n’est peut-être pas si vrai avec ma voiture, mais avec ma mobylette (en 2004-2005), c’était frappant. Alors, j’ai pris des habitudes locales.

23 juillet 2008

Après la pluie

La Chipounette adore aller cueillir les escargots après la pluie. Ils sont très gros et assez peu nombreux pour que deux escargots fassent une bonne récolte. Elle les pose tout simplement sur la terrasse. En voici un :


Hier soir, elle a voulu les garder et les mettre dans sa petite chaudière. Je l’ai laissé faire sur le coup, mais je les ai relâchés après le coucher de la Miss. Les escargots sont hermaphrodites, alors en en mettant deux dans un endroit confiné, on a 100% de chance de se retrouver avec un élevage d’escargots. Je peux m’en passer, même s’ils ne sont pas bleu et blanc sauvages.

22 juillet 2008

L’administration n’aime pas les exceptions

Pour 1001 raisons différentes, j’ai encore droit aux allocations familiales, même si je ne suis pas physiquement résidente au Canada, ni au Québec. Mais je rentre en octobre. J’ai fait ce que j’avais à faire et j’ai toujours été très honnête avec l’administration, question de ne pas avoir à rembourser des trucs après les avoir dépensés, 5 ans plus tard.

Mais ça devient parfois surréaliste.

Je reçois une lettre qui dit en gros :

Nous apprenons que vous quitterez le Québec en octobre, date où nous cesserons les versements de votre allocation familiale.

Euh… Ca c’est la date ou j’arrive.

Pas moyen d’utiliser Skype, la connexion est trop mauvaise, la pauvre fille au bout de la ligne a beau essayer comme elle peut, elle ne comprend rien. Pas particulièrement envie de dépenser une fortune en téléphone pour attendre après une machine.

J’envoie donc un courriel à l’administration, afin d'expliquer la situation pour le moins particulière dans laquelle je me trouve, même si les courriels ne doivent pas concerner nos dossiers personnels. Mais vraiment, pour quelle autre raison vous voulez que je vous écrive ???!!!

J’explique tout ça, en spécifiant en plus que leur système électronique ne permet pas d’inclure une adresse étrangère, même si c’est l’ancienne adresse et qu’on veut maintenant mettre celle d’un répondant au Québec.

Réponse :

Bonjour Madame,

Nous vous remercions de votre message, nous notons cette information dans votre dossier, vous recevrez un avis à ce sujet.

Vous pouvez joindre un préposé par téléphone entre 8 h et 17 h.


Ma réponse :

Bonjour,

Je ne comprends pas bien votre réponse, désolée.

Quelle information sera notée dans mon dossier? Ma nouvelle adresse ou mon retour au Québec? Je vais recevoir un avis de quelle façon?

Je ne peux pas appeler, à cause de la mauvaise connexion téléphonique, comme spécifié dans mon premier courriel.

Merci de votre compréhension,

Sara au Niger

Leur réponse :

Bonjour Madame,

Vous allez recevoir bientôt un formulaire à remplir, qui vous demandera d'inscrire la date de départ et la date de retour au Québec. Vous devrez nous mentionner la date de retour ainsi que l'adresse que vous aurez à ce moment. Nous avons inscrit l'adresse mentionnée à votre courriel pour vous envoyer ce formulaire.

Merci


ARGH

Mais non, l’adresse dans mon courriel, c’est pour quand je vais rentrer au Québec. Si vous voulez une réponse maintenant, il faut conserver l’ancienne adresse !!! Je n’y serai pas avant octobre au Québec !

Ma réponse :

Bonjour Monsieur,

Est-ce que ce formulaire existe en format PDF sur le net? Ou encore, est-ce possible d'obtenir une version scannée (par vous ou par ma répondante au Québec) et de vous la renvoyer par courrier traditionnel une fois remplie? Parce que je ne serai pas à l'adresse indiquée dans mon courriel avant octobre.

Si cela complique trop les choses, je peux aussi attendre octobre pour régler tout ça sur place. Est-ce possible? Est-ce que cela créera un problème?

Merci beaucoup de votre compréhension,





J’attends encore la réponse… Je dois dire à leur défense que les réactions sont très rapides.

La lune

Samedi soir, j’ai regardé la pleine lune avec les jumelles que mon chéri a gagnées dans son jeu-questionnaire. Avez-vous déjà fait ça? C’est vraiment impressionnant. On voit les cratères, les bosses, les trous, les lignes. Ça demande quand même beaucoup de concentration, mais j’ai trouvé ça génial. Superbe. Les étoiles aussi, c’est intéressant. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai jamais pensé avant.


Le seul hic, c’est que je dois garder mes lunettes pour bien voir. Les jumelles sans focus assument apparemment qu’on a tous une vue 20/20.

