Conférence

Trois jours d'atelier sur la sécurité alimentaire au Niger avec toutes les branches de l'ONG pour laquelle je travaille. Je ne sais pas si je pourrai mettre beaucoup d'information sur le blog cette semaine, surtout que je n'ai pas de billets de réserve - enfin pas sur l'ordinateur.

Mais je vais sûrement avoir quelques sujets intéressants en sortant de là.

Bonne semaine. Là, je vais nager avec la grenouille de service.

Catastrophe

Je ne parle pas environnement, ou réchauffement climatique, ou politique sur ce blog. Je n'ai généralement pas envie d'étaler mes opinions. D'autres le font, sûrement mieux que moi. Ce n'est pas que je n'aie pas d'idées ou que je ne me tienne pas au courant de ce qui se passe, c'est seulement un choix éditorial.

Certaines personnes sauront que la première fois que j'ai voté, et que j'ai émis ouvertement mon affiliation politique, j'en ai pâti pendant des semaines. Chat échaudé craint l'eau froide. Je considère que ce sont des sujets qui doivent être abordés de façon plutôt analytique et neutre, mais je suis incapable de ne pas y mettre des émotions, alors je préfère me taire et choisir les gens et le contexte dans lequel je partage ce que j'en pense. Je ne choisis pas que les gens qui sont d'accord avec moi, mais plutôt les personnes et les situations où je sais que ça ne va pas dériver gratuitement. Poule mouillée? Peut-être. Mais je m'assume complètement.

Mais ce que j'ai lu dans The Idependent ce matin, c'est autre chose.

Plus de glace au Pôle Nord. Je ne sais pas quelles en seront les conséquences. Mais il m'apparaît évident que ce n'est pas un fait divers.

Gadget

Avez-vous remarqué les nouveaux diaporamas sur mes blogs?

Ca vous plaît?

Des fois, on n'a pas de temps à perdre, mais on en perd quand même. Oh Well, on se reprendra.

Les nattes

Au Niger, on vit beaucoup au niveau du sol. Même quand il y a des meubles, on s’assoit par terre, toutes générations confondues. Pour discuter, pour dormir, pour manger, pour regarder la télé. Toutes les activités sociales (ou moins) donc.

Le sol est sableux. Il faut donc s’en protéger. On y étend des nattes. Les nattes traditionnelles sont en paille. Elles ne durent pas très longtemps. Les nattes en plastique sont plus populaires. Elles sont souvent trop jolies.

À la maison, nous en avons six, dont deux qui servent de sommiers pour les lits. Il y a aussi celles de la terrasse, sur lesquelles la Chipounette joue et où l’on reçoit les amis.

Je vais essayer d’en mettre quelques-unes dans mes bagages. Je ne sais pas si on en fera aussi bon usage qu’ici, mais ça me plaît.

Trop drôle

Intérieur soir.

Une mère qui essaie de lire une histoire à sa fille avant de se coucher.
Une fille de deux ans et demi qui se prend le pied à deux mains et qui se le met derrière l'oreille, avec le plus grand sourire de crapule jamais vu.

- Chipounette, si tu veux pas d'histoire, tu le dis, on va faire dodo.
- Non non, veux l'his'oi'e.
- Arrête de bouger, alors, et écoute.
- eiiiin (traduction: oui)

La petite continue son histoire de pied.

- Cocotte, qu'est-ce que tu fais?
- C'est comme le c'ien maman!

La mère a ri toute la soirée.

C'est cher!

La facture d’électricité du mois d’avril s’est élevée à 85 000 f. Climatisation la nuit et pendant les siestes de la Chipounette, ventilateurs pendant la journée. Juste un petit confort de plus pour dormir en fait.

Ça a bouffé toutes les économies que nous avions faites ce mois-là. Il va falloir rationaliser tout ça. Mais l’envie n’y est pas.



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psssit : 85 000 francs CFA, ça fait 210 dollars.

euh.

J'ai la tête qui tourne et les idées un peu confuses. J'ai la tête vide et j'ai oublié mon petit cahier à la maison, donc même les idées trouvées en fin de semaine ne sont pas disponibles. Ceci est donc un non-message.

Je me reprendrai demain. Promis, ce soir, je me couche en même temps que la Chipounette.

Congé surprise. grrrr.

Les Nigériens aiment trop les congés.

