10 décembre 2010

Qui aide qui?

Une brève histoire de la solidarité internationale au Québec
Par Pierre Beaudet

Première constatation, le véritable titre est le sous-titre. Le livre ne répond absolument pas à la question de Qui aide qui?

Il donne une excellente image de ce qu'a été la coopération au Québec, depuis l'arrivée des robes noires - les missionnaires de la colonisation - jusqu'à la situation actuelle, en passant par les congrégations missionnaires (d'ici vers l'ailleurs), la création de l'ACDI (Agence canadienne de développement international, le grand financier de la coopération canadienne), son évolution au fil des visions de ses directeurs, la place du Québec dans l'aide publique au développement et le contexte international dans lequel tout cela s'inscrit, sans oublier le rôle des ONGs qui participent à cette dynamique. C'est une excellente leçon d'histoire qui devrait intéresser tous les gens qui s'intéressent de près ou de loin à l'aide au développement. Il explique aussi très clairement certaines des philosophies qui ont traversé le système de coopération depuis les années 70. C'est une lecture assez fluide.

L'auteur semble avoir travaillé surtout en Amérique latine et en Asie et paraît moins familier avec l'Afrique, ce qui ne change en rien la pertinence de son exercice.

Par contre, en dehors de quelques pistes sur deux pages de conclusion, il n'y a pas de questionnement sur le rôle actuel de la coopération internationale, sur l'échec apparent de la démarche, sur de nouvelles façon de faire. Il n'y a pas de piste de réflexion sur comment mieux distribuer la richesse entre le nord et le sud. Et pas une fois il n'est fait mention de la corruption - sous toutes ses formes, de la "perdiemite" aux fausses factures - principal obstacle selon moi au développement, aidé ou non.

C'est sûr que c'est une plaquette - pas 200 pages - et que tout cela ne peut pas être couvert en si peu. Il répond très bien à l'objectif "histoire de la coopération au Québec". Mais son titre me laissait espérer plus de réponses aux questions que je me pose depuis mon retour du Niger il y a maintenant 2 ans.

Ma conclusion? Un très bon livre d'histoire avec un titre qui m'a "enduit d'erreur".

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