21 juillet 2008

La campagne nationale de vaccination

Le Niger est l’un des 5 derniers pays où sévit encore la poliomyélite. La bataille n’est pas gagnée, même si ça progresse bien. Le problème, c’est que le Nigeria voisin est une source de contamination. Une histoire de chefs religieux qui, pour garder le contrôle de leurs ouailles, ont décrété que le vaccin contre la polio était une machination des blancs pour stériliser les Africains. Sans commentaires.

Bref, le problème commence à se résorber de l’autre côté de la frontière et les campagnes nationales de vaccination au Niger ont fait leurs effets. On ne compte plus que quelques cas par année, souvent contractés à l’extérieur du pays.

Cette semaine, les gens de la campagne sont passés à la maison pour vacciner tous les enfants de moins de cinq ans. La Chipounette a donc reçu son troisième vaccin contre la polio : une piqûre au Canada avant de partir et deux sabins au Niger. Je crois qu’elle est protégée, mais comme ce n’est pas dans son carnet de vaccination, je ne sais pas si elle devra recevoir le rappel une fois de retour.

Ici, il n’y a pas d’effet de masse. Pour que ton enfant soit protégé de certaines maladies mortelles ou laissant des séquelles graves que l’on considère disparues chez nous, la seule solution, c’est la vaccination. Le nombre de personnes en chaises roulantes est un argument convaincant.

18 juillet 2008

Vendredi 15h

Ici, les vendredis après-midi sont chômés, parce que c’est jour de prière (l’équivalent musulman de la messe du dimanche, mais vendredi à 13h). On en prend facilement l’habitude et on finit par y tenir. Chanceuse dites-vous ? Êtes-vous vraiment au sommet de votre efficacité le vendredi après-midi ? Et puis dans le rush, on a un après-midi de bonus.

Tout ça pour dire que, quand quelqu’un fixe un rendez-vous le vendredi à 15h, c’est vraiment désagréable qu’il soit en plus en retard. Dire que j’aurais pu être dans la piscine avec ma fille.

17 juillet 2008

Bientôt je pourrai...

...m'acheter une paire de jeans. Ça commence à être critique. Pour mon chéri aussi d'ailleurs. Mais on va patienter quelques mois, des jeans qui font bien et qui vont durer, c'est un défi que je n'ai pas envie de relever à Niamey. Comme tout un paquet de trucs d'ailleurs, qui attendent la grande migration.

16 juillet 2008

Bon augure

Il pleut bien. À tous les quatre ou cinq jours, il tombe une bonne quantité d’eau un peu partout sur le territoire.

Dans toutes les régions, les semis sont faits. Dans la plupart des zones, on a terminé le sarclage et le démariage* des plants va commencer.

On ne peut pas dire ce qui va se passer dans les trois prochains mois, mais ça s’annonce bien. Dans un pays où 80% de la population vit directement de l’agriculture et dont la survie est liée à l’abondance de la récolte, c’est une excellente nouvelle. On ne peut pas dire la même chose tous les ans.




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*Démariage : Les agriculteurs sèment une poignée de graines dans chaque trou (poquet), mais pour que le mil pousse vraiment bien, il ne faut laisser que trois plants par poquet. C’est un joli mot non ?

15 juillet 2008

Filtre à eau

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’eau du robinet à Niamey est parfaitement potable. Elle est parfois sableuse, surtout pendant la saison des pluies. Et s’il y avait un problème quelconque à l’usine de traitement, on n’aviserait pas la population de faire bouillir l’eau avant de la consommer. Mais j’ai maintenant passé plus de deux ans et demi à Niamey, et le problème ne semble jamais s’être posé.

À la maison, on filtre l’eau avant de la mettre au frigo, pour plus de sécurité – et pour enlever le sable. Voici le filtre :
Il a la même tête que la cafetière de la station de recherche du parc Algonquin, maintenant que j’y pense. Mais je serais très inquiète si le liquide qui en sortait était brun foncé.

Car un filtre, ça nécessite un minimum d’entretien pour que ça reste utile. On ne va pas empirer la situation sanitaire de l’eau en tentant de l’améliorer ‘au cas où’.

Remplir la dizaine de litres que l’on boit quotidiennement demande aussi beaucoup de patience. Quand on sort, on ne trimballe pas d’eau, on boit celle qui est là. Et il est rare qu’elle soit filtrée.


14 juillet 2008

À tous les buveurs de caféine

Lu dans les Sciences et Avenir :

Les buveurs de thé et de café sont moins susceptibles de développer des cancers de la peau que le reste de la population – à condition de boire 3 à 5 tasses par jour. Il a été prouvé chez les rats qu’à cette dose, les cellules cancéreuses régressent et disparaissent.