Hier, comme c'était le début du recensement, il y a eu un congé payé pour toute la population du Niger. Comme ça, sans avertir. Pour une raison complètement aléatoire. Alors que j'avais des rendez-vous de prévus toute la journée et des choses urgentes à faire parvenir aux autorités concernées par la gestion des déchets solides ménagers.

Du coup, j'ai eu tous mes rendez-vous hier, mais j'ai dû littéralement parcourir la ville au complet ce matin pour distribuer des courriers. Je suis vannée. Je vais faire la sieste avec ma Chipounette.





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pssit! Demain c'est ma fête.

Pas pratique

La deuxième vitesse de mon véhicule est instable. Il doit y avoir une faiblesse dans l’engrenage. Il est impossible de l’utiliser pour rétrograder. Et quand la route a trop de soubresauts, elle lâche et je me retrouve au neutre.

Bon, évidemment, ce n’est jamais à grande vitesse et toujours sur des petites routes. Mais comme on est toujours en deuxième sur les latérites, c’est assez systématique. Le seul vrai problème, c’est quand ça débraye dans un banc de sable.

Deux surprises

Première surprise:

Mon cadeau d'anniversaire n'a mis que dix jours à arriver de Québec. Je suis trop curieuse, je l'ai ouvert. Mais c'était surtout pour savoir ce que mamaman avait mis dans le colis pour la Chipounette. Hum.

Deuxième surprise:

Anoura a dormi les fesses à l'air et n'a pas fait pipi au lit. Cela fait un certain temps que les couches sont souvent sèches le matin, mais quand même. Elle a elle-même enlevé sa couche après que je lui ai dit bonne nuit.

Le jour, on est loin du compte. Trop occupée pour aller sur la toilette. Grrrrr.

Ville et villages

Niamey est un gros village. Littéralement. En fait, c’est un ramassis de villages, avalés par la ville au fur et à mesure qu’elle s’étend.



Quand on travaille avec les autorités, on tend à s’adresser à la communauté urbaine et aux maires. Mais il ne faut jamais oublier les chefs de villages et de quartiers, car ils ont la capacité de faire crapahuter tout projet qui ne les a pas consultés.

Une chandelle sur la table

Les coupures sont nombreuses à Niamey. J’en suis presque totalement épargnée grâce à mon illustre voisin, mais je dois quand même garder des bougies à la maison – de préférence toujours au même endroit et pas trop loin des allumettes.

Une fois la chandelle trouvée et allumée, il faut la coller sur la table. C’est le moment où l’on réalise que la poussière empêche la cire de coller sur le bois. Il faut donc épousseter un peu ou recommencer plusieurs fois. Une fois la bougie fixée au support, il n’est pas dit qu’elle restera debout. Le pied ne décollera pas, mais, selon la qualité de la cire, il est fort probable qu’elle plie sous l’action conjuguée de la chaleur et de la gravité. C’est là qu’on constate qu’il est pratiquement impossible de mettre une chandelle à niveau.

Le nouveau lot de bougies que le gardien a trouvé est exceptionnellement résistant. Même après deux heures de coupures, elles se tiennent encore droites.

Photographe en herbe

La Chipounette tenait absolument à ce que je prenne ces petites boîtes de concentré de tomates en photo. Bon, en fait, elle s'était emparée de l'appareil et tentait de le faire elle-même. La seule façon de calmer le jeu et de récupéprer mon précieux appareil a été de le faire avec elle. Et j'ai presque respecté le cadrage original. Pas mal hein?

Salutations

Saluer est à la base des relations sociales. On ne peut pas demander l’heure sans un minimum de salutations.

La longueur et la formalité des salutations dépendent du contexte. On ne salue pas le vendeur de cartes de recharge comme on salue le maire. On ne s’adresse pas de la même façon aux parents et aux amis.

Les salutations formelles s’informent de la santé, de la famille, du village, des activités, du travail, du climat et se terminent généralement en remerciant Dieu parce que tout va bien.


Avec les amis, on se contente de demander ‘C’est comment ?’ et ‘On dit quoi ?’.

Perplexe

J’ai appris récemment qu’il y a depuis peu un Ministère des Affaires religieuses au Niger.



Connaissant le pays et ses habitants, je ne sais pas si je dois m’en préoccuper. En tout cas, il y a d’autres chats à fouetter dans ce pays, qui se veut laïc et qui le réussit plutôt bien jusqu’à maintenant, pour un pays où la plupart des habitants se veulent profondément pratiquants.

