Je suis affreusement en retard, parce que depuis deux mois
maintenant, ma MissA à moi, mon bébé, ma petite fille, la ptite boulette qui
était couchée au fond de son panier en osier et qui m'a fait réaliser toute
l'ampleur du bouleversement qui s'en venait, celle-là même qui a fait de moi
une maman, a huit ans. Huit ans!?!! Pour vrai?
Huit ans ma jeune padawan. Tu lis de façon compulsive, tu parles
tout autant et tu poses des questions sans arrêt, parfois 5 fois la même, à
croire que tu vérifies encore si mes réponses sont toujours les mêmes. Tu
m'arrives déjà à l'épaule, tes bottes me font presque et il m'arrive déjà de mélanger
certains de nos t-shirts.
Nous avons toutes les deux une relation parfois conflictuelle,
probablement parce que j'ai souvent l'impression d'essayer me m'élever moi-même
et que ma patience pour certains de tes défauts qui sont aussi les miens est
forcément limitée. Mais ce n’est pas que ça, loin de là. Tu es une fille
brillante avec qui j’adore discuter. Je ne sais pas si tu me confies tout ce
qui te passe par la tête, mais je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de filtrage
encore. Et j’en profite, tu grandiras bien assez vite.
Tu as tendance à voir le côté dramatique des choses et ton père et
moi travaillons pour te faire voir la chance qu’on a d’être là où on est.
Nous en sommes à la fin du 4ième livre de la série
Harry Potter, et te faire la lecture le soir reste un des moments préférés de
ma journée. Tu commences à me reprendre quand je saute certaines phrases ou que
je me trompe dans les personnages – tu lis par-dessus mon épaule. Tu n’as plus
besoin de moi pour déchiffrer le texte, mais nous avons encore toutes les deux
besoin de ce petit moment tranquille à la fin de la journée pour remettre les
pendules à l’heure et se quitter doucement pour la nuit. Étrangement, pour bien
des parents, un autre de mes moments préférés de la journée, c’est celui des devoirs.
M’asseoir devant toi pendant que tu trimes sur tes exercices, t’expliquer les
écueils et surtout voir la facilité avec laquelle tu passes au travers ta
deuxième année, c’est toujours agréable. Ta capacité à rester concentrée malgré
le babillage de ta sœur est toujours impressionnante.
Toujours aussi lève tôt, tu as enfin saisi cette année que ce n’est
pas nécessaire de venir me voir toutes les 5 minutes quand moi je traîne au
lit. Tu sors du lit de bonne humeur et fonctionnelle et ça facilite vraiment
nos matins.
Tu aimes toujours autant le dessin, et dessiner est une de tes
principales activités. Tu commences à avoir une vie qui t’est propre, je ne suis
plus en contrôle de l’ensemble de ta journée. Tu es autonome, responsable.
Tu es encore et toujours une grande sœur hors pair. Ton ton de
voix avec ta sœur ressemble parfois trop au mien, mais ce n’est pas là le cœur
de ta relation avec MissM. Tu bâtis avec elle des mondes merveilleux et tu
adaptes toujours la situation à ses capacités. Vos histoires sont d’ailleurs de
plus en plus tarabiscotées, parce qu’elle grandit, elle aussi. Tu lui lis tous
les soirs une histoire et pour elle c’est un grand moment de sa journée. À
preuve le drame quand tu n’as pas de livre ou les rares fois où tu n’as pas envie
de lui faire la lecture.
Tu m’impressionnes tous les jours, ma chérie coco, et je ne te le
dis pas assez souvent. Je t’aime.
C'est magnifique. Est-ce qu'elle a lu ce texte?
RépondreEffacerTa capacité à rester concentrée malgré le babillage de ta sœur est toujours impressionnantE.
Tu commences à avoir une vie qui t’esT propre.
tamaman
Non, je ne les lui ai pas encore laissé lire - rien du blog d'ailleurs. Je n'ai pas encore ouvert la boîte de Pandore. Je vais y penser.
Effacer_____
Et c'est là qu'on voit que ma mère corrige mes fautes, et comment. Mais d'habitude, elle ne met que les fautes dans les commentaires. Là, je me devais de lui répondre. J'en profite pour la remercier!
Je ne corrige pas souvent et pas toujours. Il ne faut pas exagérer. Quelquefois je n'ai pas le temps. Et la plupart du temps, il n'y a pas de fautes.
RépondreEffacertamaman