Une autre excellente raison de boire du café. J’ai des amis qui collectionnaient les faits en faveur du café, il faudrait que je leur envoie cette nouvelle.

11 juillet 2008

Annonce et avis

La famille Elh Kazelma à Niamey, Belgique, France et Etats-Unis

Parents, amis et alliés ont la joie de vous faire part du mariage de leur fils

Boulama Kazel
Technicien à l’ICRISAT de Sadoré

Les cérémonies religieuses auront lieu Inch’Allah le samedi 28 juillet 2008 à 7h30 au domicile de la jeune mariée sis au Plateau 1. La semaine traditionnelle aura lieu le même jour chez le jeune marié à Niamey. Le mariage civil au lieu le dimanche 29 juillet 2008 à 10h à l’hôtel de ville de Niamey.




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C’est le modèle traditionnel des invitations de mariage, sauf que normalement il y a 25 familles pour le garçon, 25 pour la fille. C’est donc une invitation fictive. Mais la nouvelle, elle, est authentique. Boul se marie !!! Ceux qui le connaissent expliqueront à ceux qui ne savent pas qui il est pourquoi on a du mal à y croire. Ceci dit, je ne sais pas avec qui…

10 juillet 2008

Réveil matin

J'ai un superbe réveil-matin à définition variable. Très efficace, il est par contre imprévisible. Il sonne en moyenne entre 6h30 et 7h, mais peut vous surprendre à 5h30 ou vous laisser dormir jusqu'à 8h, selon ses humeurs. Doté d'un système très efficace de réveil continu, il ne vous laissera pas impunément dépasser l'heure (autoproclamée) du lever. Il réussit aussi à vous obliger à être un minimum fonctionnel avant de même de vous extirper du lit.

La sonnerie matin est très joyeuse, mais la sonnerie sieste est plus délicate à manipuler.

- Maman Maman ! Ze suis là ! 'ega'de ! Zai do'mi !
- Maman Maman ! Zai faim! Zai foif! Ze veux le biblon de lait! Ze veux du zus. Ze veux li' le liv!

Le modèle sieste ne parle pas et grogne beaucoup. Au moindre choc, il peut se mettre à hurler. A manipuler juste assez, mais pas trop, pour ne pas perdre le contrôle.

09 juillet 2008

J’en ai marre

Marre d’être insensible devant les vieux, les jeunes, les femmes, les enfants qui demandent de l’argent, de la nourriture au coin de la rue. Marre de devoir me blinder pour rester fonctionnelle. Marre de les voir, parfois.

Marre de me faire prendre par surprise et de me faire tordre les tripes parce qu’un gamin a touché une corde sensible. Marre de me retrouver les larmes aux yeux au volant de mon véhicule sans savoir comment reprendre le dessus.

Marre de ce système où plus de la moitié de la population ne sait pas de quoi elle vivra demain. Marre de mon impuissance et de la vacuité de ma présence ici.

Marre de mon envie de rentrer pour fuir tout ça. Marre de cette chance que j’ai, mais que je ne laisserai jamais tomber.

Marre de me remettre en question en attendant le feu rouge.

08 juillet 2008

Cauchemars

Il y a des périodes de ma vie où je fais des cauchemars. C’est souvent lié l’insécurité, aux changements et aux questionnements. Il faut croire que ceux qui s’en viennent sont majeurs, parce que c’est bien la première fois que mes nuits sont aussi horribles avec autant d’avance.

En tout cas, je confirme que mon inconscient non plus n’aime pas les chiens.

04 juillet 2008

Chacun son dada

Dans une rencontre de travail et de mise en commun, la plupart des gens ont un cheval de bataille dont ils ont du mal à s'éloigner. Plus le nombre de structures rassemblées autour d'une même table est élevé, plus il faut savoir naviguer entre les obsessions de chacun pour arriver à un résultat commun.

Les dadas de cette semaine, en vrac:
- C'est la faute de la mauvaise gouvernance de l'État (un classique)
- Il faut axer nos interventions sur la valorisation des filières porteuses (d'accord, mais ça ne va pas aider à augmenter la production ni à agir dans les situations de crises)
- Il faut d'abord faire de la gestion des catastrophes humanitaires (oui, mais si on ne fait pas de développement à long terme, les catastrophes vont se multiplier)
- Il faut suivre le modèle de l'UPA pour organiser et valoriser le monde agricole (hum, ok, mais est-ce la seule solution possible? peut-on l'adapter aux structures déjà existantes?)
- Il faut intégrer le secteur privé (en effet, mais il faut le faire avec circonspection, vu leur mainmise actuelle sur les revenus)

J’imagine que j’ai le mien, mais je ne sais pas trop c’est quoi.