10 avril 2010

L'image de soi

J'imagine que si l'on pouvait tous dessiner à la perfection, notre autoportrait de plein pied ne ressemblerait jamais tout à fait à ce que l'on est vraiment. Nous avons tous une image de nous même qui correspond plus ou moins à la réalité, mais avec laquelle on se forge notre place dans l'espace. Une image qui change pour tous à l'adolescence, les filles avec ces courbes qui se développent, les garçons avec cette voix qui changent et ces bras qui sont toujours un peu plus longs que ce qu'ils semblent avoir en tête.

Un fois adulte, l'image que l'on a de soit est relativement fixe, ou elle se modifie lentement, car les changements sont moins radicaux.

Quand une femme décide d'avoir des enfants, en plus de remettre sa vie en question, de devenir responsable d'un autre être vivant et de sacrifier ses nuits (entre autres), elle remet aussi en jeu son image d'elle-même de façon répétée sur une courte période de temps.

En ce qui me concerne, cette remise en question de mon image a été plus difficile pour cette deuxième grossesse que pour la première. Toute la nouveauté de la grossesse était éventée. Ne restaient que les changements, la bedaine. Les dernières semaines, mon reflet dans une vitrine suffisait à me faire faire la grimace. La venue de l'enfant ne règle pas tout, loin de là, c'est une autre image qui doit se gérer, celle des gros seins (que dis-je, immenses!), du ventre qui n'est plus énorme, mais pas celui qu'on avait avant, des hanches qui ne rentrent toujours pas dans nos jeans, des abdos aux abonnés absents, une forme physique minimale, même quand on se sent d'attaque, des règles pour la première fois depuis 9 mois (on ne le dit pas assez, c'est quand même un des gros avantages de la grossesse), etc.

J'imagine que dans quelques semaines, je me serai refait une image de moi qui correspond un peu plus à la réalité, mais pour le moment, j'ai encore du mal avec le miroir, les vêtements, les regards des autres, même les compliments sur ma taille si rapidement retrouvée - comme j'avais du mal avec la "belle bedaine" des derniers mois.

Un conseil aux nouvelles mamans: faites-vous faire une tête à votre goût avant d'accoucher. Je n'ose pas penser à mon moral si, en plus, j'avais une moppe sur la tête. Cette coupe de cheveux a été, de loin, la meilleure initiative des derniers mois. Je suis sûre que j'aurais eu un "baby blues" plus sévère si cela non plus n'avait pas correspondu à cette image de moi à laquelle mon cerveau compare mon reflet. Ne riez pas! Je suis sûre de ce que j'avance.

3 commentaires:

  1. Comme je suis d'accord avec toi ! et on n'en parle jamais vraiment, de ces moments fatigants, usants, où tout le monde se réjouit de l'arrivée du petit "bout", quand nous bataillons pour nous retrouver un peu "nous-même". Mais est-ce seulement possible, étant donné qu'on s'est transformée de manière transcendantale : nous ne serons plus jamais celle que nous étions avant cette, ou ces naissances. Est-ce dommage ? est-ce tant mieux ? En tout cas c'est ainsi, et c'est pas si facile que ça à accepter :-)
    Courage ! Tu es sûrement très belle, différente mais très belle.

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  2. Anonyme11:16 p.m.

    je ne sais pas pourquoi on met la barre si haute en ce qui concerne notre physique. Les gens heureusement ne nous voient pas avec cette sévérité. Pour moi tu seras toujours la Sara au regard et au sourire magnifiques, aux épaules de nageuses et finalement assez bien tournée de toute ta personne. Naturellement j'ai toujours trouvé tes pieds petits, mais même menus ils sont jolis et te portent oû tu veux avec ta petite dans les bras.
    Joceline

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  3. Ce n'est pas tant que je ne me trouve pas belle, ou grosse ou que mes abdos sont partis au diable vauvert, c'est surtout que me reflet dans le miroir ne correspond pas à l'image que je m'en fait. Les deux images font finir par correspondre, d'ici quelques mois.

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