15 janvier 2013

Ce n'est pas moi qui décide

Je suis une lectrice rapide. Je peux facilement lire 300 pages d'un roman par jour si j'en ai l'occasion, peut-être 150 d'un essai - l'absence de trame narrative et la densité du contenu se prêtent moins à la vitesse, enfin, si je veux comprendre et apprendre un minimum de ce que je lis.

Mais ce n'est pas toujours moi qui contrôle la vitesse à laquelle je lis. Parfois, l'auteur impose un rythme. J'ai lu deux livres dans la même soirée. Le premier, qui s'étirera sur plusieurs jours, est Open City de Teju Cole, sur les déambulations d'un étudiant en médecine nigérian à New York. Ce livre ne se laisse pas lire rapidement. Même si je le voulais, ça ne peut pas se faire. Un immigrant qui marche et qui observe la ville autour de lui ne se laisse pas déchiffrer rapidement. 

Dans Rewind, une bande dessinée de Philippe Girard, le rythme est tellement effréné que j'ai lu la bande dessinée le temps de manger un bol de céréales. Ce qui ne rend pas justice au temps que Girard a mis à dessiner tout ça, c'est clair. Mais une course poursuite qui se répète à quelques détails prêts, un peu à la Cours Lola Cours, ça impose une certaine vitesse, et dans mon cas ça devient peut-être même excessif. La rapidité à laquelle je parcours une BD à la première lecture est toujours un peu insultante pour le dessinateur, c'est d'ailleurs pourquoi je les lis généralement au moins deux fois, pour absorber les détails en plus du simple contenu narratif des dessins. Mais là ça frisait le ridicule. 

Dans les deux cas, le texte (et le dessin) ont décidé pour moi à quelle vitesse je devais aller. Et ça fait aussi partie de l'oeuvre selon moi. 

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