Problème technique

Dans 30 minutes, on nous coupe l'électricité pour deux jours au bureau. Un petit congé forcé.

Apparemment, la dernière tempête a surchargé la compagnie d'électricité et le système de notre bâtisse, déjà mal en point, n'a pas survécu. Le courant qui rentre est présentement du 400, plutôt que du 220, ce qui a un certain effet sur les onduleurs, les écrans, les ordinateurs et tous leurs petits amis électriques.

Je vous ai prévu un petit message pour demain, mais je serai silence radio pour les courriels et les commentaires, même si je sais que plusieurs attendent des réponses. Sorry.

Je vais aller nager.

Il a un peu venté

Et le vent a emporté notre beau hangar qui protégeait notre grande terrasse des assauts du soleil. On va s'en passer pour le temps qu'il reste, même si ça fait vraiment nu. Et donner les matériaux au gardien qui pourra réparer sa case pour la saison des pluies qui semble bien vouloir s'installer.

Poils de Cairote

Par Paul Fournel

La récolte des courriels qu’un attaché culturel français en poste au Caire a envoyés quotidiennement à ses amis et connaissances pendant ses 20 mois d’affectation. Des petites fenêtres sur la ville et ses habitants.

Disons que je m’y suis retrouvée. Niamey est loin d’être Le Caire, mais il y a des similitudes : chaleur, islam, trafic. Ni la même chaleur (il fait plus chaud ici), ni le même islam (plus complexe là-bas), ni le même trafic (1 et 18 millions de personnes), mais juste assez proches pour se sentir en terrain connu. C’est peut-être le regard extérieur sur un quotidien étranger qui m’a interpellée. Avec un petit aspect blog qui me disait quelque chose.

Ou bien ?

Systématiquement une question, afin d’obtenir le consentement de l’interlocuteur. Traduction intégrale d’une expression en langue locale.



‘Tu viens manger, ou bien ?’

Où a-t-elle pris ça ?

La Chipounette prend un bâton dans la cour – ils sont nombreux, surtout que le vent s’est levé. Elle le trimbale quelques instants, l’air content.

Puis elle me rejoint dans la cuisine, le pointe sur moi :

- Poum poum

Il faut croire que c’est universel. Le bâton est le plus ancien outil humain, probablement une arme dès le premier jour. Quant à savoir où elle a pris ça, je soupçonne la garderie, où il n’y a pas que les virus qui se transmettent.

Mon téléphone est mort, vive mon téléphone

Je le savais malade depuis quelque temps. L’écran me faisait des misères. Rien de majeur, mais je sentais bien que ce n’était que le symptôme d’un trouble plus grave. Je croisais les doigts pour qu’il résiste encore cinq petits mois. Je n’avais pas envie d’investir dans un bidule électronique qui ne peut même pas servir de l’autre côté de l’océan.

Hier matin, il a rendu l’âme. Enfin pas complètement, mais suffisamment pour qu’il ne soit plus fonctionnel au jour le jour. Je pensais devoir casquer, mais mon chéri m’a donné son deuxième téléphone et a pris le mien à la place. J’ai donc un nouveau bidule avec des nouveaux pitons et des fonctions que je ne maîtrise patencore. Ça viendra. Mais même s’il est moins high-tech que l’autre et que je ne peux pas mettre la photo de la Chipounette en fond d‘écran, je suis super contente d’avoir eu un téléphone gratuit qui remplira dûment son rôle pour le temps qu’il me reste à faire ici.

Merci mon chéri !

Rétention d’information

Il y a trois types d’experts en rétention d’information. Les involontaires oublient de la partager. Ils ont l’impression que c’est tellement évident que c’est de notoriété publique. Les paresseux ne se donnent pas la peine d’en aviser les autres, se disant qu’ils vont bien finir par le savoir de toute façon. Les ambitieux basent leur pouvoir sur cette information qui ne circule pas.

Avec les premiers, il suffit de leur souffler à l’oreille qu’on ne peut pas lire dans leur tête. Les deuxièmes, il faut aller régulièrement à la pêche pour savoir ce qui se passe. Avec les derniers, on ne peut qu’essayer de se mettre dans leurs petits papiers pour obtenir ces précieuses données. C’est difficile et surtout enrageant.



Mais tous les cas, on a l’impression de travailler à la chandelle dans un labyrinthe. C’est le niveau de frustration qui change.